Chapître : Le temps des élections (2020)
1 - Les élections municipales à Bretignolles-sur-Mer : la stratégie de Christophe Chabot a fonctionné
« Par quoi je commence ?
Je n'avais pas imaginé un seul instant que cette réunion se ferait
sans aborder le sujet. C'est quelque chose qu'on subit depuis le 6
octobre. Je n'ai pas une grande expérience de la vie politique et de
la vie d'élu, mais il y a quelque chose que je n'oublierai jamais :
c'est quand on s'est vu avec monsieur le maire et la gendarmerie qui
venait de passer une journée épouvantable... On nous avait annoncé
qu'ils allaient les faire venir, qu'ils allaient arriver. Les
opposants s'étaient exprimés sur ce sujet dans la presse en disant
qu'ils allaient les voir à Sainte Pazanne, à Notre Dame des Landes,
en disant que c'était ici que ça se passait. Ils ont réussi leur
coup sur ce dossier là, ils les ont fait venir.
Depuis, c'est une
succession d'infractions tous les jours. Tous les jours. ….
Tout
ça pour quelle cause ? Pourquoi ils sont là ces gens là. Contre le
port ? Est-ce que vous croyez qu'ils sont contre le port ? Ils n'en
ont rien à foutre, ils ne connaissent pas le projet. Je suis allé
parlé avec eux, eux leur seule motivation, c'est d'être hébergé
gratos, de se nourrir gratos et de défendre leur idéal politique
qui en gros est de rejeter la totalité de la société française,
dont ils profitent quand même car ils sont enregistrés au niveau de
la CAF. Ils perçoivent tous des allocations.
Pire, quand on se
déplace avec le service municipal pour remettre un peu d’ordre
dans le bazar qu'ils sont en train de nous faire, ils nous chahutent
en disant vous travaillez alors que nous on est payés à rien
foutre, c'est comme ça que ça se passe. »
A une autre question : «
On ne peut plus passer ? », Frédéric Fouquet avait poursuivi : «
je vous confirme qu'on ne peut plus passer. Vous savez pourquoi ils
ont barré la route? C'est bon ça ! Parce qu'ils ont reçu des PV
pour stationnement illégal. Ils sont pas contents donc ils bloquent
la route, c'est devenu une déchetterie à ciel ouvert. Je voulais
faire un peu d'histoire là-dessus, car qu'on soit de Bretignolles ou
qu'on n'en soit pas, ça me rend malade depuis des semaines, j'ai la
boule au ventre. Ils commettent infraction sur infraction. Nous on a
fait un choix, rester dans le droit, on n'en sortira pas. On gagnera,
mais en respectant la loi. Ça prend beaucoup de temps pour être sûr
que ce soit définitif. On aurait pu imaginer que la rue de la source
soit dégagée. C'est pas très compliqué, c'est un jeu, on joue un
jeu, ça mobilise des agents municipaux, ça mobilise des forces
publiques, l’énergie des élus tous les jours. Et pour
recommencer, parce que si on les enlève le mardi, ils reviennent le
mercredi etc, etc.
Nous on va être plus radical que ça, quand ça
va dégager, ça va dégager, je vous le confirme, ça c'est sûr. Je
ne vous dirai pas aujourd'hui quand cela va arriver, vous vous en
doutez, le plus tôt possible.
Depuis quelques semaines, je
discute beaucoup avec les bretignollais qui me disent toi comment tu
vas gérer ça ?. Comment tu vis ça ? Je leur dis que suis révolté,
on y va, on se retrousse les manches et on y va car ils sont 20 ou
30, on peut dégager le bazar. Mais si on sort du cadre, là ils sont
beaucoup plus forts que nous, ils appellent les médias qui se font
un plaisir de récupérer. Ce qui intéresse les médias, ce n'est
pas quand on fait bien les choses. Quand un zadiste parle, il y a un
article dans le journal, ça fait trois mois que ça dure. Donc nous
on reste dans notre droit mais qu'est que je vais faire, imaginons le
scénario catastrophe : si ils sont encore là après les élections.
? Il faut savoir qu'on ne fait pas rien.
J'ai une très forte
pensée pour Christophe Chabot qui depuis des mois passe à peu près
20H par jour à penser à ça. Il ne dort plus. Il ne mange plus. Il
pense qu'à ça : "évacuation
ZAD".
