SOMMAIRE

Le résultat de la première enquête publique : un gros désaveu et une grosse colère

 Chapitre : le complotisme (2011 - 2012)

1 - Le résultat de la première enquête publique : un gros désaveu et une grosse colère


La mairie de Bretignolles-sur-Mer réagissait immédiatement après le résultat de l'enquête publique, le 19 décembre 2011, dans un communiqué de presse : « Après quatre mois d'attente, le 16 décembre 2011, à 17 heures, la Préfecture de la Vendée a remis à Monsieur le Maire le rapport de la commission d'enquête sur le projet de port de Bretignolles-sur-Mer.
Concluant a un avis défavorable pour chacune des 7 enquêtes, ce rapport consternant a mis K.O. l'ensemble du conseil municipal.
Au mépris de l'énorme travail effectué par les bretignollais depuis 10 ans, des nombreuses études, des 75 % d'opinions exprimées favorables au projet, bafouant les conclusions de nombreux services de l'Etat, 4 membres sur 5 de la commission d'enquête ont sabordé le projet bretignollais.
En reprenant grossièrement l'intégralité des arguments développés par des personnes opposées au projet (sans aucune étude démontrant leurs propos), la commission fait table rase du dossier municipal soumis à enquête et va même jusqu'à surenchérir au-delà des arguments des opposants, allant jusqu'à en inventer de nouveaux, qu'eux mêmes n'ont pas osé.
Véritable plaidoirie à charge, truffée d'erreurs matérielles, d'approximations et de mensonges inacceptables, ce rapport est considéré par la municipalité comme une insulte à la population bretignollaise et à la démocratie en général.
Nous invitons tous les bretignollais qui ne se reconnaissent pas dans les avis formulés par la commission d'enquête à nous rejoindre et à ne pas laisser 4 personnes remettre en cause l'avenir qu'ils ont choisi.
Nous entamons ce jour un combat et présenterons à la population un important plan d'actions lors de la cérémonie des voeux qui aura lieu le samedi 7 janvier 2012 à 18 heures à la salle des fêtes de Bretignolles-sur-Mer. »

Le 20 décembre 2011, Christophe Chabot intervenait longuement dans la Grande Emission de TV Vendée. Ce fut un grand moment télévisuel que nous restituons dans l'intégralité du texte, un grand moment de comédie qui restera dans la mémoire collective locale :

