Chapître : Le temps des zadistes (2019 - 2020)
2 - Les trois mois suivants
: Le démantèlement progressif de la ZAD
Le 12 janvier 2020, un
fait exceptionnel qui démontrait la gravité de la situation
Bretignollaise, le curé de la paroisse était intervenu à la messe
dominicale pour condamner les agissements de ceux qui semaient la
haine sur le territoire Bretignollais
Le 13 janvier 2020, la
municipalité de Bretignolles-sur-Mer appelait à la vigilance suite
au signalement d'une maladie canine dans le campement des zadistes et
Christophe Chabot demandait « d’éviter la fréquentation du
secteur de la Normandelière, pour contenir la propagation de cette
maladie, de tenir son chien en laisse, et d’éviter tout rapport
avec un animal dont le statut vaccinal est inconnu. »
Le 15 janvier 2020,
l'association Surdrider Foundation confirmait avoir « demandé au
Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie d’étudier l’impact du port de
Bretignolles-sur-Mer sur les sports nautiques » et Christophe Chabot
avait refusé en rétorquant : « toutes les études ont déjà été
faites, il n’y aura aucun impact sur les vagues et la qualité de
l’eau sera la même à Bretignolles-sur-Mer qu’ailleurs autour
des ports vendéens. Peut-être même meilleure, puisque la plupart
du temps les problèmes de qualité de l’eau viennent des rivières
et qu’il n’y en aura pas au port de Bretignolles »
Le 20 janvier 2020,
Christophe Chabot assistait à un débat public, organisé par
l'association Inovée, sur le projet de port de Bretignolles.
Par sa
présence, il voulait montrer son désaccord avec les responsables de
l'association, rapportés par le journal Ouest-France le 18 janvier
2020, affirmant que le port de plaisance n'avait donné lieu à aucun
débat communautaire et que les habitants du Pays de
Saint-Gilles-Croix-de-Vie devraient le financer à hauteur de 1000 à
2000 euros par habitant.
Le 21 janvier 2020, le
préfet de la Vendée déclenchait l'opération d 'évacuation de
l'ancienne colonie de France Telecom et l'annonçait dans un
communiqué de presse :
« En exécution de la
décision rendue par le tribunal de grande instance des Sables
d'Olonne le 10 janvier dernier, les forces de l'ordre procèdent ce
matin à l'évacuation de l'ancienne colonie de France Telecom à
Bretignolles-sur-Mer, occupée illégalement depuis le 31 décembre
2019 »
Le préfet avait pris un arrêté interdisant « la circulation à tous les véhicules et aux piétons sur une portion de l’axe RD38 situé dans la commune de Bretignolles-sur-Mer », afin notamment de « permettre aux forces de l’ordre d’assurer l’ordre public durant les opérations de maintien de l’ordre ».
Cette opération d'évacuation avait été accompagnée d'une opération de destruction des bâtiments réalisée par les services municipaux de Bretignolles-sur-Mer.
Le matin même, les zadistes envoyaient, sur les réseaux sociaux, ce message :
« Alerte évacuation en cours ... En ce moment Bretignolles est verrouillée, un hélico survole la colo PTT, camions de gendarmerie mobile et une pelleteuse sont en train d'évacuer des bâtiments vides. Suite à des informations parvenues hier soir, nous étions prévenus et avons pris les devants ahahaha, voilà ce que Mr Chabot et ses donneurs d'ordres mobilisent pour évacuer de façon musclée des fantômes... Par contre, nous franchissons un cap, ne nous laissons pas faire à l'avenir. De ce fait, nous appelons les gens à venir rejoindre nos rangs afin de continuer à protéger le site de la Normandelière. Zadistement vôtre »
Le jour même, dans le journal Ouest-France, Christophe Chabot avait commenté l'évènement :
« J’ai été prévenu lundi après-midi. Je suis sur place depuis 5 h 30. On ne parle pas d’une évacuation, mais plutôt d’une opération de sécurisation des lieux pour en récupérer l’usage. Il n’a pas été nécessaire d’évacuer des personnes puisque les lieux sont vides depuis deux jours. Je suppose qu’il était compliqué, pour les zadistes, de tenir deux lieux à la fois, ce qui peut expliquer leur départ. Pour éviter leur retour, des engins de chantier ont été sollicités pour démolir les bâtiments de la colonie. Ils représentent une superficie d’environ 1 000 m2. Le matériel d’associations a été précédemment évacué. Il sera stocké dans des bâtiments de la commune. C’est la mairie qui est à l’initiative de la démolition. Celle-ci ne nécessite pas d’autorisation spécifique, comme le prévoit d’ailleurs notre PLU (Plan local d’urbanisme) ».
