Chapître : Le temps des zadistes (2019 - 2020)
1 - Les trois premiers mois
: la prise de pouvoir des zadistes
Le 6 novembre 2019, un
reportage de FR3 Pays de la Loire était consacré, en partie, aux
zadistes: « déjà un mois d'occupation pour les opposants au
nouveau port de plaisance. Installés aux abords du chantier,
plusieurs dizaines de personnes se relayent jour et nuit depuis un
mois pour empêcher la reprise des travaux du nouveau port de
Bretignolles-sur-Mer ».
« C’est important que
l’on reste ici pour protéger. On surveille tous les jours, qu’ils
ne viennent pas aggraver les choses sur le site », expliquait l'un
des occupants, convaincu que ce projet était inutile et « porté
par un mégalomane ».
Lors de ce reportage,
Christophe Chabot se défendait de nouveau : « toutes les étapes
qu’on a franchies depuis 18 ans font de ce dossier un dossier très
moderne, contrairement à ce qui se dit. Il est exemplaire sur le
plan environnemental : quand il sera réalisé, il aura un impact
positif sur le territoire, sur la terre comme sur la mer. Le dossier
s’autofinance intégralement, il est d’une grande modernité »,
agacé par la résonance médiatique autour de ce dossier, il
ajoutait : « mes équipes et moi-même avons été élus trois fois
sur la base de ce projet. Il y a eu une consultation citoyenne qui
l’a validé. Le port est le reflet d’une démocratie qui
fonctionne bien, qui ne sera pas remis en cause » et il promettait «
nous attendons dans les prochaines semaines les résultats de l’appel
d’offre, qui devra être conforme à nos engagements financiers.
Ensuite on va démarrer les travaux, au mieux en janvier, au pire en
mai » précisant que l'expropriation de la zone où étaient
installés les zadistes serait effectuée entre janvier et mai 2020,
avant le démarrage du chantier.
Lors de ce reportage, Jean-Baptiste Durand, président de l'association La Vigie,
s'inquiétait des dégâts provoqués par les travaux préparatoires
entrepris sur la dune de la Normandelière : « il y a urgence à
arrêter tout cela. Le sable s’en va inexorablement. La tempête a
raboté l’ouvrage en chantier. Les protections n’ont pas été
mises en place pour empêcher la dégradation éolienne »
Le 14 novembre 2019, le
journal Ouest-France titrait : « Face à la ZAD, la municipalité
renforce sa police ». Lors du conseil municipal du 13 novembre 2019,
les élus avaient voté pour le recrutement de deux agents
supplémentaires au sein de la police municipale, pour faire face à
un accroissement temporaire d’activités lié à l’installation
de la ZAD (Zone à défendre) depuis un mois.
Christophe Chabot avait
précisé : « de nombreuses infractions ont été constatées, des
constructions sans autorisation et non autorisées par le PLU (plan
local d’urbanisme), des dégradations ou détériorations de bien
public, des occupations du domaine public routier non autorisées,
des entraves aux travaux déclarés d’utilité publique, affichage
ou marquage sur des équipements et ouvrages routiers, etc. J’ai
été saisi par divers administrés, qui craignent pour leurs biens
propres.»
Le 19 novembre 2019, le
journal 20 Minutes titrait : « Les gardiens de la dune, qui sont les
zadistes de Bretignolles-sur-Mer ? Ils seraient une grosse dizaine en
permanence et une quarantaine à aller et venir sur la ZAD. »
Le 21 novembre 2019 , le
Journal national de 20H de France 2 diffusait un reportage sur le
projet de port de plaisance de Bretignolles « qui fait polémique ».
Le 25 novembre 2019, le
journal Ouest-France interrogeait Christophe Chabot, un mois et demi
après l'installation de la ZAD, :
« Le journaliste : Où en
est le projet de port de Brétignolles ?