« Première partie de l'interview

Le journaliste : Comment avez-vous appris cette décision de la commission d'enquête et de quelle manière ?
Christophe Chabot : Ecoutez, j'ai récupéré le dossier, le rapport de la commission d'enquête vendredi après midi à 17 heures en préfecture, une dame me l'a remis, sans commentaire, elle n'était pas là pour en faire, et donc on s'est plongé dedans instantanément. On a regardé la dernière page mais on a regardé quelques pages au hasard sur place et la première phrase que nous avons vue quand j'ai ouvert le dossier c'est le projet de port est implanté sur un site Natura 2000 ce qui est une énormité. Déjà je suis tombé dessus par hasard et pour vous dire, je suis tombé dessus dans l'ascenseur et donc, quand on est arrivés, j'étais avec mon collaborateur, on est descendus, sortis de l'ascenseur, dans les premiers bureaux de la préfecture qu'on a trouvés, on a commencé à lire le document et ça été le chaos.
Le journaliste : Le ciel vous est tombé sur la tête ?
Christophe Chabot : Oui, parce qu'on avait compris qu'il était en train de se passer quelque chose, on avait écouté une commission d'enquête extrêmement fermée avec un président à la limite de l'arrogance qui a passé son temps à nous provoquer, à me provoquer, je comprends mieux pourquoi aujourd'hui, évidemment on racontera ça dans les détails ultérieurement.. Je peux vous dire que dès le premier jour où il est arrivé, les premières phrases qu'il nous a dites : "je sais beaucoup de choses sur le projet de port de plaisance parce que je visite beaucoup les blogs des opposants et je sais beaucoup de choses sur vous personnellement", voilà ce qu'a été la mise en scène … je ne plaisante pas parce que je ne suis pas d'humeur pour tout vous dire et il y avait une énorme incertitude avec les collègues, on pensait que c'était un souci de rester loyal et donc une façon de marquer le terrain, de dire c'est pas la peine monsieur le maire d'essayer de me séduire parce qu'une commission d'enquête n'est pas …
Le journaliste : il faut quand même dire que cette commission d'enquête a été désignée par le président du Tribunal Administratif de Nantes, ce sont des personnes qui sont des proviseurs de lycée en retraite, un chef de subdivision de l'équipement, le président est un commandant de police honoraire.
Christophe Chabot : oui, ça a donné le ton de la forme qui était permanente. 
Le journaliste : ce que vous sous-entendez, c'est que, dès le départ, le président de la commission d'enquête avait un avis défavorable ?
Christophe Chabot : on avait un énorme doute, on pensait que c'était pour rester loyal, je dis très clairement que l'avis de la commission d'enquête était fait avant et tout ce qui est écrit le confirme. 
Le journaliste : Alors, nous, on a essayé de le joindre hier par la rédaction de TV Vendée et il n'a pas souhaité faire de déclaration, il nous a simplement dit qu'il était consterné que vous soyez consterné. 
Christophe Chabot : Ecoutez, ce que je peux vous dire qui est encore plus consternant et qui est une révélation ce matin, si vous n'avez pas pu le joindre, lui a pu me joindre hier soir. Il s'est permis de m'appeler à mon domicile pour me proférer un certain nombre de menaces hier soir, malheureusement pour lui, j'ai pu enregistrer cette conversation que je vais remettre aujourd'hui au préfet de la Vendée. 
Le journaliste : il a appelé de lui-même ? 
Christophe Chabot : il m'a appelé hier soir à mon domicile personnel en récupérant mon numéro de téléphone, qui est sur liste rouge, chez un de mes collègues. Il n'a pas apprécié le fait que je traite son équipage de pieds nickelés, comme ça, ça m'est venu spontanément dans une interview à Ouest-France hier après-midi. Vous savez, les pieds nickelés c'est une bande de petits voleurs qui sont tellement maladroits qu'ils n'arrivent jamais à dépouiller les gens qu'ils veulent dépouiller. Eh bien, je trouve que ça correspond bien parce que faut quand même savoir une chose très claire c'est qu'aujourd'hui le document qui a été rédigé est, en grande partie, mensonger, inventé et, comme je l'ai dit d'ailleurs depuis deux jours, certain nombre d'arguments développés par la commission d'enquête sont encore plus énormes que n'ont même pas osé le faire … 
Le journaliste : alors vous dites qu'ils font la part belle aux opposants. En même temps dans une commission d'enquête on entend les opposants et ceux qui sont favorables aussi, ils ont plutôt mis en avant les arguments des opposants, par exemple ? 
Christophe Chabot : Il faut savoir que chacun des rapports de la commission d'enquête commence par deux énormes mensonges. Le premier c'est de dire qu'il a été obligé de faire une réunion publique parce qu'il n'y en a pas eu assez et notamment qu'il n'y en avait pas eu depuis trois ans et demi et que le projet avait été énormément modifié depuis les dernières réunions. 
Le journaliste : d'abord le montant, le montant est passé de 45 millions d'euros à 30 millions d'euros ? 
Christophe Chabot : Oui qu'il considère comme une faute dans le dossier, c'est extraordinaire. 
Le journaliste : il n'a pas pu analyser le dossier correctement parce que le bon montant n'y était pas, il a changé entre temps ? 
Christophe Chabot : C'est extraordinaire, alors ce qu'il faut savoir quand même et nous en avons la preuve parce que la réunion était filmée et donc on va évidemment remettre tous les documents à la préfecture, la dernière réunion qui a eu lieu sur le projet de port de plaisance a eu lieu moins de 2 ans avant et le projet n'a subi aucune modification depuis cette réunion donc c'est un premier mensonge. Il y a un deuxième mensonge qui est énorme, sur les 7 enquêtes publiques, depuis le début, c'est que la commission d'enquête nous fait le reproche que nous n'avons pas, quand les gens sont venus en mairie, fourni suffisamment de documents, notamment de photos .. alors il faut que vous sachiez que c'est le président de la commission d'enquête lui-même qui nous a demandé de les retirer en considérant qu'ils avaient l'air trop commerciales. Les photos que nous avons voulu mettre ont été retirées à la demande du président de la commission d'enquête. 