Le préfet avait pris un arrêté interdisant « la circulation à tous les véhicules et aux piétons sur une portion de l’axe RD38 situé dans la commune de Bretignolles-sur-Mer », afin notamment de « permettre aux forces de l’ordre d’assurer l’ordre public durant les opérations de maintien de l’ordre ».
Cette opération d'évacuation avait été accompagnée d'une opération de destruction des bâtiments réalisée par les services municipaux de Bretignolles-sur-Mer.
Le matin même, les zadistes envoyaient, sur les réseaux sociaux, ce message :
« Alerte évacuation en cours ... En ce moment Bretignolles est verrouillée, un hélico survole la colo PTT, camions de gendarmerie mobile et une pelleteuse sont en train d'évacuer des bâtiments vides. Suite à des informations parvenues hier soir, nous étions prévenus et avons pris les devants ahahaha, voilà ce que Mr Chabot et ses donneurs d'ordres mobilisent pour évacuer de façon musclée des fantômes... Par contre, nous franchissons un cap, ne nous laissons pas faire à l'avenir. De ce fait, nous appelons les gens à venir rejoindre nos rangs afin de continuer à protéger le site de la Normandelière. Zadistement vôtre »
Le jour même, dans le journal Ouest-France, Christophe Chabot avait commenté l'évènement :
« J’ai été prévenu lundi après-midi. Je suis sur place depuis 5 h 30. On ne parle pas d’une évacuation, mais plutôt d’une opération de sécurisation des lieux pour en récupérer l’usage. Il n’a pas été nécessaire d’évacuer des personnes puisque les lieux sont vides depuis deux jours. Je suppose qu’il était compliqué, pour les zadistes, de tenir deux lieux à la fois, ce qui peut expliquer leur départ. Pour éviter leur retour, des engins de chantier ont été sollicités pour démolir les bâtiments de la colonie. Ils représentent une superficie d’environ 1 000 m2. Le matériel d’associations a été précédemment évacué. Il sera stocké dans des bâtiments de la commune. C’est la mairie qui est à l’initiative de la démolition. Celle-ci ne nécessite pas d’autorisation spécifique, comme le prévoit d’ailleurs notre PLU (Plan local d’urbanisme) ».
Christophe Chabot se disait
également « content que l’État a mis des moyens pour nous aider
dans cette opération de démolition. Les forces de l’ordre sont
présentes en nombre et un important périmètre de sécurité a été
établi » et d'ajouter : « à l’issue de la démolition, le
terrain sera rendu impropre à toute nouvelle installation avec des
mesures de sécurité »
En fait, les forces de
l'ordre étaient intervenues pour encadrer la destruction des
bâtiments de l'ancienne colonie de France Telecom par les services
municipaux, aucun zadiste n'étant présent dans les bâtiments au
moment de l'intervention. La démolition des bâtiments supposés
contenir de l'amiante, sans autorisation préalable, avaient
interpellé de nombreuses personnes et la municipalité de
Bretignolles avait dû réagir : « un diagnostic amiante avait été
réalisé en 2017 en vue de vendre le site. On a retrouvé quelques
traces sur certaines fondations de quelques bâtiments. C’est
vraiment à la marge mais de toute façon nous n’avons pas touché
aux fondations lors de la démolition »
Le journal Ouest-France du
25 janvier 2020 avait relaté cette cérémonie :
« Celui qui rêvait donc de fêter un peu plus joyeusement son départ du poste de maire de la commune et qui a qualifié l’année 2019 de "dingue", en a malgré tout profité pour revenir longuement sur une année particulière. Une année qui aura donc vu en juillet dernier, l’autorisation par le préfet, via quatre arrêtés, d’entreprendre la construction de Port-Bretignolles. Mais qui a aussi vu le 6 octobre dernier, une importante manifestation se tenir sur la plage de la Normandelière.
