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L'année 2016 : l'exemplarité mise à mal, un naufrage et de nouvelles promesses

 Chapître : L'attente d'un nouveau projet (2015 - 2017)

L'année 2016 : l'exemplarité mise à mal, un naufrage et de nouvelles promesses

Lors de la cérémonie des vœux aux Bretignollais du 9 janvier 2016, Christophe Chabot avait demandé à son adjoint, Jean-Baptiste Rabiniaux, de faire un point d'étape concernant le nouveau dossier de port de plaisance qui, contrairement à ce qu'il avait annoncé en janvier 2015, n'avait pas été mis en enquête publique à la fin de l'année 2015.

En conclusion, Christophe Chabot reprenait la parole : « parlons maintenant s'il vous plaît du programme à venir. En déposant le dossier en mars ou en avril, nous avons la garantie que l'enquête publique aura lieu cinq mois plus tard c'est à dire en juillet, septembre ou octobre, c'est évidemment le rendez-vous de l'année à Bretignolles, une enquête publique on sait ce que c'est, on a fait une petite répétition générale en 2011, on sait comment ça marche. 
Moi je souhaite en tout cas qu'elle ne soit pas dans le même état d'esprit parce que contrairement à ce qui a pu être dit ou même écrit, plus de 7500 personnes se sont exprimées dans dans un calme relatif et c'était donc bien pour ce côté-là. 
Nous savons que nous avons maintenant réuni tous les éléments, nous avons franchi toutes les étapes juridiques, financières, environnementales pour que ce projet voit le jour et rien ne peut s'y opposer à part les instances politiques, la bonne ou mauvaise humeur de tel ou tel mais ça nous veillons à ce que ça ne soit pas le cas. 
Pendant l'année écoulée, j'ai eu l'occasion de rencontrer tous les partis politiques, tous les partis politiques je dis bien, certains ont été très clairs sur le soutien apporté au projet et même certains partis écologiques nous ont dit, en off, que notre projet avait une belle configuration environnementale, que le problème était plutôt symbolique et politique pour eux. Je ne désespère pas d'obtenir le soutien des écologistes sur le sujet. Si nous ne l'obtenons pas, on le fera sans eux et on le fera »

A la fin de la cérémonie des vœux, Christophe Chabot faisait une promesse de nouvelle commune, avec de nouveaux enjeux, regroupant les communes de Brem-sur-Mer, Bretignolles-sur-Mer, Landevieille et La Chaize-Giraud.

Le 19 janvier 2016, Thierry Biron et Nicolas Ducos, tout en restant opposés au projet de port de plaisance, décidaient de prendre des chemins différents : Thierry Biron restait leader du groupe d'opposition municipale « Réunir Bretignolles » comprenant désormais quatre personnes et Nicolas Ducos préparait un nouveau groupe d'opposition comprenant deux personnes.

Lors du conseil municipal du 3 février 2016, au cours d'un échange avec Thierry Biron, Christophe Chabot affirmait : « nous avons été élus pour faire un port, si le port se fait nous n'aurons pas de problème d'endettement, s'il ne se fait pas chacun prendra ses responsabilités, ceux qui ont voulu qu'il se fasse et ceux qui n'ont pas voulu »
Dans le Journal des Sables du 11 février 2016, Christophe Chabot précisait que le marché de maîtrise d'oeuvre étant attribué, le travail allait bon train et qu'il entendait mener le dossier le plus solide possible à l'enquête publique. Il ajoutait que des réunions publiques seraient organisées pour couper court aux allégations et aux fausses rumeurs

Fin janvier 2016, le résultat du concours national des ports exemplaires 2015 était diffusé et le projet de port Bretignolles qui était candidat, suite à l'approbation du conseil communautaire du 25 juin 2015, n'était pas sur la liste des ports sélectionnés, ce qui avait suscité de nombreuses réactions.