Christophe Chabot : L’appel d’offres (pour la réalisation des travaux) est clos depuis le 15 novembre. La communauté de communes va prendre un mois pour analyser les offres avant une période de négociations avec les entreprises. Au vu des circonstances, l’installation de la Zad, nous avons décidé de prendre notre temps pour cette négociation. On va rallonger notre calendrier prévisionnel des travaux. Dans le but d’apaiser les tensions, notamment pendant la période électorale, on va attendre d’être propriétaire de tous les terrains situés sur la zone des travaux. Nous sommes en procédure d’expropriation sur une dizaine de terrains, dont celui qu’occupent les zadistes. Au mois d’avril, on devrait être propriétaire, donc nous envisageons de démarrer les travaux du port au mois de mai.
Le journaliste : Vous n’attendrez pas que les recours soient jugés ?
Christophe Chabot : Non, nous n’avons pas l’intention d’attendre plusieurs années le jugement des recours. La justice s’est déjà prononcée fin octobre en disant qu’il n’y avait pas d’urgence à interrompre les travaux, elle a clairement tranché.
Le journaliste : Avez-vous l’intention de rencontrer les zadistes ou les opposants historiques ?
Christophe Chabot : Les opposants historiques, cela fait douze ans que j’attends qu’ils m’amènent la preuve concrète des risques financiers, environnementaux et de submersion marine dont ils me parlent.
Les zadistes, je les ai déjà vus le deuxième jour de leur installation et j’ai été éconduit physiquement. Je ne discute pas avec des gens qui ne respectent pas le maire d’une commune. Je ne vois pas ce qu’un échange apporterait. Ni eux ni moi ne changeront d’avis, ils le savent très bien. La Zad, ce n’est pas un problème bretignollais. C’est un nouveau phénomène de société auquel, en tant que maire, je ne peux pas répondre. Je confie ça à l’État. Mais je sais qu’une partie de notre pays nous regarde. C’est un symbole. Je reçois des soutiens de nombreux parlementaires qui me disent qu’il faut tenir, que ce n’est pas possible de revivre une deuxième jurisprudence comme Notre-Dame-des-Landes.
Le Journaliste : Vous n’êtes pas tête de liste aux prochaines élections municipales mais vous souhaitez toujours briguer la présidence de l’intercommunalité ?
Christophe Chabot : Je ne vous cache pas que j’ai un énorme ras-le-bol de la situation. Je lutte contre l’envie d’arrêter. Mais ce serait un peu facile de partir maintenant. Je vais conduire le projet jusqu'au bout même si c’est plus par devoir que par envie personnelle. Et en même temps, je le fais avec une forme de sérénité, j’ai décidé de changer de ton. Je continue à faire confiance à la justice et à l’État.
Je crois pouvoir dire que les élus du Pays de Saint-Gilles sont aussi déterminés. Ce que nous allons faire, c’est mieux communiquer sur ce projet de port auprès de la population et auprès des candidats aux municipales dans les différentes communes. Notamment sur trois inquiétudes : financières, environnementales et la submersion marine. J’entends parler de choses qui sont totalement inventées. Nous allons donner le son de cloche du vrai dossier »
Christophe Chabot : L’appel d’offres (pour la réalisation des travaux) est clos depuis le 15 novembre. La communauté de communes va prendre un mois pour analyser les offres avant une période de négociations avec les entreprises. Au vu des circonstances, l’installation de la Zad, nous avons décidé de prendre notre temps pour cette négociation. On va rallonger notre calendrier prévisionnel des travaux. Dans le but d’apaiser les tensions, notamment pendant la période électorale, on va attendre d’être propriétaire de tous les terrains situés sur la zone des travaux. Nous sommes en procédure d’expropriation sur une dizaine de terrains, dont celui qu’occupent les zadistes. Au mois d’avril, on devrait être propriétaire, donc nous envisageons de démarrer les travaux du port au mois de mai.
Le journaliste : Vous n’attendrez pas que les recours soient jugés ?
Christophe Chabot : Non, nous n’avons pas l’intention d’attendre plusieurs années le jugement des recours. La justice s’est déjà prononcée fin octobre en disant qu’il n’y avait pas d’urgence à interrompre les travaux, elle a clairement tranché.
Le journaliste : Avez-vous l’intention de rencontrer les zadistes ou les opposants historiques ?
