Chapitre : la renaissance (2013)
3 - La tension toujours
aussi forte
Le 5 juillet 2013,
Christophe Chabot adressait une lettre recommandée à Nicolas
Helary, alors président de Vendée Ecologie :
« J'ai pris connaissance
avec beaucoup d'intérêt de votre communiqué de presse, des tracts
jetés sur la voie publique, ainsi que des propos tenus sur le blog
de Vendée Ecologie au sujet du
projet de port de plaisance et de la réunion publique du 7 juin
2013. Sans autre commentaire et dans le meilleur esprit démocratique
qui soit, j'ai l'honneur de vous inviter à venir exposer aux
Bretignollais les raisons qui vous permettent de déclarer que notre
port ne se réalisera pas et surtout de venir justifier à la
population bretignollaise les 5,3 millions d'euros soi-disant
dépensés par la commune pour ce projet.
Si vous nous honorez de
votre présence et que vous nous apportez la démonstration de cette
dépense de 5,3 millions d'euros, je prends, d'ores et déjà, au nom
du conseil municipal de Bretignolles-sur-Mer, l'engagement de mettre
un terme immédiat et sans conditions au projet de port de plaisance.
Reconnaissez que cela vaut le coup d'un petit déplacement sur la
côte vendéenne !
Je ne doute pas que le vaillant et important homme
politique que vous êtes, ne ratera pas une pareille occasion de
mettre un terme définitif à cet odieux projet...
Dans le cas où
vous ne pourriez vous déplacer personnellement, je vous remercie de
m'indiquer qui vous représentera pour la présentation attendue des
5,3 millions d'euros dépensés. Il va de soi que si vous n'êtes pas
en mesure de justifier la dépense annoncée, je me réserve le droit
de demander réparation du préjudice. »
Le 14 juillet 2013,
Nicolas Helary répondait à Christophe Chabot :
«
J’ai bien reçu, avec tout l’humour nécessaire, votre courrier
fortement moqueur daté du 5 juillet dernier et réceptionné le 9
juillet. Concernant les tracts jetés sur la voie publique indiqués
dans votre courrier, cela constitue une erreur de votre part. Je vous
informe, en effet, que Vendée Ecologie n’a édité ou fait éditer
aucun tract concernant le projet de port de Brétignolles sur Mer. Je
vous remercierai donc de bien vouloir nous communiquer la nature de
ces tracts afin le cas échéant de porter plainte contre X pour
utilisation frauduleuse du nom de notre association.
L’estimation
financière que nous avançons dans notre communiqué est issue des
données publiées par la mairie de Bretignolles-sur-Mer et c’est
avec sérénité que nous pourrons les présenter et surtout discuter
de l’impossibilité pour votre projet de voir le jour. Je réponds
donc favorablement à votre souhait de nous voir débattre. Cette
rencontre doit être équilibrée pour que chaque partie puisse
s’exprimer librement et développer ses arguments. Vous ne proposez
aucune date pour un tel débat dans votre courrier. Je vous remercie
par avance de nous informer suffisamment en amont de la date que vous
envisagez afin que, vous et moi, nous nous accordions dessus. Ainsi
pourra se tenir un débat public contradictoire entre nous et ouvert
à tous les citoyens intéressés. Débat que nous prendrons soin,
pour faire respecter l’équité de temps de parole, de faire animer
par un ou une journaliste indépendant(e) de la presse écrite ou
radio de Vendée sur le(la)quel(lle) nous nous serons accordés.
Suite à différentes agressions verbale ou physiques à l’encontre
d’opposants au projet et au climat de tension présent à
Brétignolles autour du projet de port, je me permets de faire
parvenir votre courrier ainsi que le mien à Monsieur le préfet de
la Vendée afin que soit assuré le jour du débat l’ordre public
qui sied à l’expression démocratique »
Suite à ces courriers, aucun débat entre Christophe Chabot et Nicolas Helary n'avait eu lieu.
Le
6 août 2013 , l'Express diffusait un article intitulé : « Vendée,
à Bretignolles le port de la discorde » où Christophe Chabot et
Bruno Retailleau, de concert, défendaient le projet de port de
plaisance.