S’il a compris cette manifestation, bien en précisant que selon lui, "200 à 300 Brétignollais ont participé à cette manifestation et non pas 2000, réunissant tout ce que peut être la France de la contestation", il ne tolère cependant pas, dans la foulée, l’installation de la Zad et sa résonance. "Le petit maire que je suis, a vite été dépassé par le flot médiatique qu’a attiré la Zad. Ce fut la victoire du mensonge dans les médias alors qu’une petite partie de la population bretignollaise voit cette Zad comme une libération."
Celui qui considère la vie politique comme un combat de boxe, a donc enfilé les gants et décroché uppercuts et crochets à l’encontre des anciens et nouveaux opposants. "Lorsqu’on avance l’épouvantail de la submersion marine pour empêcher la construction du port, cela ne repose sur aucun argument sérieux. Notre projet, vertueux, est soutenu par l’État et confirmé par la justice. Notre projet ne possède aucune comparaison avec Notre-Dame-des-Landes."
Se satisfaisant de l’opération d’évacuation de l’ancienne colonie de vacances France Telecom qui s’est déroulée mardi 21 janvier, la qualifiant de "journée exceptionnelle", Christophe Chabot demanda, par la suite, à l’assistance d’applaudir les forces de l’ordre qui sont intervenues sur site.
Avant de conclure et de remercier, non sans une légère émotion, ses proches collaborateurs et son équipe municipale, Christophe Chabot a avoué vouloir prendre distance, sérénité et recul sur la question. "Je n’en veux pas à mes opposants. J’ai juste rendu les coups que l’on m’a portés. Il aurait peut-être fallu expliquer davantage les choses. Mais ce port est une aubaine. Qui peut rapporter de l’argent, beaucoup d’argent. Et qui sera financé intégralement par ses utilisateurs". »
« Celui qui rêvait donc de fêter un peu plus joyeusement son départ du poste de maire de la commune et qui a qualifié l’année 2019 de "dingue", en a malgré tout profité pour revenir longuement sur une année particulière. Une année qui aura donc vu en juillet dernier, l’autorisation par le préfet, via quatre arrêtés, d’entreprendre la construction de Port-Bretignolles. Mais qui a aussi vu le 6 octobre dernier, une importante manifestation se tenir sur la plage de la Normandelière.
S’il a compris cette manifestation, bien en précisant que selon lui, "200 à 300 Brétignollais ont participé à cette manifestation et non pas 2000, réunissant tout ce que peut être la France de la contestation", il ne tolère cependant pas, dans la foulée, l’installation de la Zad et sa résonance. "Le petit maire que je suis, a vite été dépassé par le flot médiatique qu’a attiré la Zad. Ce fut la victoire du mensonge dans les médias alors qu’une petite partie de la population bretignollaise voit cette Zad comme une libération."
Celui qui considère la vie politique comme un combat de boxe, a donc enfilé les gants et décroché uppercuts et crochets à l’encontre des anciens et nouveaux opposants. "Lorsqu’on avance l’épouvantail de la submersion marine pour empêcher la construction du port, cela ne repose sur aucun argument sérieux. Notre projet, vertueux, est soutenu par l’État et confirmé par la justice. Notre projet ne possède aucune comparaison avec Notre-Dame-des-Landes."