Le journaliste : le président qui sous-entend aussi que les choses n'étaient pas suffisamment claires auprès de la population, que certains se sont présentés avec des cartes d'identité en pensant que c'était un référendum ? 
Christophe Chabot : Ah oui, ça c'est très marrant, ça laisse sous-entendre que les gens y vont pour faire plaisir, vous savez les 75% de gens qui se sont prononcés soit pour faire plaisir au maire de Bretignolles, soit par peur des représailles, je ne sais pas si vous imaginez l'aspect hallucinant de la chose ! 
Le journaliste : vous aviez un référendum en 2003 ?
Christophe Chabot : on a fait un référendum en 2003, on a fait une consultation en 2008 qui est les élections municipales où la liste Réussir Bretignolles-sur-Mer qui porte le projet est passée dès le premier tour avec plus de 60% des voix. Enfin bon écoutez , aujourd'hui on parle de 75% d'avis favorables, je voudrais vous dire que dans la population Bretignollaise c'est 84% d'avis favorables. 
Le journaliste : c'est à partir de quoi ce chiffre ? 
Christophe Chabot : On a compté, nous tous les soirs on comptabilisait le nombre de gens qui avaient répondu et on séparait également .. c'est contesté d'ailleurs par personne, alors les énormités du dossier .. 
Le journaliste : qu'est-ce qui vous choque le plus, quel est l'argument qui vous choque le plus ? 
Christophe Chabot : Alors écoutez il y en a deux, les deux plus énormes et plus faciles à comprendre. Nous avons actuellement en mairie de Bretignolles, remis d'ailleurs à la commission d'enquête, cinq énormes classeurs qui représentent les 1981 pré-réservations de demandes d'anneaux dont 1400 de Bretignolles-sur-Mer ou de résidents secondaires. Il y a 9000 maisons à Bretignolles, il y a 1400 propriétaires qui voulaient un anneau dans le port. Par une opération qui pourrait être celle du Saint-Esprit la commission d'enquête considère que .. 
Le journaliste : un calcul pour affiner en fait le véritable nombre, c'est ce qu'il dit, je cite : "il convient de prendre en compte pour connaître le nombre de réservations réelles le risque d'inscriptions multiples, la pratique courante du désistement, la réactualisation du prix définitif, l'activité spéculative qui peut provoquer une inflation du prix de vente, au final, on peut espérer 625 réservations réelles.
Christophe Chabot : 625, même pas la moitié, le tiers, la moitié de ce que peut accepter le port, le tiers … Il part du principe qu'il peut y avoir de la spéculation des gens qui s'inscrivent ailleurs, il me semble que si les 1400 Bretignollais qui sont inscrits ailleurs obtiennent un anneau dans le port de Bretignolles, c'est sans doute à Bretignolles qu'ils vont le mettre de préférence donc notre port sera plein c'est sûr. D'ailleurs on a un problème, c'est qu'on n'arrivera pas à répondre à la demande locale déjà avec nos 1100 anneaux. Mais à partir de là, il en déduit un tiers et le 2ème tiers qu'il déduit, il prend la déclaration du maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie qui lui dit "il faut enlever 50%". A partir de ça, voilà leur statistique appliquée et il considère que le port ne sera rempli que de 625 anneaux mais ce qui est extraordinaire c'est que dans l'étude financière qu'il propose le port ne sera rempli que de 625 anneaux en permanence pendant 30 ans, c'est pas pendant 1 an ou 2 c'est pendant 30 ans. Il dit que le devis qui a été effectué par la commune, il n'est pas de 33 millions parce qu'il le considère comme pas recevable, c'est pas assez cher donc il prend comme étude financière 45 millions d'euros. Evidemment 45 millions d'euros amortis avec 625 bateaux, ça fait un déficit annuel de 320 000 euros. 
Le journaliste : ce qui peut être surprenant dans le rapport d'enquête, c'est certains avis qui peuvent paraître subjectifs, par exemple : "la station balnéaire de Bretignolles a un caractère familial de vacances affirmé et qu'un projet d'envergure lui ferait perdre son caractère identitaire d'aujourd'hui." Est-ce que ça c'est le rôle d'une commission d'enquête ? 
Christophe Chabot : Attendez, la commission d'enquête s'est permise non seulement de faire des déclarations subjectives mais de nous faire aussi un certain nombre de suggestions très précises, elle nous préconisait d'entretenir nos trottoirs et nos routes, qu'on ferait mieux de faire un centre de thalassothérapie, un centre de congrès .. La commission d'enquête conclut, sans doute comme l'ont suggéré quelques personnes, sans doute 4 ou 5, un centre de thalasso serait plus intéressant économiquement, un palais des congrès, voilà ce que propose … c'est une fumisterie. La deuxième fumisterie majeure quand même , ça concerne la navigabilité, l'accessibilité du port de plaisance. Il faut savoir que l'Etat a organisé ce qu'on appelle une Grande Commission Nautique composée de 27 professionnels de la mer qui va d'un amiral aux marins pêcheurs en passant par la SNSM, les voiliers et tout ça, et cette commission officielle a validé, à l'unanimité, la navigabilité du port de plaisance en disant qu'il ne présentait pas de danger particulier, pas plus qu'aux Sables d'Olonne ou à Saint-Gilles-Croix-de-Vie. Eh bien, nos 4 commissaires enquêteurs qui n'ont jamais mis les pieds sur un bateau sauf le 11 août, qui ont mobilisé un bateau de la marine nationale pour aller sur le site, c'est extraordinaire parce que vous avez vu ce bateau énorme de la marine nationale le 11 août à l'entrée du futur chenal de Bretignolles, la mer était étale. Eh bien, ils ont considéré que l'entrée était dangereuse et donc ils disent ce port n'est pas navigable.