Christophe Chabot : Les opposants historiques, cela fait douze ans que j’attends qu’ils m’amènent la preuve concrète des risques financiers, environnementaux et de submersion marine dont ils me parlent.
Les zadistes, je les ai déjà vus le deuxième jour de leur installation et j’ai été éconduit physiquement. Je ne discute pas avec des gens qui ne respectent pas le maire d’une commune. Je ne vois pas ce qu’un échange apporterait. Ni eux ni moi ne changeront d’avis, ils le savent très bien. La Zad, ce n’est pas un problème bretignollais. C’est un nouveau phénomène de société auquel, en tant que maire, je ne peux pas répondre. Je confie ça à l’État. Mais je sais qu’une partie de notre pays nous regarde. C’est un symbole. Je reçois des soutiens de nombreux parlementaires qui me disent qu’il faut tenir, que ce n’est pas possible de revivre une deuxième jurisprudence comme Notre-Dame-des-Landes.
Le Journaliste : Vous n’êtes pas tête de liste aux prochaines élections municipales mais vous souhaitez toujours briguer la présidence de l’intercommunalité ?
Christophe Chabot : Je ne vous cache pas que j’ai un énorme ras-le-bol de la situation. Je lutte contre l’envie d’arrêter. Mais ce serait un peu facile de partir maintenant. Je vais conduire le projet jusqu'au bout même si c’est plus par devoir que par envie personnelle. Et en même temps, je le fais avec une forme de sérénité, j’ai décidé de changer de ton. Je continue à faire confiance à la justice et à l’État.
Je crois pouvoir dire que les élus du Pays de Saint-Gilles sont aussi déterminés. Ce que nous allons faire, c’est mieux communiquer sur ce projet de port auprès de la population et auprès des candidats aux municipales dans les différentes communes. Notamment sur trois inquiétudes : financières, environnementales et la submersion marine. J’entends parler de choses qui sont totalement inventées. Nous allons donner le son de cloche du vrai dossier »
Le 28 novembre 2019, «
Peur sur la Dune », avec des photos explicites de sa destruction
prises par Mélanie Bahuon, était le titre d'un article du Nouvel
Observateur où le journaliste commentait : « rapport de force de
notre époque tourmentée. D'un côté, les bulldozers, les
pelleteuses, les arbres déracinés alignés sur un littoral
sablonneux qui n'a jamais paru aussi nu. De l'autre, des humains
brandissant des panneaux noircis de slogans, désemparés par le fait
que, malgré la suspension des travaux décidée par la préfecture
tant que les recours n'auront pas été jugés, l'environnement
pourrait encore perdre la partie »
Les zadistes avaient pris
possession du bâtiment et Christophe Chabot souhaitait les expulser
en « raison des troubles publics constatés ». Christophe Chabot
avait d'abord dit : « la situation se complique sur le site …
Après une période ludique, le profil des gens qui viennent sur
cette zone est en train de changer, on a affaire maintenant à des
gens qui n'hésitent pas à intimider considérablement les gens qui
viennent sur le site notamment tous ceux qui représentent l'autorité
» et il avait accusé les zadistes d'avoir « insulté et molesté »
son directeur général et de proférer de graves menaces « quand
vous avez un profil qui ne correspond pas » assurant que des
plaintes avaient été déposées et que lui et les services de
l'Etat étaient mobilisés jour et nuit.