Lors du conseil communautaire du 18 février 2016, Thierry Biron avait demandé à Christophe Chabot de bien vouloir faire part à l’assemblée du résultat obtenu pour la candidature du port de plaisance de Bretignolles au concours national des ports de plaisance exemplaires, puisque cette candidature avait été soumise à l’approbation des conseillers communautaires le 25 juin 2015.
Christophe Chabot, lui avait répondu qu’il n’avait reçu aucune information officielle de l’autorité compétente. Il avait cependant expliqué ensuite que « seulement deux dossiers auraient été présentés à ce concours » et que le lauréat était « un port fluvial recevant 30 bateaux, aménagé dans une zone protégée avec un important projet de complexe immobilier ». Il avait souligné que « ce résultat ne remettait absolument pas en cause l’exemplarité du projet de port de plaisance de Bretignolles » et que le projet vainqueur du concours n’avait « rien de commun avec l’envergure du projet de port de Bretignolles ».
Christophe Chabot avait reconnu que cette candidature au concours des ports de plaisance exemplaires avait coûté du temps et de l’argent à la communauté de communes, expliquant qu’il se serait « abstenu de concourir s’il avait eu l’information de la composition du jury ». En effet, Christophe Chabot avait indiqué que les membres du jury de ce concours étaient, selon lui, « majoritairement des associations environnementales » qu’il a accusées d’avoir effectué un « vote politique »
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Puis, au cours d'une longue déclaration sur les associations de défense de l’environnement, Christophe Chabot avait indiqué que « le CPNS (Comité de la Protection de la Nature et des Sites) refuserait ses invitations pour expliquer son opposition au projet de port de Bretignolles » et que le président de la LPO (Ligue de Protection des Oiseaux) lui aurait indiqué qu’il ne serait « pas favorable au port de Bretignolles, non pas pour des raisons de protection des oiseaux, mais des raisons politiques »…
De manière pour le moins surprenante, le monologue de Christophe Chabot avait ensuite continué sur la chasse au canard pour conclure sur le fait que, d’après Christophe Chabot, « le président de la LPO serait un chasseur » et qu’il serait « totalement indifférent au carnage des canards à Bretignolles »...

Le 24 février 2016, le CPNS réagissait dans un communiqué :
« Le Comité pour la protection de la nature et des sites (CPNS) monte au créneau à la suite des commentaires du maire brétignollais, Christophe Chabot, président de la communauté de communes, au sujet du palmarès des ports exemplaires. Candidat à ce concours, le projet de Port-Bretignolles n’a pas été retenu. L’association estime que cette décision ne constitue pas une surprise pour les défenseurs de l’environnement. Bien au contraire, elle ne fait que conforter leur position contre ce projet destructeur de la nature et portant fortement atteinte à l’environnement. Monsieur le maire aurait été plus avisé de ne pas concourir au risque de desservir sa cause. L’association réagit vivement aux propos de Christophe Chabot qui s’en prend aux associations environnementales. Nous sommes extrêmement choqués de constater qu’une fois de plus, le maire de Bretignolles-sur-Mer utilise l’invective à l’encontre de ses détracteurs et vise particulièrement le CPNS… L’association rappelle aussi que le concours est organisé par le ministère de l’Environnement. Le jury, présidé par la directrice des affaires maritimes ou de son représentant, est composé de représentants des administrations concernées, des organismes publics, associations partie prenante et de personnes qualifiées. C’est faire injure à l’ensemble des représentants de ces organismes ou associations que de les accuser de manipulation. »

Pour avoir le dernier mot, Christophe Chabot réagissait aux propos du CPNS dans le journal Ouest-France du 25 février 2016 et estimait que c'était « par pure idéologie » que le CPNS évoquait Port Bretignolles comme « un projet destructeur de la nature et portant fortement atteinte à l'environnement alors qu'il n'a pas connaissance de la version finalisée du port de plaisance et qu'il n'est pas en mesure d'en préciser les impacts sur la faune et la flore ». 
Il ajoutait que « contrairement à d'autres associations de protection de l'environnement, le CPNS n'a jamais accepté d'évoquer ce projet avec les élus bretignollais » et réitérait « sa demande d'être entendu par le conseil d'administration du CPNS pour discuter objectivement de cette opération nécessaire au développement économique et touristique du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et élaborée par des experts scientifiques reconnus nationalement »