Deuxième partie de l'interview

Le journaliste : Vous avez des réactions depuis hier ? 

Christophe Chabot : oui, on a beaucoup de réactions, beaucoup d'indignation, beaucoup de déception, attention, il ne faut pas qu'on cache qu'on est KO on va organiser ..
Le journaliste : on en parlera tout à l'heure, vous dites dans le communiqué que ce rapport bafoue les conclusions de nombreux services de l'Etat, pour quelles raisons ? 
Christophe Chabot : Bien écoutez, faut savoir que ce dossier on travaille dessus depuis 10 ans avec les services de l'Etat, que notre assistant à maître d'ouvrage c'est à dire celui qui est contractuel avec nous c'est la DDE (Direction Départementale de l'Equipement), nous avons monté ce dossier ensemble, construit le dossier ensemble, ça n'interdit pas à la commission d'enquête d'y faire des remarques, ce que ça interdit à la commission d'enquête à notre avis, c'est de bafouer et le bafouer c'est de supprimer tous les avis, tous les arguments ou les arguments politiques et démocratiques des gens qui soutiennent le projet parce que, faut savoir qu'à chaque fois qu'on a développé un thème, on a apporté une justification notamment technique souvent dans tous les domaines. Aujourd'hui, les arguments repris par la commission d'enquête, ce sont des avis de gens qui n'ont absolument pas étayé leurs avis par la moindre démonstration technique, technologique, etc .. donc voilà c'est à dire qu'il y a 150 personnes qui ont dit que ce serait dangereux d'accéder par là et bien comme leur envie c'était de dire ce sera dangereux, il confirme ce sera dangereux. 
Un intervenant externe : les arguments des opposants, c'était la dangerosité de la sortie, c'était quoi ? 
Christophe Chabot : Il y en avait de multiples, vous savez, le premier argument il est politique, il faut savoir que les premiers opposants au projet du port de plaisance sont des gens … 
Le journaliste : aux dernières élections municipales, il y avait une liste contre vous .. ? 
Christophe Chabot : même avant ça, les premiers qui se sont opposés à nous en 2001, quand on l'a créé, sont des gens qu'on avait battus aux élections municipales. 
Le journaliste : je voudrais juste revenir par rapport à ce qu'on disait sur les conclusions des nombreux services de l'Etat. Le 9 mai 2011, l'Autorité Environnementale qui est la Direction Régionale de l'Environnement, qui est un papier signé par le préfet de Région, disait déjà à l'époque : "les nombreuses approximations méthodologiques du dossier, le vôtre, portent à croire que le dossier actuel ne serait pas viable tant du point de vue technique, économique" . Je vous lis d'autres phrases en même temps : "les problématiques importantes d'une part des mesures compensatoires ne sont pas de réalisation certaine, le projet entraînerait la destruction de zone humide au profit d'activités de loisirs qui apparaissent peu cohérentes avec la logique de protection des zones humides reconnue comme un enjeu majeur au plan international". Je termine juste sur la conclusion du projet : "l'insuffisance du dossier laisse présager si le projet était autorisé l'apparition de problème de fonctionnement de l'infrastructure et la mise en œuvre ultérieure d'adaptations majeures qui ne manqueraient pas d'être encore plus dommageables pour l'environnement", c'est le préfet de Région qui a signé ça à l'époque, vous deviez vous dire à l'époque on est mal partis, non ? 
Christophe Chabot : Oh non, parce que le préfet de Région signe le document que la DREAL lui a proposé qui est à peu près identique à .. 
Le journaliste : il regarde le préfet quand il signe quand même ? 
Christophe Chabot : j'ai un petit doute figurez-vous , j'ai un petit doute mais on en parlera parce que, de tout façon, j'aurai l'occasion de le rencontrer maintenant. Il faut savoir que la DREAL fait ce document-là à charge comme elle le fait actuellement sur toutes les enquêtes publiques que ce soit pour n'importe quoi. La DREAL se permet de donner son opinion sur la navigabilité, sur l'aspect économique du projet, ce qui n'est pas son rôle et surtout il faut bien savoir que la DREAL, pendant les 10 ans, n'a participé à aucune des réunions de travail organisées par l'Etat c'est à dire que la DREAL ne vient pas aux réunions majeures de travail, n'est pas là pour étudier le dossier et, au moment où on présente le dossier, cartonne le dossier comme c'est dit dans le jargon. 