Puis, Christophe Chabot avait accusé Thierry Biron d'être le « patron des zadistes », d'être celui qui « organise et qui coordonne avec ses amis » et avait questionné Thierry Biron : « quand est-ce que cela va s'arrêter ? ». Thierry Biron avait réfuté ces accusations : « elles n'ont aucun fondement » et avait suggéré à Christophe Chabot, pour que tout ça s'arrête : « ne faites pas de port », ce qui avait fait réagir Christophe Chabot : « c'est des menaces ? » et d'insister : « vous avez organisé la venue de ces gens-là, tout le monde le sait et tout le monde le saura et vous porterez pour longtemps la responsabilité à la fois de ce qui arrive et surtout de ce qui va arriver ». Thierry Biron avait tenté de répondre mais Christophe Chabot l'avait insulté : « vous êtes un menteur et un lâche »
Puis, Christophe Chabot avait accusé Thierry Biron d'être le « patron des zadistes », d'être celui qui « organise et qui coordonne avec ses amis » et avait questionné Thierry Biron : « quand est-ce que cela va s'arrêter ? ». Thierry Biron avait réfuté ces accusations : « elles n'ont aucun fondement » et avait suggéré à Christophe Chabot, pour que tout ça s'arrête : « ne faites pas de port », ce qui avait fait réagir Christophe Chabot : « c'est des menaces ? » et d'insister : « vous avez organisé la venue de ces gens-là, tout le monde le sait et tout le monde le saura et vous porterez pour longtemps la responsabilité à la fois de ce qui arrive et surtout de ce qui va arriver ». Thierry Biron avait tenté de répondre mais Christophe Chabot l'avait insulté : « vous êtes un menteur et un lâche »
Dans le journal
Ouest-France du 30 novembre 2019, les zadistes avaient contesté les
accusations de violence : « oui il y a de nouveaux zadistes de
Notre-Dame-des-Landes ou de Kolbsheim. Des gens qui passent et
s'intéressent à notre lutte mais on a toujours une bonne entente
avec les gendarmes et la police municipale »
Le 29 novembre 2019, Christophe Chabot participait à une réunion de médiation organisée par Stéphane Buchou, le député de la circonscription, avec la présence de trois associations environnementales : la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), France Nature Environnement (FNE) Vendée, le Comité pour la protection de la nature et des sites (CPNS), de Nicolas Ducos, élu d’opposition du groupe « Agir pour Bretignolles », mais n'étaient pas représentés l'association La Vigie, l'association Surfrider Foundation, les zadistes et n'était pas présent Thierry Biron.
Stéphane Buchou avait dit : « c’est
une première réunion qui s’est bien passée et qui a permis à
tous les participants de s’exprimer librement »
Le 12 décembre 2019, lors du conseil communautaire, les élus avaient été informés que l'appel d'offres du 1er août 2019, clos le 15 novembre 2019, concernant les travaux de construction du port de plaisance de Bretignolles, avait été déclaré infructueux et qu'une nouvelle phase de consultation allait être engagée d'ici le début mars 2020 pour obtenir des prix ne dépassant pas les estimations du maître d'ouvrage.
Le 17 décembre 2019,
Christophe Chabot diffusait un communiqué de presse suite à la
nouvelle occupation, par les zadistes, des bâtiments de la ferme de
la Normandelière :
« Depuis le mardi 10
décembre 2019, la ferme de la Normandelière, propriété de la
commune, est occupée, sans droit ni titre, par les zadistes opposés
au projet de port de plaisance. Cette nouvelle occupation fait suite
au squat des locaux de l'Association départementale de parents et
d'amis des personnes handicapées mentales de Seine-et-Marne
(ADAPEI), en cours depuis le 22 novembre 2019.
En raison des troubles manifestement illicites que constituent ces occupations et des nombreux troubles à l'ordre public qui émaillent les différentes actions d'opposition conduites par et depuis la ZAD, la commune de Brétignolles-sur-Mer et l'ADAPEI 77 ont saisi par deux requêtes consécutives la semaine dernière le Président du Tribunal de Grande Instance des Sables-d'Olonne.
Ce dernier, ayant considéré que ces occupations constituent des troubles manifestement illicites, a ordonné l'expulsion de tous les occupants et biens sur les parcelles communales concernées et celle appartenant à l'ADAPEI 77.
Cette évacuation, dont les conditions restent à définir, pourra nécessiter le concours de la force publique. La commune va d'ores et déjà prendre l'attache de la Préfecture pour cela.
Dans ce contexte, la population est invitée à se tenir à distance du site de la Normandelière, et particulièrement, à proximité de la ZAD. »
En raison des troubles manifestement illicites que constituent ces occupations et des nombreux troubles à l'ordre public qui émaillent les différentes actions d'opposition conduites par et depuis la ZAD, la commune de Brétignolles-sur-Mer et l'ADAPEI 77 ont saisi par deux requêtes consécutives la semaine dernière le Président du Tribunal de Grande Instance des Sables-d'Olonne.
