Chapître : Nouvelle enquête publique (2018)
Le déroulement de la
deuxième enquête publique
Le 6 août 2018, s'ouvrait
une deuxième enquête publique sur le projet de port de
Bretignolles. Cette fois-ci, c'était une enquête publique unique
préalable à la demande d'autorisation environnementale au titre de
la Loi sur l'Eau comprenant une demande de dérogation « espèces
protégées », la demande de déclaration d'utilité publique du
projet, la demande d'un arrêté de cessibilité, la demande
d'utilisation du domaine public maritime relative au projet de
création du port, la demande de création de port.
Contrairement à l'enquête
publique de 2011, où le Tribunal Administratif de Nantes avait
désigné des commissaires enquêteurs n'appartenant pas à la liste
vendéenne des commissaires enquêteurs agréés par la préfecture
de la Vendée pour des raisons d'impartialité, cette fois-ci, tous
les commissaires enquêteurs étaient vendéens, ce qui n'avait pas
manqué d'étonner les opposants au projet de port de plaisance. Le
président de la commission d'enquête était Monsieur Jacques
Dutour, il était assisté de quatre commissaires enquêteurs.
Contrairement à l'enquête publique de 2011, la commission d'enquête n'avait pas prévu d'organiser une réunion publique dans les premiers jours suivant l'ouverture de l'enquête publique.
Le 13 août 2018, devant
une nombreuse assistance, l'association La Vigie organisait sa
réunion publique annuelle avec comme unique sujet : l'enquête
publique sur le projet de port de plaisance.
Yves Le Quellec,
président de Vendée Nature Environnement, était intervenu, lors de
cette réunion, pour préciser que l'enquête publique était ouverte
à tout le monde et pour dénoncer une situation absolument anormale,
soit le PLU (Plan Local d'Urbanisme) de la commune de
Bretignolles-sur-Mer mis en enquête publique après celle sur le
projet de port de plaisance « quand tout sera joué » et de
préciser « les choses sont faites à l'envers ». Yves Le Quellec
avait encouragé la population à rapporter cette situation à la
commission d'enquête publique.
Début septembre 2018,
François de Rugy était nommé ministre de la Transition Ecologique
et Solidaire, à la place de Nicolas Hulot. Pour Christophe Chabot,
c'était un événement d'importance, François de Rugy était venu à
Bretignolles-sur-Mer, le 14 novembre 2015, toute une journée, pour
apporter un soutien de poids à Christophe Chabot et à son projet de
port de plaisance.
Le 25 septembre 2018, le
conseil municipal de Bretignolles-sur-Mer, à la demande de Benoît
Brocart, préfet de la Vendée, émettait, au titre de la Loi sur
l'Eau, un avis favorable au projet de port de plaisance « conforme à
la réglementation et n'ayant pas d'incidence sur les milieux
naturels ».
Christophe Chabot avait annoncé : « ce sera assurément
le seul port de Vendée, voire de la façade Atlantique, à renforcer
l'image de la mer à la campagne » et avait affirmé solennellement
« si nous ne faisons pas notre port, nous serons dans dix ou quinze
ans, une cité-dortoir des Sables d'Olonne, à l'aube de devenir la
deuxième plus grande ville de Vendée ».
Le 27 septembre 2018, le conseil communautaire du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie émettait le même avis favorable. Avant le vote des conseillers communautaires, Christophe Chabot s'était longuement exprimé et avait insisté sur deux points qui continuaient à faire débat : le futur bassin de vie du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie avec ou sans port de Bretignolles, les engagements sur le coût du projet de port. Dans sa déposition à l'enquête publique, le dernier jour, Christophe Chabot avait repris certains passages de cette intervention en conseil communautaire.
Le lobbying politique de Christophe Chabot avait parfaitement fonctionné, des personnalités du monde du nautisme et de la plaisance avaient déposé à l'enquête publique.
Le 29 août 2018, Yves
Lyon Caen, alors président de la puissante Fédération des
Industries Nautiques, avait fait une déposition à l'enquête
publique :
« Je souhaite m'exprimer
ici en tant que Président de la Fédération des Industries
Nautiques. La filière nautique, son industrie, ses ports de
plaisance, ses services représente 41000 emplois, 5000 entreprises,
et apporte à la France une contribution importante à son
attractivité (touristique notamment) et à sa balance commerciale
(75% de notre production est exportée). La Vendée occupe une place
de premier plan dans notre filière, par ses leaders industriels et
sa fréquentation touristique. Le seul domaine dans lequel la Vendée
est en retard est sa capacité d'accueil dans nos ports de plaisance,
tout particulièrement sur la côte entre St Gilles et les Sables.
C'est pourquoi le projet de Bretignolles-sur-Mer est essentiel. Il
n'y a pas d'industrie forte sans pratiquants et plaisanciers
nombreux. Il n'y a pas de plaisanciers sans des infrastructures et
des services de proximité en dimension et en qualité suffisantes. »
Le 25 septembre 2018,
Hervé Gastinel, alors président du directoire du groupe Bénéteau,
avait aussi fait une déposition à l'enquête publique :
« Je m'exprime en tant
que Président du Directoire du groupe Bénéteau. La France a su
conforter son statut de grande nation du nautisme au cours de ces
dernières années. Cela passe inéluctablement par une logique de
filière et un partenariat avec l'ensemble des acteurs de la
plaisance pour promouvoir les activités nautiques. Le développement
d'infrastructures de qualité est critique à cet égard. Le groupe
Bénéteau, avec ses 7500 salariés dont plus de 4000 en Vendée,
fort de son réseau de sous-traitants et de partenaires locaux,
contribue à cette logique de filière enracinée dans les
territoires. Le projet de port de Bretignolles s'inscrit dans
l'accompagnement de l'ensemble des acteurs de l'industrie du nautisme
vendéen et ligérien. Le projet sera créateur d'emplois directs et
indirects pour le département et la région. Il sera également une
réponse au besoin des nouveaux usages et modes de consommation de
plus en plus orientés vers les services (boat clubs, boat
management, location entre particuliers, formation, conciergerie,
maintenance...). L'accès à la mer et la mise à l'eau de nos
bateaux représentent enfin une contrainte réelle tant sur le plan
économique qu'environnemental : 80% de notre production vendéenne
est exportée à l'international, il semble rationnel de rapprocher
les ports des lieux de production. Nous soutenons donc, sans réserve,
ce projet novateur et créateur de valeur »
Le 28 septembre 2018,
Serge Pallarès, alors président de l'importante Fédération
Française des Ports de Plaisance, apportait sa contribution à
l'enquête publique :
« La FFPP ne peut que
défendre le projet de port de plaisance à Bretignolles en raison
des engagements pris par la Fédération, depuis des années, en
faveur des ports exemplaires du XXIème siècle. Le projet de
Bretignolles s'inscrit dans un processus de qualité, de respect de
l'environnement et des politiques de développement durable, en
relation avec l'évolution de leur participation au développement
touristiques des régions littorales. L'engagement des responsables,
sur la Charte FFPP "Qualité-Plaisance/Qualité-Tourisme",
sur le concept fédéral "Ports Propres", sur la formation
du personnel aux nouveaux enjeux de demain, sur la sensibilisation à
la transition énergétique et numérique, sur le marketing
territorial touristique et sur la qualité technique des ouvrages,
est remarquable. Le potentiel de développement de la plaisance sur
la côte Atlantique est connu de tous. Le temps d'attente pour
obtenir une place de port est beaucoup trop long et nuit
incontestablement au développement de la filière nautique. Le
développement économique des territoires et l'emploi sont
aujourd'hui au coeur de débats de notre pays. C'est pour toutes ces
raisons que nous soutenons le projet de port de plaisance à
Bretignolles-sur-Mer avec fermeté et détermination »
Comme en 2011, Christophe
Chabot avait déposé un long, très long, texte, le dernier jour de
l'enquête publique, pour avoir le dernier mot :
« Aux dernières heures
de l'enquête publique sur le port de Bretignolles-sur-Mer, le moment
est venu, à mon tour, de donner mon avis sur ce projet porté par le
Pays de St Gilles Croix de Vie que j'ai l'honneur et la lourde
responsabilité de présider.