Le journaliste : Pardonnez-moi mais de tout ce que vous me dites les seuls arguments qui sont bons sont les vôtres ? 
Christophe Chabot : Non, c'est bien plus clair que ça, moi mes arguments à moi y valent rien pour une raison très simple, c'est que moi j'y connais rien donc à l'inverse de tous les gens qui se disent experts ou spécialistes, qu'est-ce qu'on a fait quand on a décidé de faire le port de plaisance, d'abord on a demandé à la population si elle en voulait un et ensuite on leur a dit voilà quel type de port il pourrait à peu près se faire dans cet endroit qui nous paraissait sympa. Nous la seule chose qu'on a faite sur ce dossier de port, c'est d'imposer trois choses, trois critères, pas d'impact environnemental majeur, pas de construction, d'urbanisation autour, pas d'impact sur la fiscalité c'est à dire on s'est mis la barre tellement haute qu'on n'était pas sûrs de pouvoir l'atteindre. Après qu'est-ce qu'on a fait, on a confié toutes les missions, toutes les missions de réalisation de ce dossier à des professionnels dans tous les domaines et donc ce n'est pas mes arguments qui comptent, moi je ne suis là que pour porter politiquement le projet, la réalité technique du projet elle a été mise en place par des gens dont c'est le métier, c'est tellement vrai d'ailleurs, c'est tellement vrai que faut pas oublier une chose importante, c'est que quand le préfet décide de mettre un dossier à l'enquête publique c'est qu'il considère qu'il répond à toutes les normes environnementales et que donc il est acceptable. 
Le journaliste : c'est surtout que ce dossier est complet ? 
Christophe Chabot : il est complet, il est complet, on a fait des efforts pour le compléter et je remercie d'ailleurs le préfet, et la préfecture, qui nous a aidé à présenter une copie recevable. Il nous a dit il faut améliorer ci, il faut améliorer ça .. 
Le journaliste : sur les dossiers d'autoroutes, il y a parfois des opposants , .. 
Christophe Chabot : Oui mais attendez, on sait que le lobbying des opposants est très fort, on sait aujourd'hui que les écolos sont derrière le lobbying, j'en veux pour preuve que dans ce dossier, je regarde ce matin, tout à l'heure, on a une réaction de notre sénateur Jean-Claude Merceron et trois réactions de politiques environnementaux, voilà la proportion des voix qu'on donne dans les médias notamment aux opposants, la réalité n'est pas là. 
Le journaliste : quand la Direction Régionale de l'Environnement, ce n'est pas rien, dit que ça entraîne la destruction de zone humide, c'est quand même ..? 
Christophe Chabot : oui, je vous confirme qu'on a prévu de creuser un trou de 2 millions de m3, je vous confirme qu'il y a des endroits où ça va déplacer les grenouilles et les crevettes en mer, voilà ça je crois qu'on l'a fait … on oublie de prendre en considération que ce projet va nous permettre de limiter l'urbanisation de notre commune, d'éviter la construction de 4000 maisons donc aujourd'hui, c'est totalement hallucinant. 
Le journaliste : vous êtes allé un peu loin sur certaines réactions, le communiqué de la mairie d'hier est assez dur, vous dites, un rapport effectivement consternant qui bafoue les services de l'Etat et le 25 mai, dans Ouest-France suite à l'avis de la Direction de l'Environnement, vous dites, cet avis est grotesque de la part d'un service qui n'a jamais assisté à une réunion de travail, c'est le préfet qui a signé ? 
Christophe Chabot : le préfet comme le maire de Bretignolles, ils doivent prendre leur responsabilité. Moi quand la DREAL donne un avis sur la navigabilité de l'accès au port, elle est en dehors de son rôle, je suis désolé, je confirme maintenant effectivement, après chacun a son sens de la formule. Moi je considère que la DREAL qui n'a pas participé aux réunions de travail et qui n'est là que pour massacrer les projets qui sont faits aujourd'hui, ne joue pas son rôle. J'assume les propos, alors bien sûr ça m'a pas servi personnellement mais c'est pas grave. 
Le journaliste : c'était pas le projet non plus ? 
Christophe Chabot : ça j'en suis pas sûr 
Le journaliste : vous pensez ? 
Christophe Chabot : on verra