Le 4 avril 2016, après avoir rencontré Christophe Chabot le 1er avril 2016, sur le site de la Normandelière, mais sans avoir invité les associations environnementales s'opposant au projet, Annick Billon, sénatrice locale et présidente du Groupe d'études Mer et Littoral au Sénat, participait à l'émission de la Chaîne Publique Sénat : « Dans les Pas de .. »
Lors de l'émission, un reportage réalisé sur le site de la Normandelière était présenté où Annick Billon précisait : « on est dans la même configuration que la ferme des mille vaches ou Notre Dame des Landes » et Christophe Chabot d'ajouter : « quand vous prononcez le mot port, vous êtes un grand vilain bâtisseur qui veut salir la mer et voilà, c'est un outil de communication fabuleux pour les associations environnementales »

Puis Annick Billon était interviewée par une journaliste de la Chaîne Public Sénat :
« La journaliste : Vous êtes la présidente du Groupe d'études Mer et Littoral au Sénat, comment relayez-vous finalement les problématiques locales au niveau national ?
Annick Billon : Je préside ce Groupe Littoral avec Michel Vaspart, sénateur des Côtes d'Armor, et l'une des premières auditions qu'on a pu faire c'est l'audition de Christophe Chabot, maire de Bretignolles, qui porte ce projet de port à Bretignolles depuis 15 ans, qui est face à de nombreuses procédures administratives, il est soutenu par la population, soutenu par le territoire. C'est important aussi de savoir qu'il y a des projets locaux d'envergure pour le développement économique, pour le développement touristique de la Vendée qu'il faut soutenir et c'était important de l'entendre à ce sujet.
La journaliste : « Vous parlez de soutien de la population quand vous parlez de ce port, ça a été même rebaptisé port de la discorde, on sait qu'il y a beaucoup d'associations qui militent contre ce nouveau chantier, est-ce qu'il est compatible avec une protection du littoral selon vous ?
Annick Billon : Alors il est tout à fait compatible puisque nous nous sommes rendus sur le site avec le journaliste qui m'a accompagnée vendredi sur site. La dune qui est supprimée pour créer l'accès au port c'est une dune qui avait été construite donc ce n'est pas un espace naturel d'origine et la réalité c'est que ce port tient compte depuis 15 ans de toutes les demandes administratives en terme de protection donc tout est fait pour être en continuité d'urbanisation et pour protéger l'environnement et d'ailleurs il a reçu récemment un prix ODYSSEA pour sa démarche environnementale
La journaliste : Que dénoncent les associations qui s'opposent à la construction de ce port de plaisance ?
Annick Billon : En réalité, on a bien vu dans la réalisation du reportage, actuellement dès qu'il y un projet , des associations, des riverains s'opposent au projet, c'est pas la majorité mais on le voit bien avec l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes, on le voit bien avec la ferme de mille vaches, à partir du moment où il y a des projets, il y a des associations activistes, on va dire, qui n'ont rien à voir avec les locaux parfois aussi et qui s'opposent systématiquement et qui communiquent là-dessus. C'est un outil de communication pour ces associations donc je crois que les acteurs du territoire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, de Bretignolles, ont bien compris l'intérêt d'avoir un port de plaisance. En Vendée, il y a un déficit au minimum de 1700 anneaux, de places, en plaisance, si on souhaite développer la plaisance et on doit la développer, je rappelle que nous avons sur le département de la Vendée Bénéteau qui est le premier constructeur de bateaux et qui exporte 90% de sa production, il faut absolument qu'on donne la possibilité aux vendéens et aux habitants du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie de pouvoir faire de la voile en Vendée. Il y a un second problème par rapport aux ports en Vendée, c'est comme vous le voyez en Bretagne il y a beaucoup de cabotage, en Vendée c'est pas possible parce que nous n'avons pas assez de ports pour pouvoir faire du cabotage, on manque de ports, ça a été précisé dans toutes les auditions qu'on a faites »
Annick Billon avait bien relayé les messages de Christophe Chabot au niveau national.