Avant cela, quelques commentaires sur le déroulement de cette enquête.
En tant que citoyen, je me réjouis d'avoir la chance d'apporter ma contribution à l'élaboration d'une décision que vous devrez prendre dans les prochains jours. Je constate avec satisfaction que beaucoup de personnes se sont exprimées depuis deux mois. Tant mieux et merci à notre beau Pays de nous donner la parole.
Dans l'ensemble, les choses se sont bien passées. Chacun a pu donner son avis dans un climat serein. La disponibilité et l'organisation des membres de votre commission, la qualité du service des équipes communautaires et municipales de Bretignolles et le professionnalisme des services de la Préfecture ont contribué à la réussite de ce temps fort. Une fois l'enquête terminée, quelle que soit votre décision, je ferai état de la grande satisfaction des brétignollais et plus généralement des citoyens français qui se sont exprimés en toute liberté.
Il me faut cependant modérer cet excellent bilan de deux remarques que je ne manquerai pas d'écrire à Mr le Préfet et aux parlementaires vendéens.
La première concerne la durée de cette consultation. Je ne serais pas surpris que nous partagions le constat que deux mois, c'est beaucoup trop long !
Après un mois, tout avait déjà été écrit par les partisans et opposants du projet. Aux arguments clairement développés de part et d'autre, aux questions et remarques pertinentes, ont succédé, le deuxième mois, la répétition des uns, les propos blessants, les invectives stériles et lâches quand anonymes, transformant cet espace d'expression dédié en blog parfois ordurier et totalement inutile à une réflexion sereine.
Nous avons vu évoluer les propos de certains, sous couvert d'anonymat au prétexte de la crainte de représailles, (trop drôle, je préfère rire de cette grosse ficelle autorisant la plus grande lâcheté).
La probabilité que des centaines d'avis viennent de seulement quelques ordinateurs est également un sujet qu'il nous faudra évoquer avec Monsieur le Préfet.
Nous touchons là les limites de l'expression démocratique.
Nous avons également pu constater l'incroyable nombre d'auto-proclamés experts, et autres sapiteurs, vous remettant des documents sortis tout droit de leur esprit, sans aucun rapport avec le dossier à l'enquête, sans aucune confirmation scientifique ou étude spécifique propre au site concerné. A partir d'articles de presse ou de reportages concernant d'autres lieux, de théories fumeuses et en contradiction totale avec ce que le dossier confirme, ces "supers experts" vous font clairement comprendre que, de toute façon, le dossier est entièrement pipé, les cabinets et bureaux d'études sont tous corrompus et, fort heureusement, eux, les "sachant" sont là pour vous éclairer. Puis vient l'étape suivante où, après avoir vérifié dans le dossier, vous indiquez au contradicteur qu'il s'est trompé, là, vous chavirez instantanément du côté des malhonnêtes.
En clair, soit vous dites comme eux et vous êtes des gens bien, soit vous êtes un voyou. Leur réaction est inquiétante...
J'imagine que les deux dernières semaines ont dû être longues pour vous.
En tout cas, elles l'ont été pour moi et je ne vous cacherai pas que j'ai stoppé depuis longtemps de consulter les avis. N'y voyez là aucune forme de mépris ou d'abandon, mais c'est devenu n'importe quoi.
Il vous faut désormais séparer le bon grain de l'ivraie et rendre une copie sereine et assumée. Bon courage Messieurs !
Vous disposez pour cela, d'un solide dossier construit étape par étape avec des bureaux d'études sérieux engageant leur responsabilité (y compris financière), avec les services de l'Etat ; de la légitimité des élus ; d'un avis de l'autorité environnementale très éclairé qui en dit long sur le chemin parcouru depuis 2011 ; d'une consultation de la population exprimant un très grand nombre d'avis favorables ce qui, vous en conviendrez, est rare.
En complément de tout cela, je me propose de repréciser ici les raisons fondamentales de mon soutien et de mon engagement total à l'aboutissement de ce si beau projet.
Il convient de remettre les choses dans leur contexte.
Pourquoi un port à Bretignolles ?
Quel est l'intérêt d'un tel projet ?
A première vue, on peut s'interroger sur le bien-fondé de créer un port. La démarche est aléatoire, longue, difficile voire douloureuse et ce genre de projet est souvent un calvaire à porter pour les élus. Je confirme. Il faut être un peu dingue ou totalement ignorant de ce qui vous attend pour se lancer dans une telle aventure. Un peu les deux en fait ; je confirme.
Pourquoi, alors ?
La réponse est simple et limpide : parce que nous n'avons pas trouvé de meilleure alternative à insérer dans le nouveau projet de vie proposé aux bretignollais en 2001 et parce que les bretignollais l'ont validé !
Il faut bien comprendre que notre futur port n'est qu'une petite partie de l'important et audacieux projet proposé par l'équipe "Réussir Brétignolles sur Mer" pour réussir notre entrée dans le 21ème siècle.
Je parle d'audacieux car s'il est facile de valider aujourd'hui les grandes orientations mises en place depuis 17 ans, il convient de rappeler le contexte visionnaire proposé à l'époque.
Pas modeste mon propos me direz-vous !
J'assume et je revendique car je n'ai été modestement que le coordonnateur d'un projet de vie mis en place par la première équipe "Réussir Brétignolles" de 2001 à 2008 et bonifié par les équipes suivantes. Notre force est là, dans ce formidable travail d'équipes porté par les bretignollais et, concernant le port, le Pays de St Gilles tout entier.
Bretignolles vit, depuis l'après-guerre, du tourisme. Depuis le milieu des années 50, grâce à ses belles plages, notre commune a connu un développement urbanistique intensif avec ses résidences secondaires et le succès de ses campings notamment. On peut dire que la vente des terrains de famille, la construction et l'artisanat l'hiver, et le commerce en tout genre l'été ont contribué à l'enrichissement des bretignollais et au succès de Bretignolles.
Pour le meilleur ? Pas toujours.
Il y eut quelques ratés déplaisant à une catégorie de bretignollais.
Merlin Plage au début des années 80, puis Férinel dans les années 90, au coeur d'une dune (magnifique et naturelle celle-ci, vendue, à prix d'or, aux promoteurs par les familles Biron et De Hillerin, principaux opposants moralisateurs aujourd'hui) et enfin, Georges V en 2000 à la Parée ont marqué la volonté d'un certain nombre d'entre nous, dont votre serviteur, de proposer autre chose aux bretignollais.