Commentant
les 7 avis défavorables de la commission d'enquête publique de
2011, Bruno Retailleau, le président du Conseil Général de la
Vendée, stigmatisait la partialité des enquêteurs et, avec humour
ou bêtise, ajoutait « les dés étaient pipés ».
Bernard Pipet,
président de la commission d'enquête publique, avait très peu
apprécié et avait réagi avec virulence : « en
disant les dés étaient pipés, de qui et de quoi parle Bruno
Retailleau, sénateur et président du Conseil Général de la Vendée
? Du président du Tribunal Administratif qui a désigné les cinq
membres de la Commission d'Enquête ? Du Préfet de la Vendée qui a
pris l'arrêté d'organisation d'enquête publique ? Le courage
aurait consisté à donner des éléments de preuve indiquant que
"les dés étaient pipés » et il avait ajouté : « lorsqu'il
est écrit que le président du Conseil Général stigmatise la
partialité de l'enquêteur, là encore Bruno Retailleau ne fournit
aucun élément de preuve. Je le mets au défi de trouver, ne
serait-ce qu'un seul mot qui puisse laisser supposer une partialité
de la commission et en particulier de son président, dans les
conclusions et en particulier dans les 51 motivations qui ont
structuré les 7 avis défavorables des 7 enquêtes. Si les "dés
étaient pipés"
ou s'il y a eu partialité, le maître d'ouvrage aurait pu exercer un
recours en justice, plutôt que de retirer son projet quelques
semaines après la remise des rapports »
Dans l'article de
l'Express, il était fait mention des coûts déjà engagés : « la
note serait, il est vrai, déjà assez salée : plus de 5 millions
d'euros, dans une commune que le maire -et il l'assume- a déjà bien
endettée », soit le même coût que celui estimé par Nicolas
Helary et contesté par Christophe Chabot dans leurs échanges de
juillet 2013.
Fin 2013, les deux associations brétignollaises, s'opposant sur le projet de port de plaisance, avaient quelque peu évolué.
L'association des
opposants, La Vigie, avait changé de président en septembre 2013,
Jean-Baptiste Durand avait remplacé Nicolas Ducos démissionnaire
avant l'assemblée générale de août 2013.
L'association des
partisans, BVSP (Bretignolles Veut Son Port), présidée par Jacques
Brochet, avait pris possession de la ferme de la Normandelière en
décembre 2013, avec l'accord de Christophe Chabot, pour y créer son
siège social et un lieu de rencontres pour débattre du projet de
port de plaisance.
Lors de l'inauguration des nouveaux locaux de
l'association, Christophe Chabot avait dit : « je viens inaugurer
symboliquement ces locaux que vous avez si bien aménagés. Ils
deviennent un lieu stratégique au cœur du projet du futur port et
deviendront un lieu de réunion durant les travaux. Nous attendons
beaucoup de ce lieu qui doit être un lieu de communication et un
outil pédagogique pour permettre à votre association de prendre un
nouvel envol en organisant des débats ouverts à tous car il y a
besoin d'explications »
Le climat était très tendu entre les partisans et les opposants au projet de port de plaisance en cette fin d'année 2013 et suite à des tags inscrits sur des bâtiments de la commune, Jacques Brochet fustigeait les opposants dans les médias : « il me paraît de plus en plus évident que le site préféré des opposants véhicule un climat malsain générateur de haine et de violence cautionné par son webmaster. Nous sommes épiés dans nos gestes et tout ce que nous faisons est répréhensible car nous n'allons pas dans leur sens. C'est la politique du tout bon contre le tout mauvais. Ce n'est pas de la démocratie, nous sommes considérés comme des hors-la-loi, il ne me viendrait pas à l'idée de me fâcher avec quelqu'un qui serait contre le projet de port … » et Christophe Chabot souhaitait rencontrer le procureur de la République pour l'informer de la situation et lui demander à ce que soit mis en place des moyens pour mettre un terme à de tels comportements.
La tension n'était pas retombée depuis l'enquête publique de 2011 et pourtant Christophe Chabot parlait d'apaisement, de sérénité dans sa commune !
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