Ce dernier, ayant considéré que ces occupations constituent des troubles manifestement illicites, a ordonné l'expulsion de tous les occupants et biens sur les parcelles communales concernées et celle appartenant à l'ADAPEI 77.
Cette évacuation, dont les conditions restent à définir, pourra nécessiter le concours de la force publique. La commune va d'ores et déjà prendre l'attache de la Préfecture pour cela.
Dans ce contexte, la population est invitée à se tenir à distance du site de la Normandelière, et particulièrement, à proximité de la ZAD. »
Le 18 décembre 2019, les
zadistes réagissaient à l'ordonnance d'expulsion :
« Quand l’injustice
devient loi, la résistance devient un devoir !
Nous, Gardiens de la Dune, condamnons avec la plus grande fermeté, la décision du Tribunal des Sables-d’Olonne ainsi que la future action des Forces de l’Ordre orchestrée par le porteur de projet.
Dans le contexte actuel de tensions, où la mairie de Bretignolles-sur-Mer ainsi que la Communauté de Communes du Pays de Saint Gilles, avec en tête le porteur de projet qui n’est autre qu’un pyromane en puissance, nous tenons à signaler l’asservissement des représentants de la loi au porteur de projet.
Nous refusons catégoriquement les faits énoncés des dits "nombreux troubles à l’ordre public".
Nous accusons d’écocide toute personne, administration, organisme, souhaitant détruire la Dune de la Normandelière ainsi que son environnement proche ou lointain.
A tous ceux qui viennent et sont venus sur place, que ce soit pour nous soutenir ou nous épier, vous savez qu’aucun trouble n’a été porté à l’ordre public. Nous défendons simplement, avec nos moyens, un espace déjà défiguré par le porteur
de projet.
Sachez simplement une chose.
Nous ne nous laisserons pas faire. Nous ne laisserons pas le porteur de projet réaliser son fantasme et nous mettrons en place les actions nécessaires dans ce but.
Nos cabanes pourront être détruites, mais nous serons toujours là, à combattre l’injustice régnant dans ce pays, dans chaque commune, dans chaque projet inutile et destructeur d’avenir.
Nous sommes votre voisin.e, vos enfants, vos parents, votre famille et personne ne détruira notre volonté, nos cœurs et notre résilience.
L’humanité régnante au sein de la Zone A Défendre de Bretignolles-sur-Mer est l’une des plus belle choses que cette commune peut vivre et nous resterons non seulement dans l’histoire mais aussi dans le cœur de chacun.e d’entre vous.
Oui nous sommes contre ce projet de construction de port mais sachez que nous sommes pour l’humanité ambiante et bienveillante créée par et avec les habitants.
Nous demandons à chacun.e d’entre vous de venir nous rejoindre, en masse, pour s’opposer à l’expulsion. »
La tension était alors à son maximum entre Christophe Chabot et les zadistes.
Nous, Gardiens de la Dune, condamnons avec la plus grande fermeté, la décision du Tribunal des Sables-d’Olonne ainsi que la future action des Forces de l’Ordre orchestrée par le porteur de projet.
Dans le contexte actuel de tensions, où la mairie de Bretignolles-sur-Mer ainsi que la Communauté de Communes du Pays de Saint Gilles, avec en tête le porteur de projet qui n’est autre qu’un pyromane en puissance, nous tenons à signaler l’asservissement des représentants de la loi au porteur de projet.
Nous refusons catégoriquement les faits énoncés des dits "nombreux troubles à l’ordre public".
Nous accusons d’écocide toute personne, administration, organisme, souhaitant détruire la Dune de la Normandelière ainsi que son environnement proche ou lointain.
A tous ceux qui viennent et sont venus sur place, que ce soit pour nous soutenir ou nous épier, vous savez qu’aucun trouble n’a été porté à l’ordre public. Nous défendons simplement, avec nos moyens, un espace déjà défiguré par le porteur
de projet.
Sachez simplement une chose.