Si nous ne savions pas exactement ce que nous voulions en nous présentant aux élections en 2001, nous savions, par contre, précisément ce que nous ne voulions plus ! Avec 85% de résidences secondaires, Bretignolles détenait le triste record du plus petit pourcentage de résidences principales du littoral vendéen, 15% donc. Résultat : des quartiers entiers vides et tristes les 3/4 de l'année. 2700 habitants l'hiver, 45000 l'été ; de moins en moins de jeunes ménages sédentarisés ; des commerces en souffrance ; des classes d'école qui ferment ; une qualité de vie régressive ; pas de nouvelles perspectives proposées par la municipalité ; nous faisions le constat d'un système qui s'essouffle et de la nécessité de créer un autre modèle.
Avec les enfants du Pays nous prenons alors nos responsabilités et proposons un projet finalement assez simple à résumer : Il consiste à réorienter le développement et l'organisation de Bretignolles vers les résidents sédentaires en mettant tout en œuvre pour transformer notre village de 2700 âmes en une petite ville de 6 à 7000 habitants afin d'offrir tous les services nécessaires à une meilleure qualité de vie toute l'année. Le tout en limitant l'urbanisation, sans grands ensembles immobiliers et en fixant les jeunes au Pays.
Dès notre élection en 2001, bien avant le port, nous lançons les grandes manoeuvres pour mettre en place notre projet.
Le premier grand dossier que nous traitons est environnemental et hautement symbolique de notre action. Nous réglons le problème des campings sauvages, 190 répertoriés sur la commune, beaucoup l'ont oublié (j'ai reçu personnellement 120 familles - ce fut difficile et parfois douloureux et émouvant) ; nous ébauchons le projet de ceinture verte qui me tient tant à cœur et invitons en réunion près de 300 propriétaires pour les informer que nous allons donner à leur terrain un statut nouveau afin de limiter définitivement l'urbanisation ; 420 hectares seront concernés (une centaine est aujourd'hui boisée). Ces espaces seront sanctuarisés et un statut spécial leur sera donné pour les protéger de l'urbanisation. C'est fait aujourd'hui !
Nous décidons ensuite d'acquérir des terrains pour y réaliser des lotissements destinés aux jeunes ménages. Plus de 120 familles bénéficieront de terrains au prix moyen de 55€ le m2 (pour 150 à 200 au tarif privé). Nous construisons un foyer des jeunes, des aires de jeux pour enfants, une crèche communautaire et bien sûr des classes d'école car, magnifique conséquence de notre politique, l'école publique passe en quelques années de 4 à 10 classes !
Aucune autre école de Vendée n'affiche une telle progression. De cela, fils d'instituteur, je suis particulièrement heureux.
Toujours dans le domaine environnemental, nous remettons en question la gestion des espaces fleuris consommateurs de temps et d'eau au profit de la plantation dans notre coeur de ville de 3000 arbres, nous décidons de densifier notre urbanisation et, détail important, nous passons au zéro phyto. Le tout, avant le premier Grenelle de l'environnement ! C'est là que je dis que notre comportement est audacieux et innovant. Ce qui est évident aujourd'hui, ne l'était pas à l'époque. Quand il a fallu expliquer à une grande partie de la population que de l'herbe et des fougères qui poussent sur les trottoirs ce n'est pas sale et contribue à la protection d'un écosystème important, un certain courage et de la pédagogie furent nécessaires...
Aujourd'hui, le résultat de cette politique nous permet d'être la seule ville de Vendée à être candidate à l'obtention de la quatrième fleur cette année, distinction obtenue uniquement par trois autres villes du département ; et nous sommes également la seule ville de la région venant d'obtenir le prix régional de L'arbre.
Toujours dans ce même mandat, nous négocions avec le Super U son maintien en cœur de ville et lançons le grand projet de réaménagement du centre-ville avec, notamment, l'acquisition et le déplacement de l'école privée permettant le regroupement des activités scolaires, la construction d'une cantine et d'équipement sportif en un lieu unique.
Tout cela est aujourd'hui réalisé et notre réaménagement de centre-ville, régulièrement visité par des municipalités venant parfois de très loin, a fait l'objet de plusieurs "premier prix" Départementaux et Régionaux.
Je précise que dans le même temps nous votons un texte qui limite l'extension des campings (ce qui nous vaut l'inimitié de certains) et réglemente leur reconversion afin de limiter l'implantation de nouveaux grands programmes immobiliers ou de restituer leurs territoires à dame nature.
Et le port dans tout cela ?
Désolé d'être un peu long, mais je tiens vraiment à démontrer que le port s'inscrit dans un projet qui dépasse largement son périmètre.
Dès 2001, l'idée de faire un port nous est plutôt apparue comme une contrainte visant à respecter notre engagement électoral de consulter la population dans les 2 premières années de notre mandat.
Peu, voire pas marin du tout, nous n'étions pas forcément emballés.
Nous nous demandions s'il fallait consulter la population sur la base d'un projet ou si nous posions simplement la question voulez-vous d'un port ?
Nous avons vite abandonné cette dernière idée qui ne nous paraissait pas très courageuse.
En petit comité, avec le bureau municipal, nous sommes partis d'une feuille blanche avec notre méthode, désormais habituelle, de lister, non pas ce que nous voulions, mais ce que nous ne voulions pas faire.
Très vite nous avons listé trois points importants qui sont devenus les règles d'or de notre projet. Si port nous faisons, il ne devra pas avoir d'impact environnemental lourd sur la mer (pas de port sur la mer comme, par exemple, Port Bourgenay) ; Il ne devra pas y avoir de programme immobilier autour et surtout il devra être financé par ses utilisateurs, sans incidence sur la fiscalité locale. Pas question de payer pour que les riches fassent du bateau !
Autant dire que nous ne nous donnions pas beaucoup de chances d'aboutir.
Pour couronner le tout, ajoutons à cela que nous prenons l'engagement de ne réaliser ce port qu'avec l'avis favorable de la population locale.
Engagement qui a fait beaucoup réagir les maires des Sables d'Olonne, l'ami Louis Guédon, et de St Gilles Croix de Vie, l'autre ami Patrick Nayl, qui m'ont fortement déconseillé de consulter ma population arguant du fait que si leurs prédécesseurs avaient demandé leur avis à leurs concitoyens il n'y aurait jamais eu de port aux Sables et à St Gilles. Ce à quoi j'avais répondu : tant mieux, si les bretignollais répondent non, nous n'en ferons pas! Nous ne voulions pas d'un port à tout prix et dans n'importe quelle condition ; en tout cas pas contre l'avis des bretignollais.
En Mars 2003, 2 ans après notre élection, comme promis, eut donc lieu la consultation de la population bretignollaise.
Avant cela, après avoir arpenté chaque mètre linéaire de nos 13 kilomètres de côte, j'avais fini par proposer à mes collègues que nous réfléchissions à la création du port à la Normandelière. Je garde en souvenir ce jour de 2002 où j'ai emmené dans ma voiture mes collègues de la commission port, (composée des 4 plus jeunes élus, Carine Guérin, Jérome Pouclet, Christophe Moreau et Alain Billet- C'est à eux que l'on doit ce projet aujourd'hui- J'ai proposé, ils ont décidé), je me suis garé au centre du parking à bateaux et ai déclaré : les copains nous sommes ici au coeur du futur port de plaisance. Qu'en pensez-vous ? Les semaines qui ont suivi nous ont rapidement convaincus que si port il y a ce sera ici et nulle part ailleurs.