Se satisfaisant de l’opération d’évacuation de l’ancienne colonie de vacances France Telecom qui s’est déroulée mardi 21 janvier, la qualifiant de "journée exceptionnelle", Christophe Chabot demanda, par la suite, à l’assistance d’applaudir les forces de l’ordre qui sont intervenues sur site.
Avant de conclure et de remercier, non sans une légère émotion, ses proches collaborateurs et son équipe municipale, Christophe Chabot a avoué vouloir prendre distance, sérénité et recul sur la question. "Je n’en veux pas à mes opposants. J’ai juste rendu les coups que l’on m’a portés. Il aurait peut-être fallu expliquer davantage les choses. Mais ce port est une aubaine. Qui peut rapporter de l’argent, beaucoup d’argent. Et qui sera financé intégralement par ses utilisateurs". »
Lors de cette cérémonie des vœux, Christophe Chabot avait apporté des précisions sur le calendrier éventuel des travaux du port, sous réserve des résultats des élections municipales de mars prochain, il avait dit vouloir reprendre les travaux en mai, après les expropriations qui devraient avoir lieu en mai-juin.
La sénatrice Annick
Billon, conquise depuis longtemps par Christophe
Chabot et ses projets, avait aussi commenté la cérémonie des vœux
:
«
J’ai toujours essayé depuis que je suis
sénatrice d’être présente mais ce soir j’y tenais
particulièrement, parce que c’était les derniers vœux du mandat
mais aussi pour être aux côtés du maire et des élus qui depuis le
6 octobre ont dû faire face à une violence et une ZAD contre le
projet de port. Alors oui, Monsieur le maire a dit ce qu’il avait à
dire, ce qu’il avait sur le cœur mais avec beaucoup de franchise,
d’humilité, d’humanité. Il a fait le choix, il y a 19 ans, de
s’engager malgré une vie de chef d’entreprise bien remplie, il a
embrassé la fonction de maire avec "peur,
gêne et responsabilité"
ce sont ses mots. Il a pu mener de nombreux projets grâce aux agents
de la ville, grâce à ses équipes d’élus successives, l’occasion
ce soir de les associer publiquement. Et malgré la difficulté de
ces derniers mois, et la violence du conflit, il reste respectueux
vis-à-vis de ses opposants, mais pas encore totalement apaisé.
Confiant en la démocratie et la justice, reconnaissant du travail
des forces de l’ordre et du travail des équipes. Bravo Monsieur le
maire et son équipe »
Le 31 janvier 2020, lors de la cérémonie des vœux à la communauté de communes du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Christophe Chabot n'avait évoqué que brièvement le projet de port de plaisance : « le port est un sujet sur lequel il se dit beaucoup de choses fausses qui, peu à peu, à force de répétition, deviennent des vérités pour certains. Le travail de sape engagé par nos contradicteurs portent ses fruits. Le travail que nous menons depuis le début d’année et qui devra être poursuivi ces prochains mois consiste à rétablir la vérité sur le port, sur la réalité de son empreinte écologique et son financement »
Le 11 février 2020,
l'émission « les Grandes Gueules » de RMC était consacrée à «
une ZAD en Vendée contre un port de plaisance. Faut-il faire le
choix entre l'économie ou l'écologie ? » et le journal Le Parisien
donnait la parole aux opposants. « La ZAD ne plaît pas à tout le
monde, c'est clair, mais elle nous aide, nous sommes en danger
permanent d'un passage en force » déclarait Jean-Baptiste Durand,
le président de l'association La Vigie.