Nous ne nous laisserons pas faire. Nous ne laisserons pas le porteur de projet réaliser son fantasme et nous mettrons en place les actions nécessaires dans ce but.
Nos cabanes pourront être détruites, mais nous serons toujours là, à combattre l’injustice régnant dans ce pays, dans chaque commune, dans chaque projet inutile et destructeur d’avenir.
Nous sommes votre voisin.e, vos enfants, vos parents, votre famille et personne ne détruira notre volonté, nos cœurs et notre résilience.
L’humanité régnante au sein de la Zone A Défendre de Bretignolles-sur-Mer est l’une des plus belle choses que cette commune peut vivre et nous resterons non seulement dans l’histoire mais aussi dans le cœur de chacun.e d’entre vous.
Oui nous sommes contre ce projet de construction de port mais sachez que nous sommes pour l’humanité ambiante et bienveillante créée par et avec les habitants.
Nous demandons à chacun.e d’entre vous de venir nous rejoindre, en masse, pour s’opposer à l’expulsion. »
La tension était alors à son maximum entre Christophe Chabot et les zadistes.
Le 18 décembre 2019, lors du conseil municipal de Bretignolles, Christophe Chabot avait déclaré que, pour un maire, « c'est une souffrance d'en arriver au stade de se prononcer sur l'expulsion de personnes qui occupent illégalement des bâtiments, le tribunal ayant accédé à sa requête, les dispositions à venir sont entre les mains du préfet, seul décideur de la mise en oeuvre de la mesure »
Le 2 janvier 2020, suite à une nouvelle occupation des zadistes, Christophe Chabot diffusait un nouveau communiqué de presse :
« Depuis le rnardi 31
décembre 2019, les zadistes occupent désormais une partie de
l'ancienne colonie France Telecom, située allée de la Gregoirière.
Propriété de la commune depuis 2005, les bâtiments de l'ancienne
colonie abritent actuellement les archives communales, le matériel
de plusieurs associations comme la 7erne vague ou encore le matériel
de l'école de voile . Elle accueille également les activités du
club de palet.
Cette nouvelle appropriation illicite, d'un espace communal situé en dehors du périmètre du projet de port de plaisance, de surplus en limite avec la zone urbaine, démontre une nouvelle fois la capacité des zadistes à commettre, sous couvert de pseudo discours écologistes et humanistes et du soutien de quelques habitants, associations ou politiques, des nuisances et des troubles a la tranquillité et à l'ordre publics.
La commune invite les instigateurs de la constitution d'une ZAD, opposants historiques au projet de port ou associations, à assumer leur pleine responsabilité face à cette situation délictuelle.
La commune, enfin, comme pour la ferme de la Normandeliére, mettra en oeuvre tous les moyens dont elle dispose pour faire cesser cette occupation et éviter tout nouveau squat. Dans ce contexte, elle n'exclut pas non plus de mener par ses propres moyens une action rapide »
Cette nouvelle appropriation illicite, d'un espace communal situé en dehors du périmètre du projet de port de plaisance, de surplus en limite avec la zone urbaine, démontre une nouvelle fois la capacité des zadistes à commettre, sous couvert de pseudo discours écologistes et humanistes et du soutien de quelques habitants, associations ou politiques, des nuisances et des troubles a la tranquillité et à l'ordre publics.
La commune invite les instigateurs de la constitution d'une ZAD, opposants historiques au projet de port ou associations, à assumer leur pleine responsabilité face à cette situation délictuelle.
La commune, enfin, comme pour la ferme de la Normandeliére, mettra en oeuvre tous les moyens dont elle dispose pour faire cesser cette occupation et éviter tout nouveau squat. Dans ce contexte, elle n'exclut pas non plus de mener par ses propres moyens une action rapide »
C'était l'annonce d'une possible intervention prochaine par une « milice municipale ».
Toutefois, le 4 janvier
2020, Christophe Chabot indiquait, dans un autre communiqué, avoir
déposé « une nouvelle requête auprès du tribunal de grande
instance pour obtenir une ordonnance d'expulsion du site de
l'ancienne colonie » et précisait : « la mobilisation des
services, souvent entravée par des individus décidés, parfois à
visages couverts et menaçants, reste maximale sur ce dossier ».