En fait, pour être parfaitement honnête, je n'ai pas eu seul l'idée d'implanter le port ici. J'avais auparavant partagé cette idée avec notre adjoint, mon ami, précieux conseil et utile contradicteur, Jean Michon et elle m'avait été soufflée par un autre Michon prénommé Yvon. Un matin alors que je me promenais sur le littoral je le croise et il me dit : ton port, il n'y a qu'un endroit où tu peux le faire c'est à la Normandelière ! Cette affirmation développée par quelqu'un que l'on ne peut soupçonner d'être un intime, (il était présent sur une des listes opposantes en 2001), a confirmé mes pensées.
Les raisons de ce choix étaient évidentes. Ce lieu, situé à proximité de la ville et déjà fortement artificialisé était logiquement le plus adapté pour faire un port en eau qui respecte notre volonté de ne pas construire sur la mer. De plus, il y a ici un chenal naturel déjà utilisé par l'école de voile créée en 1992 et de nombreux plaisanciers mettent à l'eau leur bateau à cet endroit.
Une première et succincte étude menée par Sogreah a abouti à la présentation d'un projet pas très vendeur validé lors d'une consultation au résultat historique car, pour la première fois en France, une population consultée a dit "oui" à la réalisation d'un port.
Depuis ce jour, je ne me suis plus jamais posé la question de savoir si je devais ou pas engager ma commune et ma responsabilité personnelle dans un tel projet. Faire ce port, n'était plus de mon choix, mais de mon devoir.
Je vais ici vous faire un aveu, jamais exprimé publiquement. Sachez que si cela ne tenait qu'a moi, il y a bien longtemps que ce dossier serait enterré. Le calvaire que vit ma famille depuis bientôt 15 ans à cause de ce projet ne vaut d'être vécu que par le sens du devoir que m'impose ma fonction.
Pensez-vous que la famille d'un maire respectant le programme pour lequel il a été élu mérite un tel traitement ?
Je vous raconte cela aujourd'hui, car je supporte difficilement de lire encore régulièrement que ce projet est le fait du prince et que je n'ai pour objectif que de rentrer dans l'histoire Bretignollaise. Quelle bêtise !
Les pauvres gens qui écrivent cela ne savent rien de ma vie, du bonheur que m'apportent ma famille et ma vie professionnelle qui me comblent au-delà de toutes mes espérances.
Je ne suis pas devenu maire pour marquer l'histoire, mais pour rendre à la société une partie de ce qu'elle m'a donné et parce que l'action publique fait partie de mes gènes, inculquée par mon papa, pupille de la nation, qui a passé sa vie au service des autres.
En fait, les haineux (envieux ?) qui me détestent partagent tous un point commun : ils ne me connaissent pas, ne m'ont jamais parlé de leur vie et ne connaissent de moi que l'image que leur donne mon parcours et son relais sûrement trop médiatique à leur goût.
Vous noterez qu'ils m'attribuent des pouvoirs que je n'ai pas. A les entendre, je décide seul, j'oppresse, je corromps, je récompense et je punis selon mon humeur.... J'ai lu "Chabot tient la mairie par la terreur". Il est vrai qu'avec mes 70 kilos tout mouillé, j'impressionne....Franco sors de ce corps !
J'imagine la joie que peut provoquer chez certains l'annonce de mes souffrances, s'ils ne nous empêcheront pas de faire notre port, ils auront au moins atteint l'un de leurs objectifs. Qu'ils ne se réjouissent pas trop vite. En fait, je me suis nourri de leur haine. Pour l'honneur des miens, (j'entends par les miens, ma famille, le conseil municipal et tous les bretignollais qui nous soutiennent), chaque coup porté, chaque mensonge me salissant, chaque insulte ou calomnie se sont transformés en énergie. A chaque moment où j'ai pu douter, leur méchanceté associée à leur bêtise m'ont systématiquement dopé. Peut-être n'y serais-je pas arrivé sans eux ? Inutile de vous dire qu'avec ce que je viens de prendre depuis deux mois, j'ai fait le plein d'énergie pour aller au bout de ce calvaire la tête haute et le sourire aux lèvres.
Parole de bretignollais
Je referme cette parenthèse personnelle en affirmant haut et fort que les nombreuses réussites bretignollaises ne sont pas le fait d'un homme mais de tous les bretignollais. Je ne revendique rien, j'assume tout et me fous pas mal de ma postérité ! C'est dit.... et écrit.
Il en est ainsi pour le port qui a, depuis ce jour, fait son chemin jusqu'à aujourd'hui.
Je ne vais pas ici détailler le long parcours qui nous a conduits au projet parfaitement abouti présenté dans notre dossier. Sachez juste que, depuis mars 2003, nous n'avons jamais changé la règle d'or établie. Grâce au génie collectif, notamment celui du comité de pilotage créé dès 2003, à la qualité des différents cabinets, à la confiance accordée par les bretignollais à l'équipe municipale en 2008 et 2014 (2003 a légitimé le projet, 2008 et 2014 ont légitimé les hommes et les femmes le portant), à la persévérance et la pugnacité dont nous avons su faire preuve, au professionnalisme et au dévouement de deux personnes que je tiens ici à nommer, Jerôme Denécheau et Stéphane Raffeneau, à CAP 2011 puis "Brétignolles veut son port", BVSP, et grâce aujourd'hui au Pays de St Gilles, nous avons atteint notre objectif de présenter à l'enquête publique un projet de port impactant très peu la mer, sans programme immobilier et s'autofinançant intégralement, sans impacter la fiscalité communale ou communautaire.
Un beau et long voyage !
Quoi qu'il arrive, merci à tous ceux qui nous ont accompagnés.
Je ne redévelopperai pas ici les nombreux arguments qui plaident en la faveur de notre dossier ; d'autres l'ont très bien fait. Je vous invite à lire et relire les formidables témoignages rédigés par des collègues, tel le numéro 3114 de Patrick Chouquet et le 3958 de Franck Tesson ; ou, dernièrement le 5246 de Mr Saulnier, ou bien encore ceux rédigés par des enfants du Pays (1700) et des inconnus de nous (1814, 1675, 1931, 1605, 4603 bel esprit).
Tous résument très bien l'intérêt de notre projet.
Sa mise à l'enquête publique par Mr le Préfet de Vendée garantit sa fiabilité, notamment celle des études.
Je dois, par contre, vous repréciser l'intérêt communautaire de ce port pour le bassin de vie sud du Pays de St gilles et vous démontrer pourquoi il n'y a pas d'alternative possible à ce projet de vie ici.
Depuis 2003, au fur et à mesure de l'avancement de nos travaux, nous nous sommes aperçus que ce port serait bien plus que la proposition d'un nouveau service nautique sur notre commune.
Le port de Bretignolles fera beaucoup plus que répondre à un besoin d'anneaux.