Le 18 février 2020,
c'était le journal Le Monde, dans sa rubrique « Océan Climat »
qui publiait un long article intitulé : « En Vendée, un projet
d’artificialisation littorale sujet à une controverse
environnementale » dans lequel le journaliste révélait des liens
pouvant être assimilés à du conflit d'intérêt : « l’absence
de prise de position du député de Vendée, Stéphane Buchou (LREM)
interroge alors qu’il est chargé d’une mission parlementaire sur
l’adaptation des territoires littoraux face à l’évolution du
trait de côte. Léonie Boudaud, sa collaboratrice parlementaire,
était d’ailleurs chargée de mission érosion côtière à la
communauté de communes du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie,
présidée par le maire de Bretignolles : Christophe Chabot »
Le 21 février 2020, le
journal Ouest-France confirmait la position du préfet de la Vendée
qu'il avait déjà communiquée, par courrier, à plusieurs adhérents
de l'association de La Vigie : « il paraît opportun d'attendre les
décisions de justice des recours déposés contre ce projet » et,
en réponse, Christophe Chabot n'avait pas laissé beaucoup de doute
sur ses intentions de passer en force : « à défaut d’une
décision de justice décidant la suspension de l’opération, les
élus communautaires se prononceront, après les élections de mars
2020, sur le calendrier des travaux en tenant compte de l’avis des
services de l’État mais aussi des impératifs qui justifient la
réalisation de ce projet indispensable à la poursuite du
développement du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie »
Le 21 mars 2020, la
municipalité de Bretignolles-sur-Mer, dans un communiqué, faisait
une mise à jour des mesures relatives à la lutte contre la
propagation du virus COVID-19 avec une mesure concernant la situation
particulière sur la Normandelière : « dans ce contexte, la
présence de la ZAD de la Dune soulève de nombreux enjeux sanitaires
compte tenu des comportements antisociaux constatés. Il est rappelé
que la participation aux activités de la ZAD ou la présence de
personnes extérieures sur site est susceptible d'être sanctionnée
au regard des règles de confinement ».
Dans ce contexte sanitaire
exceptionnel, suite à la réception d'une mise en demeure, les
propriétaires de la parcelle privée, occupée par des habitats
précaires, avaient trouvé un accord avec les zadistes pour démolir
toutes les constructions litigieuses.
Après cette démolition, l'occupation des zadistes se limitait alors au seul domaine public : le bâtiment de l'ADAPEI et les bâtiments de la ferme de la Normandelière.
Après cette démolition, l'occupation des zadistes se limitait alors au seul domaine public : le bâtiment de l'ADAPEI et les bâtiments de la ferme de la Normandelière.
Le 25 mars 2020, les
zadistes de Bretignolles-sur-Mer avaient édifié de nouvelles
chicanes, cette fois rue de la Normandelière, et avaient poursuivi
les jours suivants.
Le 2 avril 2020, dans un
communiqué de presse, Christophe Chabot avait vivement réagi :
« Après l'installation les 25 et 26 mars de chicanes rue de la Normandelière, puis sa fermeture totale le 28 mars par une barricade face au bâtiment de l'ADAPEI, les zadistes ont poursuivi le blocage du secteur de la Normandelière.
Ce matin de nouvelles entraves à la circulation sont apparues rue de la Source en réponse soi-disant "à l'oppression de l'Etat et aux verbalisations de certains d'entre eux pour non-respect des règles de confinement". Il faut croire que tous ne partagent pas l'effort actuel pour lutter contre la propagation du Covid-19.
Un nouveau dépôt de plainte a été effectué et la rue de la Source sera interdite à la circulation, les obstacles volontairement créés sur la voie étant susceptibles de produire des accidents.
Bien que la gestion de la crise sanitaire mobilise toutes les forces de sécurité, il n'est plus acceptable de laisser perdurer cette situation de non-droit sur une partie du territoire Bretignollais »
« Après l'installation les 25 et 26 mars de chicanes rue de la Normandelière, puis sa fermeture totale le 28 mars par une barricade face au bâtiment de l'ADAPEI, les zadistes ont poursuivi le blocage du secteur de la Normandelière.