Le 3 janvier 2020, les zadistes réagissaient, une nouvelle fois, dans un communiqué de presse :
« Nous, Gardiens de la dune, souhaitons éclaircir certains points auprès de la population.
Beaucoup de fausses informations ont circulé concernant la situation actuelle, car il est de l'habitude de nos opposants de mener une politique Anti-ZAD.
Suite à la réquisition citoyenne de la colonie des PTT, nous souhaitons préciser qu'il n'y a pas, à notre connaissance, d'archives sur place (hormis les carottages, si ils sont considérés comme tels) et que le club de palet et l'école de voile stockent du matériel au sein de deux hangars (Optimiste, Zodiak et autres matériels nautique et de loisirs).
Nous ne sommes pas là pour faire entrave aux activités sportives et culturelles de Bretignolles-sur-mer, il n'y aura pas d'opposition à ce que les associations puissent jouir de leurs matériels. Nous sommes ouverts à une cohabitation. Les bâtiments que nous occupons sont voués à être détruits et même s'ils ne font pas partis de l'emprise du port, l'impact d'emprise sera pourtant celle de la futur marina !
Aujourd'hui leur occupation est justifiée. Des Gardiens de la dune sont de plus en plus nombreux à nous rejoindre dans notre lutte contre ce projet inutile de bétonnage massif.
Tant qu'il y aura des bâtiments voués à être détruits autour du projet d'une marina (car c'est une marina et non un port) nous les occuperons potentiellement. Lors de l'investissement des lieux, les portes et fenêtres étaient ouvertes, préalablement, bien avant notre arrivée »
La bataille de la communication faisait rage entre Christophe Chabot et les zadistes.
Le 6 janvier 2020, pour avoir le dernier mot, pour gagner la bataille de la communication, Christophe Chabot alertait sa population dans un nouveau communiqué de presse et décidait de reporter la cérémonie des vœux :
« L'installation, puis l'extension continue de la ZAD au cours des 3 derniers mois, suscitent de vives tensions sur la commune, bien au-delà du débat historique entre les opposants et partisans du port de plaisance.
A ce titre, l'occupation sans droit ni titre par les zadistes de l'ancienne colonie France Telecom, hors périmètre du projet de port, est inacceptable et ne saurait être justifiée ni par l'opposition au port de plaisance, et encore moins par le projet d'une prétendue marina qui n'existe que dans les délires de certains opposants.
Les engagements du maître d'ouvrage et de la commune sur ce point sont extrêmement clairs : il n'y a aucun projet immobilier autour du port de plaisance. Le Plan Local d'Urbanisme approuvé le 23 avril 2019 a renforcé cet engagement à travers un zonage spécifique. Quant à l'ancienne colonie France Télécom, les orientations d'aménagement guidant la reconversion urbaine de cet ensemble visent en premier lieu la création de logements sociaux et intermédiaires. Cette dernière affirmation des gardiens de la Dune dans leur communiqué du 3 janvier 2020 démontre très clairement leur méconnaissance manifeste du dossier de port de plaisance mais surtout et plus largement de la vie communale.
A ce titre, il semble utile de dénoncer la manipulation de l'information faite par les gardiens de la Dune et de préciser que le site de l'ancienne colonie accueille bien les archives communales depuis 2010 suite à la rénovation de la mairie actuelle, les activités du club de palet, le stockage du matériel des associations suivantes : l'APB, le Breteam, Bretignolles animations (7ème vague), le kG8, la société de chasse de la
Rabouillère et Familles rurales ainsi que du stockage communal et du matériel de l'école de voile. Ce n'est pas aux zadistes de décider qui est légitime à accéder ou non aux biens communaux injustement appropriés.
Il est envisageable que cette nouvelle occupation soit motivée par le rassemblement programmé le week-end du 11 et 12 janvier 2020 à la Zad de la Dune en vue de préparer la grande manifestation de convergence des luttes prévue à Nantes le samedi 29 février.