Troisième partie de l'interview


Le journaliste : un mot sur la question d'enquête, plusieurs d'ailleurs, à la page 20, la commission d'enquête avait dit : "il est très surprenant qu'un projet de cette envergure, 45 millions d'euros donc, soit porté par une commune de 3600 habitants seule, les maires de la communauté de communes, entendus par la commission d'enquête, à laquelle appartient Bretignolles ont évoqué et regretté cet aspect". Effectivement n'est-ce pas un projet un peu lourd pour une commune comme la vôtre ?
Christophe Chabot : Ecoutez, je vais vous dire très clairement pourquoi on l'a pas proposé à l'intercommunalité, c'est tout simplement parce que, de façon un peu égoïste, nous savons que ce projet est extrêmement rentable pour les finances publiques de la commune c'est à dire ça rapporte beaucoup d'argent, donc effectivement on ne l'a pas proposé à l'intercommunalité. Maintenant je peux vous dire que j'ai noté qu'à priori il y aurait un maire qui regrettait que le sujet n'ait pas été évoqué donc pas les maires de la communauté de communes et je vais leur soumettre, il n'y a pas de problème, si demain comme condition pour avoir le port de plaisance il faut qu'il devienne communautaire pourquoi pas en sachant qu'il faudra, qu'à ce moment-là, celui de Saint-Gilles le devienne et il m'étonnerait que la ville de Saint-Gilles-Croix-de-Vie ait envie que son port devienne communautaire. donc ça fait partie .. 
Le journaliste : Et le financement c'est viable pour vous 30 millions d'euros assumés par une commune, la commission souligne qu'au départ vous deviez avoir une subvention de 9 millions d'euros du Conseil Général et finalement ce n'est que 4 millions d'euros ? 
Christophe Chabot : Mais oui mais c'est pas nous devions avoir, il y a plusieurs semaines d'effectués. Aujourd'hui nous savons qu'avec 33 millions d'euros de dépenses, même avec 35, soyons prudent, mais c'est 33, c'est un marché aujourd'hui, c'est un marché forfaitisé, il n'y a pas de risque qu'il augmente, on a passé un marché , je dirai un mot là-dessus après si vous le voulez bien. On sait qu'avec ce port plein évidemment, mais je ne vois pas comment il ne pourrait pas l'être, non seulement on amortit largement mais, dès la première année, on sort 200 000 euros de résultat et il n'y a pas besoin d'avoir fait Saint-Cyr ou polytechnique pour le comprendre. Il est très clair que les résultats financiers de 1000 anneaux c'est une manne financière intéressante, c'est une des raisons pour lesquelles on a imaginé le projet, c'est clair, donc voilà, les études financières faites par l'Etat , je dis bien faites par l'Etat, le confirment. Aujourd'hui il n'y a que la commission d'enquête qui dit que financièrement ce projet n'est pas tenable et la DREAL mais qui n'a aucune compétence et savoir faire sur ce sujet. 
Le journaliste : la commission fait des suggestions notamment que le projet devienne intercommunal et également, éventuellement, que vous envisagiez d'autres sites la Gachère à l'embouchure de l'Auzance ou la Jonchère. 
Christophe Chabot : Ecoutez, la Jonchère c'est dans le sud du département, c'est une bonne idée de proposer aux Bretignollais d'aller faire leur port au sud du département, c'est une idée remarquable et puis l'Auzance c'est quand même l'endroit Natura 2000 par excellence du département, il faudrait que les élus de Bretignolles soient vraiment déraisonnables pour aller proposer l'implantation d'un port de plaisance sur ce site et puis je peux vous dire que si on le proposait il n'aurait pas passé le stade des premiers rendez-vous à la préfecture voilà un des aspects grotesques des propositions. On nous dit le port de plaisance de Bretignolles pourrait se situer sur l'Auzance, au cœur d'une zone Natura 2000 ce qui est absolument interdit ou dans le sud du département. 
Le journaliste : alors, parlons d'avenir, aujourd'hui la commission d'enquête a donné son avis, le préfet maintenant il a combien de temps pour trancher ? 
Christophe Chabot : 6 mois 
Le journaliste : 6 mois pour trancher, le nouveau préfet de Vendée n'arrivera que début janvier .. En général le préfet n'invalide pas l'avis de la commission d'enquête, c'est quand même assez rare, il y a de forte chance qu'il la suive, qu'est-ce que vous allez faire quand il va annoncer sa décision ?
Christophe Chabot : Alors, déjà on fait des choses avant qu'il l'annonce. 
Le journaliste : Alors le 7 janvier, vous l'annoncez dans votre communiqué, vous dites, nous entamerons ce jour un combat et présenterons à la population un important plan d'actions à la cérémonie des vœux. 
Christophe Chabot : oui parce que, la première chose que l'on va faire, c'est qu'on va consulter les Bretignollais s'ils veulent que nous combattions ou pas, je connais le résultat. 