Coincé entre les Sables d'Olonne et St Gilles croix de vie, le bassin de Vie Bretignolles/Brem/Landevieille/La Chaize ne peut pas se permettre de végéter et doit veiller à proposer des services à sa population. Une partie du travail est faite ou en cours. La centralité commerciale de Bretignolles répond en partie au besoin des 4 communes, notamment depuis la reconfiguration de son centre qui a vu la réalisation d'un marché couvert, d'une médiathèque, de commerces et de logements nouveaux. La reconstruction du Super U en coeur de ville et la construction commencée d'un lieu dédié à l'accueil des professions de santé va compléter l'offre. Croire que cela sera suffisant serait une grosse erreur. Depuis 2001, nous avons atteint une première partie de notre objectif en multipliant bientôt par deux la population (de 2700 à 5000) ; portant notre ratio de résidences principales de 15 à 30%.
Beaucoup de gens ont choisi de venir vivre ici parce qu'il va y avoir un port et d'autres attendent que le port soit fait avant de décider.
S'il ne se fait pas, nous n'atteindrons pas notre objectif de 7000 habitants ! En dessous de ce chiffre, notre bassin de vie est en danger.
Il ne faut surtout pas croire que la partie est gagnée. A la sortie de cet été, ce ne sont pas moins de 3 commerces ouverts à l'année qui ferment en centre-ville, d'autres n'ont pas trouvé preneurs, des bancs de marché ferment.
Nous sommes à la croisée des chemins !
Sans port, le bassin sud du Pays de St Gilles régressera et deviendra une cité dortoir des Sables d'Olonne qui s'apprête à devenir la deuxième ville de Vendée et dont les mastodontes commerciaux continuent un développement qui met en danger le modèle économique dans un périmètre de 30 kilomètres aux environs.
A part les "super experts opposants plus sachant que les professionnels" qui parlent d'un projet qu'ils ont inventé dans leur cauchemar, personne ne peut contester la pertinence économique et touristique de notre port. Celui-ci apportera, en plus, au bassin sud du Pays de St Gilles un lieu de vie et de promenade formidable. Ce qui n'est pas le cas de tous les ports de plaisance. Il sera vraiment très agréable de flâner autour des bassins, de se baigner dans une eau renouvelée toutes les 24h, de disposer d'un bassin entièrement dédié à l'apprentissage de la voile. Le tout financé par ceux qui font du bateau. Nous ne voulions pas payer pour que les riches naviguent, nous ferons mieux que cela. Et puis, cerise sur le gâteau, je vous laisse imaginer le formidable point de vue dont nous disposerons du haut du belvédère à 13 ou 14 m au-dessus de la carrière. On viendra de très loin pour ce coup d'œil !
Contrairement à ce que je lis parfois, ce bassin nautique qui pénétrera dans une magnifique zone verte renforcera l'image de la mer à la campagne.
Formidable point d'ancrage du sud du Pays de St Gilles, le port de Brétignolles sera un haut lieu pour des animations exceptionnelles dont toute la Vendée bénéficiera.
Pour être complet concernant les alternatives, je dois vous préciser, que nous avons, en son temps, imaginé quel autre projet aurait pu être réalisé sur ce territoire. Golf, casino, parc d'attraction, programme immobilier ? Aucun de ces projets n'aurait créé autant de perspectives, n'aurait été aussi vertueux, n'aurait permis à tous de profiter gratuitement des lieux, d'initier nos enfants aux sports nautiques et aucun n'aurait rapporté autant d'argent public.
Après avoir dit halte à l'enrichissement privé et individuel, ensemble, franchissons l'étape suivante qui consiste à doter nos territoires de nouveaux lieux de vie générant de la richesse publique qu'elle soit financière, culturelle ou sportive.
J'ai déjà eu l'occasion de le dire et de l'écrire à de nombreuses reprises, Il n'y a actuellement, sur le littoral Atlantique, qu'un projet produisant la richesse fiscale équivalente à la construction de 4000 maisons, (en polluant 10 ou 20 fois moins), avec des mesures compensatoires exceptionnelles donnant un bilan environnemental positif à la création de ce port, en apportant de nouveaux services à la population, le tout, sans impacter d'un centime la fiscalité locale, c'est le projet de port de Bretignolles sur Mer.
Messieurs les commissaires enquêteurs, vous devrez dans les prochaines semaines prendre une importante décision pour l'avenir de notre littoral Vendéen.
Au nom du Pays de St Gilles Croix de Vie, j'en appelle à votre bon sens citoyen pour ne pas anéantir l'espoir et la dynamique de ce beau projet, en validant le long chemin effectué par des enfants du Pays, les services de l'Etat, l'autorité environnementale, Le Conseil Départemental, le Conseil Régional et enfin par tous ceux qui se sont mobilisés depuis 15 ans et ces dernières semaines.
N'hésitez pas !
De la période, parfois difficile, d'écoute et d'analyse que vous venez de vivre j'imagine certaines de vos interrogations.
Dans un état proche de l'hystérie, certains opposants déclarent que la commune est à feu et à sang, qu'elle est déchirée et que la vie locale n'est que dispute et souffrance. Ceci est complètement faux !
Nous, les bretignollais, avons remarqué que les opposants les plus actifs, ceux développant des théories fumeuses n'habitent pas la commune, ne sont inscrits dans aucune association locale, ne participent jamais à la vie ici. Portés par la haine, ces activistes, dont les ordinateurs ont dû chauffer, m'accusent de rêver de grandeur mais n'ont, en fait, que le rêve d'empêcher le monde de tourner derrière leur écran.
Ici, à Bréti comme on dit, il y a des opposants sincères ne voulant pas de port par nostalgie, ou n'aimant pas les bateaux, ou pensant qu'il serait mieux de faire autre chose. Beaucoup ont besoin d'être rassurés. Ceux-là ont notre plus profond respect et nous vivons ensemble sans soucis.
Les bretignollais sont respectueux de la démocratie, pour et contre vivent ensemble au quotidien sans aucun problème. A l'inverse d'il y a 10 ans, les tensions sont apaisées.
En fait, les bretignollais vivent déjà avec leur port.
La très grande majorité des gens est favorable au projet et nous fait confiance. Nous avons fait nos preuves et nous portons garants du respect de nos engagements notamment en matière financière. Une grande partie des opposants craint de payer pour que les riches fassent du bateau. Je réitère ici, pour la centième fois, que nous ne construirons ce port que s'il ne coûte pas un centime à la population.
Que les opposants politiques ou les haineux ignorent cette promesse, je peux le comprendre, mais vous, Messieurs les commissaires enquêteurs, vous pouvez, vous devez intégrer cet engagement dans vos conclusions. Je vous le demande solennellement et vous en remercie par avance.
Si elle n'est pas drôle tous les jours, la période que nous vivons n'en est pas moins passionnante et je suis sûr que notre territoire en sortira fier et grandi.
C'est bien là l'essentiel.
L'essentiel n'est pas la difficulté, voire la souffrance, à porter ou attaquer ce projet, les discussions, les disputes, le nombre incalculable de réunions des pour et des contre (donnant lieu dans chaque camp à de grands moments de convivialité, de débats, souvent autour d'un verre de rosé, de Brem de préférence), les doutes, les convictions, la persévérance des uns, la mauvaise foi des autres, la vie quoi !
L'essentiel n'est pas non plus les difficultés et les nuisances qui nous attendent pendant la réalisation du chantier, les lauriers et les bonnets d'ânes qui nous seront dressés.
L'essentiel est ailleurs.