Ce matin de nouvelles entraves à la circulation sont apparues rue de la Source en réponse soi-disant "à l'oppression de l'Etat et aux verbalisations de certains d'entre eux pour non-respect des règles de confinement". Il faut croire que tous ne partagent pas l'effort actuel pour lutter contre la propagation du Covid-19.
Un nouveau dépôt de plainte a été effectué et la rue de la Source sera interdite à la circulation, les obstacles volontairement créés sur la voie étant susceptibles de produire des accidents.
Bien que la gestion de la crise sanitaire mobilise toutes les forces de sécurité, il n'est plus acceptable de laisser perdurer cette situation de non-droit sur une partie du territoire Bretignollais »
Le 8 avril 2020 allait
être une journée spéciale marquée par un incident le matin,
l'arrestation et l'évacuation des zadistes, par la gendarmerie
nationale, dans l'après-midi et le démantèlement de la ZAD, par
une équipe municipale, dans la soirée.
Cette journée spéciale
avait été relatée par de nombreux médias locaux et nationaux.
C'était
le journal l'Humanité du 10 avril 2020 qui avait, le plus, détaillé
cette journée spéciale :
«
La Zad de la Dune réduite en cendre.
Installée depuis six mois pour empêcher la réalisation d’un port de plaisance sur une plage de Vendée, la zone à défendre de Bretignolles-sur-Mer a été démantelée ce mercredi 8 avril dans des conditions qui interrogent ses partisans.
Tout a démarré mercredi matin par une altercation musclée entre un zadiste de passage et un couple de riverain. Selon plusieurs témoins, le couple, circulant en auto sur une route traversant la Zad et a priori fermée, a écrasé le chiot d’un des squatteurs. Ce dernier a alors "pété les plombs", explique Renard, soutien de la Zad, contacté par téléphone. "Il s’est énervé et a crevé les pneus de la voiture du couple. L’homme et la femme ont eu peur et ont appelé les gendarmes, normal", poursuit Renard. Les forces de l’ordre sont venues, le propriétaire du chiot ne s’est pas calmé et a fini au poste. Jusque-là, rien qui ne froisse vraiment les opposants au port de plaisance, dont la plupart marquent leur distance avec l’individu.
Installée depuis six mois pour empêcher la réalisation d’un port de plaisance sur une plage de Vendée, la zone à défendre de Bretignolles-sur-Mer a été démantelée ce mercredi 8 avril dans des conditions qui interrogent ses partisans.
Tout a démarré mercredi matin par une altercation musclée entre un zadiste de passage et un couple de riverain. Selon plusieurs témoins, le couple, circulant en auto sur une route traversant la Zad et a priori fermée, a écrasé le chiot d’un des squatteurs. Ce dernier a alors "pété les plombs", explique Renard, soutien de la Zad, contacté par téléphone. "Il s’est énervé et a crevé les pneus de la voiture du couple. L’homme et la femme ont eu peur et ont appelé les gendarmes, normal", poursuit Renard. Les forces de l’ordre sont venues, le propriétaire du chiot ne s’est pas calmé et a fini au poste. Jusque-là, rien qui ne froisse vraiment les opposants au port de plaisance, dont la plupart marquent leur distance avec l’individu.
Mais plus tard dans
la journée, "les
forces de l’ordre sont revenues, reprend Renard, dans l’objectif
d’interpeller une seconde personne, elle aussi impliquée dans
l’histoire."
L’opération, cependant, s’est cette fois avérée d’une tout autre envergure. "Vingt à trente camions étaient mobilisés, ainsi qu’un hélicoptère, deux compagnies de Psig (Peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie, NDLR) et deux drones", raconte encore Renard. "Au final, ils ont embarqué tout le monde."