Le journaliste : vous voulez faire un référendum ? 
Christophe Chabot : on va les consulter sous une forme ou sous une autre. 
Le journaliste : qui est déterminée ou vous ne voulez pas la donner encore ? 
Christophe Chabot : c'est encore un peu confidentiel. 
Le journaliste : on ne peut pas consulter une population autrement que par un référendum à priori ? 
Christophe Chabot : c'est pas un référendum, c'est une consultation parce qu'un référendum c'est très réglementé, une consultation permet de faire des choses plus largement et notamment de solliciter les résidents secondaires qui ont leur mot à dire sur le plan économique quand ils sont à Bretignolles. 
Le journaliste : donc la consultation se ferait quand par contre ? 
Christophe Chabot : on n'a pas défini encore et c'est les Bretignollais qui vont décider, à partir de là on va mener un certain nombre d'actions. A l'heure où je vous parle, compte tenu des échanges que j'ai eus avec nos avocats et un certain nombre de services de l'Etat, nous allons demander au préfet de surseoir à cette décision, à cet avis, de ne pas prendre de décision. S'il ne le fait pas, ce qui est possible, j'en sais rien, nous pensons qu'il ne sera pas très difficile d'obtenir qu'il y ait, de nouveau, une enquête publique. Nous allons nous employer à faire invalider cette enquête publique et pour le faire nous allons, si besoin est, sortir les muscles parce que jusqu'à maintenant on a été respectueux de toutes les procédures, on a encaissé beaucoup de coups maintenant on va peut-être commencer à en distribuer un peu parce que .. 
Le journaliste : sortir les muscles, ça veut dire quoi pour vous ? 
Christophe Chabot : c'est mobiliser la population, montrer qu'à l'inverse des opposants qui, quand ils font une manifestation, sont 50, 60, 70, je peux vous dire que la première fois où on va sortir, je pense que les caméras de TV Vendée seront là. 
Le journaliste : elles étaient là aussi pour les opposants. 
Christophe Chabot : oui vous avez des images qui montrent 150 personnes au cœur de l'été à un moment où nous sommes 50 000 dans la commune et voilà ce qu'on appelle aujourd'hui la majorité des Bretignollais parce que la commission n'a pas un mot, pas un mot, pour les 75% d'avis favorables, c'est quand même "énormissime", il n'y a pas une enquête publique sur les quinze dernières années qui a donné 75% d'avis favorables. 
Le journaliste : comment vous pouvez l'obtenir, il faut déposer un recours ? 
Christophe Chabot : on va déposer des recours, oui bien sûr, et puis le préfet peut lui juger effectivement que cette enquête n'est pas loyale. 
Le journaliste : C'est pour quand l'ouverture de ce port ? 
Christophe Chabot : nous on pensait pouvoir démarrer les travaux en septembre 2012 et ce qui est grave aujourd'hui, dans ce qui arrive, c'est que malheureusement on recule considérablement les échéances et ce qui est dramatique sur le plan économique, au delà de l'intérêt national, ce qui est dramatique c'est que si nous obtenons les autorisations dans 2 ou 3 années nous n'aurons plus la garantie d'avoir un chantier à 33 millions d'euros, donc voilà c'est un drame absolu. 
Le journaliste : Et le coût jusqu'à présent de ce port est de combien pour la commune .. en terme d'études .. ? 
Christophe Chabot : Aujourd'hui, les études .. nous avons dépensé 1,6 million d'euros sur 10 ans, 160 000 euros par an. A l'échelle du budget de la commune c'est tout à fait raisonnable. Là encore il y a un enjeu important, ces 1,6 million d'euros, dont je vous parle, font partie des 33 millions d'euros, qu'on soit bien d'accord, c'est à dire que si le port se fait ces 1,6 million d'euros seront amortis par le fonctionnement du port, s'il ne se fait pas c'est une perte sèche considérable. On nous suggère aujourd'hui d'arrêter les dépenses, la meilleure façon d'éviter les dépenses inutiles c'est de faire en sorte que le port se réalise, aujourd'hui on n'a plus le choix. 
Le journaliste : si la population ne vous soutient pas lorsque vous ferez la consultation, vous arrêterez le projet ? 
Christophe Chabot : Comme je vous le dis à chaque fois, on a consulté à toutes les étapes importantes du projet de port de plaisance, la population a été consultée, bien sûr, c'est nous-mêmes hier soir qui avons pris la décision de la consulter de nouveau et je peux vous dire que les choses sont très claires, elles sont d'autant plus claires que je dois vous avouer, qu'à titre personnel, il me semble que je serais peut-être un peu plus à l'aise et un peu plus heureux si je n'avais pas ce dossier à porter. Je viens d'y passer les 10 dernières années de ma vie, avec l'accord de mon épouse et de mes enfants, je suis prêt à y passer les 10 prochaines années, c'est les Bretignollais qui vont en décider »