Dans le Sans-Culotte 85 de mai 2016, un titre émergeait : « la sénatrice Billon fait naufrage » et celle-ci avouait alors : « je ne suis ni pour, ni contre ce projet … Je ne suis pas la commerciale de Port Bretignolles … Effectivement, je ne connaissais pas cette histoire, pas plus que l'association La Vigie et les autres opposants ». 
Le Journal Sans-Culotte 85 commentait : « Annick Billon était loin de se douter dans quelle galère elle embarquait en abordant, dans une émission télévisée, le dossier sensible localement du projet de port de plaisance à Bretignolles. A parler sans maîtriser son sujet, on s'expose à des volées de bois vert, ce qui n'a pas manqué de se produire … conduisant l'élue à battre sa coulpe non sans humilité »

Le Paroles de Bretignolles de juin 2016 présentait un schéma du nouveau projet de port de plaisance et annonçait : « le projet de port de plaisance sur le site de la Normandelière est sur le point d’être finalisé dans la perspective d’une prochaine mise à l’enquête publique »

Fin juin 2016, lors d'une séance décentralisée du Conseil Départemental de la Vendée, Yves Auvinet, le président, confirmait son soutien au projet de port de plaisance

Le Journal Ouest-France Entreprises du 12 août 2016 faisait un portrait de Christophe Chabot « ce patron politico-sportif. Partout où il passe, l'homme aux yeux clairs se veut chef de bande. Il y a un gros caillou dans sa chaussure, le projet de port de plaisance à Bretignolles qui fait pleuvoir les critiques autour de lui. Ça me touchait beaucoup avant, balaie l'édile d'un revers de main. Il se protège pour mieux préserver son entourage, qui a parfois payé le prix de ses coups de sang médiatiques. Aujourd'hui, j'ai 56 ans, je suis bien moins agité qu'il y a dix ans, assure-t-il. Un chef de bande, qui dans dix ans, se verrait bien encore dans le foot, mais patron-maire retraité »

Mi septembre 2016, Christophe Chabot s'affichait avec le navigateur Van den Heede à l'assemblée générale de l'association « Bretignolles Veut Son Port. »

Lors du conseil communautaire du 16 novembre 2016, Thierry Biron et Christophe Chabot échangeaient sur le nouveau projet de port de plaisance
« Thierry Biron : Pas d'informations sur le projet de port depuis septembre 2015 et on emprunte de l'argent ?
Christophe Chabot : La fin globale des études représente 1 500 000 euros
Thierry Biron : Demande de présentation de l'évolution du dossier ?
Christophe Chabot : Le bureau d'études travaille. Le dossier sera présenté dans sa version définitive à la fin de cette année ou au début de l'année prochaine. Nous sommes sur des prévisions budgétaires qui n'imposent pas d'avoir un calendrier. Ce n'est pas mon projet, c'est le projet du Pays de Saint-Gilles. Je ne suis que l'exécuteur et l'exécutant des missions qu'on m'a confiées. Concernant le port de Bretignolles, ce sont les Bretignollais qui, dans un premier temps, se sont exprimés, maintenant c'est le Pays de Saint-Gilles. Ce sont ceux qui feront échouer le projet qui auront la responsabilité de faire perdre de l'argent. Un projet pour l'intérêt général des générations futures.
Thierry Biron : Le port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie est le centre portuaire du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie et non pas Bretignolles. Il y aurait plus d'effort à faire sur Saint-Gilles-Croix-de-Vie que sur Bretignolles ?
Christophe Chabot : Dans le port de Saint-Gilles, on attend avec impatience le port de Bretignolles pour un certain nombre de raisons, 2 essentielles. Grâce au port de Bretignolles, les plaisanciers de Saint-Gilles vont avoir des tarifs qui vont, à minima, ne pas augmenter et peut-être même baisser. Des bassins avec moins de bateaux dans chaque port. Le port de Bretignolles apportera beaucoup de confort et d'économie au port de Saint-Gilles-Croix-de-Vie »

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