Une vingtaine de personnes ont ainsi été arrêtées et réparties dans des gendarmeries aux quatre coins de la Vendée. Elles y sont restées plusieurs heures, placées en garde à vue pour avoir refusé que l’on prélève leurs empreintes. Un laps de temps qui a suffi à la municipalité de Bretignolles-sur-Mer pour organiser l’évacuation de la Zad, avec, pour l’épauler, plusieurs dizaines d’habitants.
"La procédure administrative d’évacuation de la Zad est déclenchée depuis décembre", explique les services de la mairie, également contactée par téléphone. Déjà, en janvier, une partie de la Zad, celle qui squattait une colonie de France Télécom, avait été évacuée, et les bâtiments détruits en l’espace d’une journée. "La suite des opérations avait été stoppée à l’approche des élections municipales, puis du fait de la pandémie de Covid-19", poursuit la municipalité. "Quand les gendarmes nous ont dit que le site était vide, nous avons estimé que c’était une occasion à saisir, et décidé de reprendre en main la procédure."
"Dès février, une liste de bénévoles avait été établie, constituées d’habitants volontaires pour procéder au nettoyage de la zone une fois évacuée", poursuivent les services de la municipalité. Des entreprises, entre autres de démolition, avaient également été contactées. "En trois heures, nous avons tout réactivé, au nom de l’intérêt général que représentait pour Bretignolles l’évacuation de cette plage à l’approche de l’été."
Un huissier était présent sur les lieux, assure-t-on, et tout s’est fait dans "le respect des gestes barrières", masques, gants et solution hydroalcoolique à l’appui. La ville, qui n’a pas encore communiqué officiellement sur l’affaire, ne mentionne en revanche à aucun moment d’acte de vandalisme.
"Pourtant, un des camions des activistes a bien été littéralement saccagé", reprend David Potier, avocat des zadistes, qui parle d’acharnement. "Toutes les vitres ont été brisées, à l’exclusion d’une petite. Les deux phares ont été cassés, les quatre pneus crevés, le capot et le radiateur percés, comme à la barre à mine."
D’autres véhicules ont également subi des dommages, dans une proportion toutefois moindre. Les cabanons, où squattaient les activistes, ont été brûlés, "avec leurs affaires personnelles à l’intérieur." Seuls leurs animaux – des chiens, des poules et une truie – leur ont été finalement restitués.
L’opération, cependant, s’est cette fois avérée d’une tout autre envergure. "Vingt à trente camions étaient mobilisés, ainsi qu’un hélicoptère, deux compagnies de Psig (Peloton de surveillance et d’intervention de la Gendarmerie, NDLR) et deux drones", raconte encore Renard. "Au final, ils ont embarqué tout le monde."
Une vingtaine de personnes ont ainsi été arrêtées et réparties dans des gendarmeries aux quatre coins de la Vendée. Elles y sont restées plusieurs heures, placées en garde à vue pour avoir refusé que l’on prélève leurs empreintes. Un laps de temps qui a suffi à la municipalité de Bretignolles-sur-Mer pour organiser l’évacuation de la Zad, avec, pour l’épauler, plusieurs dizaines d’habitants.
"La procédure administrative d’évacuation de la Zad est déclenchée depuis décembre", explique les services de la mairie, également contactée par téléphone. Déjà, en janvier, une partie de la Zad, celle qui squattait une colonie de France Télécom, avait été évacuée, et les bâtiments détruits en l’espace d’une journée. "La suite des opérations avait été stoppée à l’approche des élections municipales, puis du fait de la pandémie de Covid-19", poursuit la municipalité. "Quand les gendarmes nous ont dit que le site était vide, nous avons estimé que c’était une occasion à saisir, et décidé de reprendre en main la procédure."
"Dès février, une liste de bénévoles avait été établie, constituées d’habitants volontaires pour procéder au nettoyage de la zone une fois évacuée", poursuivent les services de la municipalité. Des entreprises, entre autres de démolition, avaient également été contactées. "En trois heures, nous avons tout réactivé, au nom de l’intérêt général que représentait pour Bretignolles l’évacuation de cette plage à l’approche de l’été."