Les promesses de Christophe Chabot, faites au cours de cette interview à TV Vendée, n'avaient pas été tenues : il n'y avait pas eu de nouvelle consultation publique des Bretignollais après les résultats de l'enquête publique de 2011 et il n'y avait pas eu de nouvelle enquête publique sur le dossier de port de plaisance de Bretignolles de 2011.

Le 21 décembre 2011, dans un communiqué, la mairie de Bretignolles-sur-Mer appelait à la mobilisation : « L'heure est à la mobilisation. Merci aux centaines de personnes qui nous ont adressé depuis 2 jours des messages de soutien et d'encouragement à ne rien lâcher. Après le K.O., l'heure est à la mobilisation générale. 
Comme annoncé, nous présenterons notre plan d'actions lors de la cérémonie des vœux de la municipalité, le samedi 7 janvier 2012 à 18 heures à la salle des fêtes de Brétignolles sur Mer. 
D'ores et déjà, nous invitons les Brétignollais, les Vendéens et tous ceux qui souhaitent soutenir notre projet à retenir la date du samedi 4 février 2012 pour participer à une importante manifestation dont l'objectif et le lieu seront communiqués prochainement. Ce premier rendez-vous est important et déterminant pour l'avenir de notre combat ! 
Nous comptons sur vous »

En janvier 2012, l'association « Bretignolles Veut Son Port » était créée et remplaçait « Cap 2011 »

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