L'essentiel, ce n'est pas ce qui se passe aujourd'hui, mais ce qui passera demain.
Et demain, dans 10, 20, 30 ans et plus, je sais que les enfants et petits-enfants de tous les bretignollais partageront en paix ce formidable lieu de vie et ceux qui ont 15 ans aujourd'hui riront ensemble de la belle histoire de la naissance du port de Bretignolles-sur-Mer. N'est-ce pas l'essentiel ?
Mr le Président, Mrs les commissaires, je vous remercie par avance de nous aider à construire notre avenir. »
Avant cela, quelques commentaires sur le déroulement de cette enquête.
En tant que citoyen, je me réjouis d'avoir la chance d'apporter ma contribution à l'élaboration d'une décision que vous devrez prendre dans les prochains jours. Je constate avec satisfaction que beaucoup de personnes se sont exprimées depuis deux mois. Tant mieux et merci à notre beau Pays de nous donner la parole.
Dans l'ensemble, les choses se sont bien passées. Chacun a pu donner son avis dans un climat serein. La disponibilité et l'organisation des membres de votre commission, la qualité du service des équipes communautaires et municipales de Bretignolles et le professionnalisme des services de la Préfecture ont contribué à la réussite de ce temps fort. Une fois l'enquête terminée, quelle que soit votre décision, je ferai état de la grande satisfaction des brétignollais et plus généralement des citoyens français qui se sont exprimés en toute liberté.
Il me faut cependant modérer cet excellent bilan de deux remarques que je ne manquerai pas d'écrire à Mr le Préfet et aux parlementaires vendéens.
La première concerne la durée de cette consultation. Je ne serais pas surpris que nous partagions le constat que deux mois, c'est beaucoup trop long !
Après un mois, tout avait déjà été écrit par les partisans et opposants du projet. Aux arguments clairement développés de part et d'autre, aux questions et remarques pertinentes, ont succédé, le deuxième mois, la répétition des uns, les propos blessants, les invectives stériles et lâches quand anonymes, transformant cet espace d'expression dédié en blog parfois ordurier et totalement inutile à une réflexion sereine.
Nous avons vu évoluer les propos de certains, sous couvert d'anonymat au prétexte de la crainte de représailles, (trop drôle, je préfère rire de cette grosse ficelle autorisant la plus grande lâcheté).
La probabilité que des centaines d'avis viennent de seulement quelques ordinateurs est également un sujet qu'il nous faudra évoquer avec Monsieur le Préfet.
Nous touchons là les limites de l'expression démocratique.
Nous avons également pu constater l'incroyable nombre d'auto-proclamés experts, et autres sapiteurs, vous remettant des documents sortis tout droit de leur esprit, sans aucun rapport avec le dossier à l'enquête, sans aucune confirmation scientifique ou étude spécifique propre au site concerné. A partir d'articles de presse ou de reportages concernant d'autres lieux, de théories fumeuses et en contradiction totale avec ce que le dossier confirme, ces "supers experts" vous font clairement comprendre que, de toute façon, le dossier est entièrement pipé, les cabinets et bureaux d'études sont tous corrompus et, fort heureusement, eux, les "sachant" sont là pour vous éclairer. Puis vient l'étape suivante où, après avoir vérifié dans le dossier, vous indiquez au contradicteur qu'il s'est trompé, là, vous chavirez instantanément du côté des malhonnêtes.
En clair, soit vous dites comme eux et vous êtes des gens bien, soit vous êtes un voyou. Leur réaction est inquiétante...
J'imagine que les deux dernières semaines ont dû être longues pour vous.
En tout cas, elles l'ont été pour moi et je ne vous cacherai pas que j'ai stoppé depuis longtemps de consulter les avis. N'y voyez là aucune forme de mépris ou d'abandon, mais c'est devenu n'importe quoi.
Il vous faut désormais séparer le bon grain de l'ivraie et rendre une copie sereine et assumée. Bon courage Messieurs !
Vous disposez pour cela, d'un solide dossier construit étape par étape avec des bureaux d'études sérieux engageant leur responsabilité (y compris financière), avec les services de l'Etat ; de la légitimité des élus ; d'un avis de l'autorité environnementale très éclairé qui en dit long sur le chemin parcouru depuis 2011 ; d'une consultation de la population exprimant un très grand nombre d'avis favorables ce qui, vous en conviendrez, est rare.
En complément de tout cela, je me propose de repréciser ici les raisons fondamentales de mon soutien et de mon engagement total à l'aboutissement de ce si beau projet.
Il convient de remettre les choses dans leur contexte.
Pourquoi un port à Bretignolles ?
Quel est l'intérêt d'un tel projet ?
A première vue, on peut s'interroger sur le bien-fondé de créer un port. La démarche est aléatoire, longue, difficile voire douloureuse et ce genre de projet est souvent un calvaire à porter pour les élus. Je confirme. Il faut être un peu dingue ou totalement ignorant de ce qui vous attend pour se lancer dans une telle aventure. Un peu les deux en fait ; je confirme.
Pourquoi, alors ?
La réponse est simple et limpide : parce que nous n'avons pas trouvé de meilleure alternative à insérer dans le nouveau projet de vie proposé aux bretignollais en 2001 et parce que les bretignollais l'ont validé !
Il faut bien comprendre que notre futur port n'est qu'une petite partie de l'important et audacieux projet proposé par l'équipe "Réussir Brétignolles sur Mer" pour réussir notre entrée dans le 21ème siècle.
Je parle d'audacieux car s'il est facile de valider aujourd'hui les grandes orientations mises en place depuis 17 ans, il convient de rappeler le contexte visionnaire proposé à l'époque.
Pas modeste mon propos me direz-vous !
J'assume et je revendique car je n'ai été modestement que le coordonnateur d'un projet de vie mis en place par la première équipe "Réussir Brétignolles" de 2001 à 2008 et bonifié par les équipes suivantes. Notre force est là, dans ce formidable travail d'équipes porté par les bretignollais et, concernant le port, le Pays de St Gilles tout entier.
Bretignolles vit, depuis l'après-guerre, du tourisme. Depuis le milieu des années 50, grâce à ses belles plages, notre commune a connu un développement urbanistique intensif avec ses résidences secondaires et le succès de ses campings notamment. On peut dire que la vente des terrains de famille, la construction et l'artisanat l'hiver, et le commerce en tout genre l'été ont contribué à l'enrichissement des bretignollais et au succès de Bretignolles.
Pour le meilleur ? Pas toujours.
Il y eut quelques ratés déplaisant à une catégorie de bretignollais.
Merlin Plage au début des années 80, puis Férinel dans les années 90, au coeur d'une dune (magnifique et naturelle celle-ci, vendue, à prix d'or, aux promoteurs par les familles Biron et De Hillerin, principaux opposants moralisateurs aujourd'hui) et enfin, Georges V en 2000 à la Parée ont marqué la volonté d'un certain nombre d'entre nous, dont votre serviteur, de proposer autre chose aux bretignollais.