Si il y a
bien une chose de sûre, c'est que tout ce qui peut-être fait pour
que cette zone dégage est fait, tout, tous les jours. A chaque fois
qu'on a la possibilité de faire une action qui va voir un effet pour
déclencher cette évacuation, on le fait, ça il faut nous faire
confiance !
Par contre ce qui est vrai, c'est qu'on ne va pas
publier un post sur facebook ou un communiqué de presse à chaque
fois, mais on bosse, et on bosse dur.
Et si on est élu... On va
l'être. Je vous garantis que l'on ne va pas lâcher l'affaire. Ce
serait malvenu de notre part, on va reprendre le flambeau, on va
retourner au charbon avec l'Etat et on va voir dans quelle mesure ils
vont nous accompagner pour les déloger.
Après deux cas de
figures, soit c'est réactif et ça bouge, soit, c'est pas réactif
et on bouge, c'est ça qui va se passer, on est prêts. On sait
aujourd'hui, tous les gens dans la salle, j'ai identifié 50
personnes qui m'ont tous dit individuellement : "quand
tu veux qu'on y aille, on y va !"
Donc, 2 cas de figures : si ça bouge, évidemment, on sera là pour
bosser et si ça ne bouge pas, c'est nous qui allons le faire. Voilà.
»
Le 11 mars 2020, le
journal Ouest-France commentait la situation à Bretignolles-sur-Mer
: « des courriers anonymes ont attaqué l’élu d’opposition et
candidat Thierry Biron, ces courriers l’accusent notamment d’avoir
fait venir les zadistes » et donnait la parole aux têtes de liste :
Le journal Ouest-France avait aussi demandé à des candidats d'autres communes du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie de donner leur avis sur le projet de port de Bretignolles.
Le jour même, toujours dans le journal Ouest-France, Christophe Chabot réagissait, toujours pour avoir le dernier mot, suite aux réserves émises par certains candidats aux municipales : « je tiens, en ma qualité de candidat à un nouveau mandat de président de la communauté de communes, à préciser que le projet que certains décrivent n'est pas celui porté par le Pays de Saint-Gilles. Le port de plaisance que nous souhaitons réaliser et qui a été autorisé par le préfet de la Vendée répond à toutes les exigences environnementales, sécuritaires et financières. Si je suis réélu, nous leur proposerons une présentation du projet qui devra leur apporter un éclairage un peu plus réaliste ». Lui, à ce moment-là connaissait l'alerte de son maître d'oeuvre sur le coût du projet mais par les autres candidats.
Frédéric Fouquet, immédiatement après le résultat des élections avait dit sa « satisfaction d’être élu avec ce résultat, qui est la marque d’un positionnement fort des Bretignollais en faveur du port. Nous avons tout fait pour que cet enjeu ne soit pas le seul de ces municipales, mais il est tout de même resté important. Cette large victoire, couplée à une participation forte, montre une bonne fois pour toutes, je l’espère, qu’il est temps d’y aller »
Quant à Thierry Biron, qui n'avait obtenu que 35,81% des suffrages, il restait « convaincu que ce projet ne pourra pas se faire » et reconnaissait toutefois que sa liste n’avait « pas su convaincre, avec un programme basé sur l’humain et l’environnement. Une vision du monde qui, à mon avis, va inéluctablement finir par arriver. »
Une loi d'urgence pour faire face à l'épidémie de Covid-19 avait été adoptée par le Parlement le dimanche 22 mars 2020. Elle organisait le report du second tour des élections municipales et communautaires ainsi que de l'entrée en fonction des conseillers élus dès le premier tour.
A Bretignolles-sur-Mer, la réunion du conseil municipal devant désigner le maire et ses adjoints avait été reportée au 25 mai 2020, c'était Christophe Chabot qui avait assuré la fonction de maire jusqu'à cette date.
A Saint-Hilaire-de-Riez, où le résultat des élections municipales était très attendu et à fort enjeu, aucune liste n'avait eu la majorité absolue au premier tour, trois listes étaient éligibles au second tour : celle de Laurent Boudelier, le maire sortant, une liste de rassemblement avec Kathia Viel à sa tête et une liste de Jean-Patrick Fillet. Le second tour avait eu lieu le 28 juin 2020 et c'était la liste de Kathia Viel qui avait gagné les élections municipales à Saint-Hilaire de Riez, c'était l'annonce d'un vrai changement.
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