Dans ce contexte d'une mobilisation susceptible de générer de nouveaux troubles à l'ordre public et pour éviter toutes confrontations inutiles, j'ai décidé de reporter la cérémonie des voeux initialement prévue le samedi 11 janvier au vendredi 24 janvier 2020 à 18h30. La cérémonie des voeux doit rester un moment festif et de convivialité entre tous les bretignollais. La gravité de la situation actuelle à Bretignolles-sur-Mer ne permettra pas de partager pleinement cet événement le 11 janvier prochain,
Enfin, de la même manière qu'il est de mon devoir de condamner les délits commis par les gardiens de la Dune, les actes individuels visant à porter atteinte aux personnes ou aux biens matériels, qu'ils s'agissent des zadistes eux-mêmes ou de leurs sympathisants doivent également être dénoncés.
Je souhaite de tout coeur que cette nouvelle année apporte davantage de sérénité dans notre quotidien et invite chacun, selon sa conscience, à agir dans le respect du droit et l'expression démocratique »
Le 9 janvier 2020, dans le Journal des Sables, Christophe Chabot, provocateur, se voulait affirmatif : « le port se fera, bien plus maintenant qu'il y a eu l'existence d'une ZAD. C'est devenu une mission nationale, un enjeu républicain … Il n'y a pas de sujet port, il se fera avec les moyens nécessaires pour le réaliser »
Le 10 janvier 2020, Christophe Chabot, dans un nouveau communiqué de presse, faisait des annonces sur l'occupation de l'ancienne colonie France Telecom :
« Sur requête déposée le 8 janvier 2020 par la commune, le Tribunal judiciaire des Sables d'Olonne a ordonné ce jour l'évacuation de tous les occupants sans droit ni titre, et de leurs biens du site de l'ancienne colonie France Telecom, située allée de la Grégoirière. Cette occupation est constitutive à la fois d'une violation du droit de propriété mais également de menaces de troubles à l'ordre public. Sauf à ce que les zadistes aient quitté les lieux avant demain matin, 8 heures, la commune sollicitera le concours de la force publique.
Elle met également en garde les individus qui, à l'occasion du rassemblement, non déclaré, programmé les 11 et 12 janvier 2020 par la ZAD de la Dune, viendraient à occuper ces lieux, se rendant ainsi responsables à leur tour d'une voie de fait.
La commune précise également que le stationnement régulier de nombreux véhicules dans la rue de la source à proximité de la ZAD de la Dune présente une gêne à la circulation des piétons, générant de nombreux incidents et des tensions, alors même qu'il existe un parking situé au rond-point de la Normandelière permettant le stationnement de véhicules légers.
Dès lors, à compter de ce jour, le stationnement est interdit dans la rue de la Source sur l'ensemble des accotements à l'exception des espaces matérialisés à cette fin »
Le 11 janvier 2020, à
l'appel des réseaux sociaux, un rassemblement spontané avait eu
lieu sur la plage de la Normandelière pour montrer l'opposition au
projet de port de plaisance et le soutien aux zadistes. Des jeunes
également, venus par exemple de La Rochelle ou de Nantes, membres de
collectifs (Extinction Rebellion, Terres communes, Nantes contre le
surf park…) avaient participé à cette manifestation avant de
rejoindre, sur la Zad, les ateliers devant préparer la manifestation
de convergence des luttes du 29 février 2020.
Le 12 janvier 2020, suite
à l'appel des zadistes, de nombreuses personnes étaient venues
déposer des sapins de Noël sur la dune de la Normandelière afin
qu'elle puisse se reconstituer.
Jusqu'à cette date,
l'action des zadistes avait porté ses fruits : ils avaient réussi à
stopper le chantier du port, ils avaient réussi à mobiliser les
décideurs non plus sur le projet de port mais sur la ZAD, ils
avaient réussi à attirer l'attention des médias nationaux.
Mais la situation allait changer avec les opérations d'évacuation de la ZAD, avec le COVID et la période de confinement, avec la campagne pour les élections municipales. Il ne se passait désormais plus rien sur le secteur de la Normandelière justifiant la présence des zadistes, le chantier de port étant arrêté.
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