Si nous ne savions pas exactement ce que nous voulions en nous présentant aux élections en 2001, nous savions, par contre, précisément ce que nous ne voulions plus ! Avec 85% de résidences secondaires, Bretignolles détenait le triste record du plus petit pourcentage de résidences principales du littoral vendéen, 15% donc. Résultat : des quartiers entiers vides et tristes les 3/4 de l'année. 2700 habitants l'hiver, 45000 l'été ; de moins en moins de jeunes ménages sédentarisés ; des commerces en souffrance ; des classes d'école qui ferment ; une qualité de vie régressive ; pas de nouvelles perspectives proposées par la municipalité ; nous faisions le constat d'un système qui s'essouffle et de la nécessité de créer un autre modèle.
Avec les enfants du Pays nous prenons alors nos responsabilités et proposons un projet finalement assez simple à résumer : Il consiste à réorienter le développement et l'organisation de Bretignolles vers les résidents sédentaires en mettant tout en œuvre pour transformer notre village de 2700 âmes en une petite ville de 6 à 7000 habitants afin d'offrir tous les services nécessaires à une meilleure qualité de vie toute l'année. Le tout en limitant l'urbanisation, sans grands ensembles immobiliers et en fixant les jeunes au Pays.
Dès notre élection en 2001, bien avant le port, nous lançons les grandes manoeuvres pour mettre en place notre projet.
Le premier grand dossier que nous traitons est environnemental et hautement symbolique de notre action. Nous réglons le problème des campings sauvages, 190 répertoriés sur la commune, beaucoup l'ont oublié (j'ai reçu personnellement 120 familles - ce fut difficile et parfois douloureux et émouvant) ; nous ébauchons le projet de ceinture verte qui me tient tant à cœur et invitons en réunion près de 300 propriétaires pour les informer que nous allons donner à leur terrain un statut nouveau afin de limiter définitivement l'urbanisation ; 420 hectares seront concernés (une centaine est aujourd'hui boisée). Ces espaces seront sanctuarisés et un statut spécial leur sera donné pour les protéger de l'urbanisation. C'est fait aujourd'hui !
Nous décidons ensuite d'acquérir des terrains pour y réaliser des lotissements destinés aux jeunes ménages. Plus de 120 familles bénéficieront de terrains au prix moyen de 55€ le m2 (pour 150 à 200 au tarif privé). Nous construisons un foyer des jeunes, des aires de jeux pour enfants, une crèche communautaire et bien sûr des classes d'école car, magnifique conséquence de notre politique, l'école publique passe en quelques années de 4 à 10 classes !
Aucune autre école de Vendée n'affiche une telle progression. De cela, fils d'instituteur, je suis particulièrement heureux.
Toujours dans le domaine environnemental, nous remettons en question la gestion des espaces fleuris consommateurs de temps et d'eau au profit de la plantation dans notre coeur de ville de 3000 arbres, nous décidons de densifier notre urbanisation et, détail important, nous passons au zéro phyto. Le tout, avant le premier Grenelle de l'environnement ! C'est là que je dis que notre comportement est audacieux et innovant. Ce qui est évident aujourd'hui, ne l'était pas à l'époque. Quand il a fallu expliquer à une grande partie de la population que de l'herbe et des fougères qui poussent sur les trottoirs ce n'est pas sale et contribue à la protection d'un écosystème important, un certain courage et de la pédagogie furent nécessaires...
Aujourd'hui, le résultat de cette politique nous permet d'être la seule ville de Vendée à être candidate à l'obtention de la quatrième fleur cette année, distinction obtenue uniquement par trois autres villes du département ; et nous sommes également la seule ville de la région venant d'obtenir le prix régional de L'arbre.
Toujours dans ce même mandat, nous négocions avec le Super U son maintien en cœur de ville et lançons le grand projet de réaménagement du centre-ville avec, notamment, l'acquisition et le déplacement de l'école privée permettant le regroupement des activités scolaires, la construction d'une cantine et d'équipement sportif en un lieu unique.
Tout cela est aujourd'hui réalisé et notre réaménagement de centre-ville, régulièrement visité par des municipalités venant parfois de très loin, a fait l'objet de plusieurs "premier prix" Départementaux et Régionaux.
Je précise que dans le même temps nous votons un texte qui limite l'extension des campings (ce qui nous vaut l'inimitié de certains) et réglemente leur reconversion afin de limiter l'implantation de nouveaux grands programmes immobiliers ou de restituer leurs territoires à dame nature.
Et le port dans tout cela ?
Désolé d'être un peu long, mais je tiens vraiment à démontrer que le port s'inscrit dans un projet qui dépasse largement son périmètre.
Dès 2001, l'idée de faire un port nous est plutôt apparue comme une contrainte visant à respecter notre engagement électoral de consulter la population dans les 2 premières années de notre mandat.
Peu, voire pas marin du tout, nous n'étions pas forcément emballés.
Nous nous demandions s'il fallait consulter la population sur la base d'un projet ou si nous posions simplement la question voulez-vous d'un port ?
Nous avons vite abandonné cette dernière idée qui ne nous paraissait pas très courageuse.
En petit comité, avec le bureau municipal, nous sommes partis d'une feuille blanche avec notre méthode, désormais habituelle, de lister, non pas ce que nous voulions, mais ce que nous ne voulions pas faire.
Très vite nous avons listé trois points importants qui sont devenus les règles d'or de notre projet. Si port nous faisons, il ne devra pas avoir d'impact environnemental lourd sur la mer (pas de port sur la mer comme, par exemple, Port Bourgenay) ; Il ne devra pas y avoir de programme immobilier autour et surtout il devra être financé par ses utilisateurs, sans incidence sur la fiscalité locale. Pas question de payer pour que les riches fassent du bateau !
Autant dire que nous ne nous donnions pas beaucoup de chances d'aboutir.
Pour couronner le tout, ajoutons à cela que nous prenons l'engagement de ne réaliser ce port qu'avec l'avis favorable de la population locale.
Engagement qui a fait beaucoup réagir les maires des Sables d'Olonne, l'ami Louis Guédon, et de St Gilles Croix de Vie, l'autre ami Patrick Nayl, qui m'ont fortement déconseillé de consulter ma population arguant du fait que si leurs prédécesseurs avaient demandé leur avis à leurs concitoyens il n'y aurait jamais eu de port aux Sables et à St Gilles. Ce à quoi j'avais répondu : tant mieux, si les bretignollais répondent non, nous n'en ferons pas! Nous ne voulions pas d'un port à tout prix et dans n'importe quelle condition ; en tout cas pas contre l'avis des bretignollais.
En Mars 2003, 2 ans après notre élection, comme promis, eut donc lieu la consultation de la population bretignollaise.
Avant cela, après avoir arpenté chaque mètre linéaire de nos 13 kilomètres de côte, j'avais fini par proposer à mes collègues que nous réfléchissions à la création du port à la Normandelière. Je garde en souvenir ce jour de 2002 où j'ai emmené dans ma voiture mes collègues de la commission port, (composée des 4 plus jeunes élus, Carine Guérin, Jérome Pouclet, Christophe Moreau et Alain Billet- C'est à eux que l'on doit ce projet aujourd'hui- J'ai proposé, ils ont décidé), je me suis garé au centre du parking à bateaux et ai déclaré : les copains nous sommes ici au coeur du futur port de plaisance. Qu'en pensez-vous ? Les semaines qui ont suivi nous ont rapidement convaincus que si port il y a ce sera ici et nulle part ailleurs.