Un huissier était présent sur les lieux, assure-t-on, et tout s’est fait dans "le respect des gestes barrières", masques, gants et solution hydroalcoolique à l’appui. La ville, qui n’a pas encore communiqué officiellement sur l’affaire, ne mentionne en revanche à aucun moment d’acte de vandalisme.
"Pourtant, un des camions des activistes a bien été littéralement saccagé", reprend David Potier, avocat des zadistes, qui parle d’acharnement. "Toutes les vitres ont été brisées, à l’exclusion d’une petite. Les deux phares ont été cassés, les quatre pneus crevés, le capot et le radiateur percés, comme à la barre à mine."
D’autres véhicules ont également subi des dommages, dans une proportion toutefois moindre. Les cabanons, où squattaient les activistes, ont été brûlés, "avec leurs affaires personnelles à l’intérieur." Seuls leurs animaux – des chiens, des poules et une truie – leur ont été finalement restitués.
Libérés après plusieurs
heures, certains interpellés se sont retrouvés lâchés, en soirée
et en plein état d’urgence sanitaire, à plusieurs heures de
marches du camp, finalement secourus par des soutiens de la Zad.
"Nous ne comprenons
pas la légalité d’une telle opération, alors que nous n’avions
reçu aucun avis d’expulsion",
répète Renard. "Nous
ne comprenons pas que des civils puissent être soustraits aux
mesures de confinement afin d’être mis à contribution pour brûler
des habitats." »
Une fois les lieux
évacués, la « milice municipale » s'était affairée pour aider
les services techniques de la ville à détruire les différentes
réalisations. Une opération qui, effectuée en pleine période de
confinement, avait suscité bon nombre de commentaires sur les
réseaux sociaux, les opposants au port ayant pointé du doigt la
brutalité des opérations et la destruction par le feu des biens des
zadistes.
Suite à cette opération, la municipalité de Bretignolles avait communiqué, indiquant que l'évacuation n'était pas prévue à cette date mais l'opération de gendarmerie constituait pour elle l'occasion idéale de procéder dès à présent au démantèlement de la ZAD.
Christophe Chabot avait
précisé : « on a lancé un appel vers 17 heures, on a réuni
environ 70 personnes » et avait assuré : « avoir pris en compte le
contexte particulier de l'épidémie de COVID-19 » et que «
l'intervention des bénévoles, le 8 avril 2020, s'est faite sur la
base de la dérogation prévue dans l'article 3-8 du décret
n°2020-293 du 23 mars 2020 qui autorise les déplacements "aux
fins de participer à des missions d'intérêt général sur demande
de l'autorité administrative"
en l'occurrence la commune ». Enfin Christophe Chabot avait indiqué
« dans ce contexte de crise sanitaire, la reprise des travaux du
port n'est plus à l'ordre du jour ».
Le 9 avril 2020, le préfet de la Vendée avait diffusé le communiqué suivant : « suite aux violences commises envers des automobilistes et les gendarmes, il a été procédé hier après-midi, à l'initiative du Parquet des Sables d'Olonne, à l'interpellation par le groupement de gendarmerie des individus identifiés comme étant potentiellement auteurs de dégradations, de vols et d'incendies volontaires de véhicules. Cette opération s'est déroulée sans incident »
Cette date du 8 avril 2020 marquait la fine de la ZAD de la Dune.
Dès lors, la municipalité
de Bretignolles reprenait possession du secteur de la Normandelière
et entreprenait des travaux de remise en état du site pour
accueillir les touristes l'été prochain.
La première opération
entreprise par la municipalité avait été l'évacuation des sapins
de Noël déposés par les zadistes, le 12 janvier 2020, sur la dune
de la Normandelière afin de bloquer l'érosion éolienne.
C'était probablement une
volonté de Christophe Chabot d'éliminer les dernières traces des
zadistes sur le secteur de la Normandelière.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire