Chapître : L'exemplarité recalée (2008 - 2011)
3 - La tempête Xynthia : un sérieux avertissement
Dans la nuit du 27 au 28 février 2010, la tempête Xynthia s'abattait sur les côtes vendéennes avec les conséquences importantes que tout le monde connaît.
La côte Bretignollaise n'avait pas été épargnée. L'estuaire du Havre de la Gachère était dévastée, la dune éventrée laissait la mer pénétrer dangereusement dans les terres allant jusqu'à mettre en danger les villages des Granges et de la Gachère. Des digues étaient sérieusement endommagées. Toute la côte Bretignollaise, allant des plages des Dunes à la Sauzaie, était fortement marquée par la tempête Xynthia.
C'était la désolation et les responsables politiques locaux réagissaient promptement.
En mars 2010, Philippe de Villiers, président du Conseil Général de la Vendée, répétait dans les médias : « le littoral c'est la mer, la mer n'est pas raisonnable, il faut que l'homme le soit » et remettait en cause « certains équipements qui pourraient susciter des problèmes d'inondations comme par exemple le projet de port de Bretignolles ». Christophe Chabot s'était senti particulièrement visé et avait répondu sèchement dans les médias : « le président du Conseil Général doit se ressaisir. Nous avons été nombreux à être irrités par ses effets d'annonce opportunistes lors de la tempête Xynthia. Je m'inscris en faux sur ces propos mensongers. Le préfet n'a pas mis une croix sur le projet. Au contraire, il s'est engagé à instruire loyalement le projet qu'il recevra sous peu. Ces propos m'étonnent d'autant plus que le président du Conseil Général connaît suffisamment bien ce dossier pour savoir qu'il ne soulève aucun problème de sécurité »
Pour le préfet de la Vendée, Jean-Jacques Brot, il y avait un avant et un après Xynthia pour tous les projets d'aménagement de bord de mer et à une question posée par un journaliste de FR3 : « le port sera-t-il construit ? », le préfet répondait : « nous sommes dans le droit pas dans le scoop ».
Le 12 mars 2010, Christophe Chabot avait exposé ses arguments en faveur du maintien du projet de port au préfet de la Vendée. Celui-ci lui avait répondu le 19 mars 2010 :
« Par lettre du 12 mars 2010, vous m'avez exposé vos arguments en faveur du maintien du projet de port. Vous évoquez en particulier la notion d'exemplarité du projet et toutes les garanties que celui-ci présenterait en terme d'absence d' exposition aux risques.
Le drame qui vient de frapper terriblement le département de la Vendée invite à mon sens à la plus grande prudence. Comme l'a rappelé Monsieur le Président de la République lors du discours qu'il a prononcé en Vendée le 16 mars, "après le 28 février 2010, rien ne peut plus être comme avant en matière de prévention des catastrophes naturelles". La prévention des risques et la maîtrise de l'urbanisation en zone littorale constituent des enjeux essentiels pour le département et sont au centre de mes préoccupations. Ces sujets méritent réflexion et approfondissement en ce qui concerne votre projet.
C'est pourquoi je ne peux que vous confirmer ma décision de mettre un terme à l'intervention de la Direction Départementale des Territoires et de la Mer dans ce dossier. Vous n'ignorez pas que l'intervention de l'Etat, en tant que conseil à vos côtés sur un dossier aussi sensible, peut constituer, en outre, un argument supplémentaire de fragilité de ce dossier déjà très contesté.»
Le dossier de port de Bretignolles, classé comme définitif par Christophe Chabot et ayant intégré, selon lui, les contraintes Xynthia, était remis aux services de la préfecture de Vendée le 7 avril 2010
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