En fait, pour être parfaitement honnête, je n'ai pas eu seul l'idée d'implanter le port ici. J'avais auparavant partagé cette idée avec notre adjoint, mon ami, précieux conseil et utile contradicteur, Jean Michon et elle m'avait été soufflée par un autre Michon prénommé Yvon. Un matin alors que je me promenais sur le littoral je le croise et il me dit : ton port, il n'y a qu'un endroit où tu peux le faire c'est à la Normandelière ! Cette affirmation développée par quelqu'un que l'on ne peut soupçonner d'être un intime, (il était présent sur une des listes opposantes en 2001), a confirmé mes pensées.
Les raisons de ce choix étaient évidentes. Ce lieu, situé à proximité de la ville et déjà fortement artificialisé était logiquement le plus adapté pour faire un port en eau qui respecte notre volonté de ne pas construire sur la mer. De plus, il y a ici un chenal naturel déjà utilisé par l'école de voile créée en 1992 et de nombreux plaisanciers mettent à l'eau leur bateau à cet endroit.
Une première et succincte étude menée par Sogreah a abouti à la présentation d'un projet pas très vendeur validé lors d'une consultation au résultat historique car, pour la première fois en France, une population consultée a dit "oui" à la réalisation d'un port.
Depuis ce jour, je ne me suis plus jamais posé la question de savoir si je devais ou pas engager ma commune et ma responsabilité personnelle dans un tel projet. Faire ce port, n'était plus de mon choix, mais de mon devoir.
Je vais ici vous faire un aveu, jamais exprimé publiquement. Sachez que si cela ne tenait qu'a moi, il y a bien longtemps que ce dossier serait enterré. Le calvaire que vit ma famille depuis bientôt 15 ans à cause de ce projet ne vaut d'être vécu que par le sens du devoir que m'impose ma fonction.
Pensez-vous que la famille d'un maire respectant le programme pour lequel il a été élu mérite un tel traitement ?
Je vous raconte cela aujourd'hui, car je supporte difficilement de lire encore régulièrement que ce projet est le fait du prince et que je n'ai pour objectif que de rentrer dans l'histoire Bretignollaise. Quelle bêtise !
Les pauvres gens qui écrivent cela ne savent rien de ma vie, du bonheur que m'apportent ma famille et ma vie professionnelle qui me comblent au-delà de toutes mes espérances.
Je ne suis pas devenu maire pour marquer l'histoire, mais pour rendre à la société une partie de ce qu'elle m'a donné et parce que l'action publique fait partie de mes gènes, inculquée par mon papa, pupille de la nation, qui a passé sa vie au service des autres.
En fait, les haineux (envieux ?) qui me détestent partagent tous un point commun : ils ne me connaissent pas, ne m'ont jamais parlé de leur vie et ne connaissent de moi que l'image que leur donne mon parcours et son relais sûrement trop médiatique à leur goût.
Vous noterez qu'ils m'attribuent des pouvoirs que je n'ai pas. A les entendre, je décide seul, j'oppresse, je corromps, je récompense et je punis selon mon humeur.... J'ai lu "Chabot tient la mairie par la terreur". Il est vrai qu'avec mes 70 kilos tout mouillé, j'impressionne....Franco sors de ce corps !
J'imagine la joie que peut provoquer chez certains l'annonce de mes souffrances, s'ils ne nous empêcheront pas de faire notre port, ils auront au moins atteint l'un de leurs objectifs. Qu'ils ne se réjouissent pas trop vite. En fait, je me suis nourri de leur haine. Pour l'honneur des miens, (j'entends par les miens, ma famille, le conseil municipal et tous les bretignollais qui nous soutiennent), chaque coup porté, chaque mensonge me salissant, chaque insulte ou calomnie se sont transformés en énergie. A chaque moment où j'ai pu douter, leur méchanceté associée à leur bêtise m'ont systématiquement dopé. Peut-être n'y serais-je pas arrivé sans eux ? Inutile de vous dire qu'avec ce que je viens de prendre depuis deux mois, j'ai fait le plein d'énergie pour aller au bout de ce calvaire la tête haute et le sourire aux lèvres.
Parole de bretignollais
Je referme cette parenthèse personnelle en affirmant haut et fort que les nombreuses réussites bretignollaises ne sont pas le fait d'un homme mais de tous les bretignollais. Je ne revendique rien, j'assume tout et me fous pas mal de ma postérité ! C'est dit.... et écrit.
Il en est ainsi pour le port qui a, depuis ce jour, fait son chemin jusqu'à aujourd'hui.
Je ne vais pas ici détailler le long parcours qui nous a conduits au projet parfaitement abouti présenté dans notre dossier. Sachez juste que, depuis mars 2003, nous n'avons jamais changé la règle d'or établie. Grâce au génie collectif, notamment celui du comité de pilotage créé dès 2003, à la qualité des différents cabinets, à la confiance accordée par les bretignollais à l'équipe municipale en 2008 et 2014 (2003 a légitimé le projet, 2008 et 2014 ont légitimé les hommes et les femmes le portant), à la persévérance et la pugnacité dont nous avons su faire preuve, au professionnalisme et au dévouement de deux personnes que je tiens ici à nommer, Jerôme Denécheau et Stéphane Raffeneau, à CAP 2011 puis "Brétignolles veut son port", BVSP, et grâce aujourd'hui au Pays de St Gilles, nous avons atteint notre objectif de présenter à l'enquête publique un projet de port impactant très peu la mer, sans programme immobilier et s'autofinançant intégralement, sans impacter la fiscalité communale ou communautaire.
Un beau et long voyage !
Quoi qu'il arrive, merci à tous ceux qui nous ont accompagnés.
Je ne redévelopperai pas ici les nombreux arguments qui plaident en la faveur de notre dossier ; d'autres l'ont très bien fait. Je vous invite à lire et relire les formidables témoignages rédigés par des collègues, tel le numéro 3114 de Patrick Chouquet et le 3958 de Franck Tesson ; ou, dernièrement le 5246 de Mr Saulnier, ou bien encore ceux rédigés par des enfants du Pays (1700) et des inconnus de nous (1814, 1675, 1931, 1605, 4603 bel esprit).
Tous résument très bien l'intérêt de notre projet.
Sa mise à l'enquête publique par Mr le Préfet de Vendée garantit sa fiabilité, notamment celle des études.
Je dois, par contre, vous repréciser l'intérêt communautaire de ce port pour le bassin de vie sud du Pays de St gilles et vous démontrer pourquoi il n'y a pas d'alternative possible à ce projet de vie ici.
Depuis 2003, au fur et à mesure de l'avancement de nos travaux, nous nous sommes aperçus que ce port serait bien plus que la proposition d'un nouveau service nautique sur notre commune.
Le port de Bretignolles fera beaucoup plus que répondre à un besoin d'anneaux.
Coincé entre les Sables d'Olonne et St Gilles croix de vie, le bassin de Vie Bretignolles/Brem/Landevieille/La Chaize ne peut pas se permettre de végéter et doit veiller à proposer des services à sa population. Une partie du travail est faite ou en cours. La centralité commerciale de Bretignolles répond en partie au besoin des 4 communes, notamment depuis la reconfiguration de son centre qui a vu la réalisation d'un marché couvert, d'une médiathèque, de commerces et de logements nouveaux. La reconstruction du Super U en coeur de ville et la construction commencée d'un lieu dédié à l'accueil des professions de santé va compléter l'offre. Croire que cela sera suffisant serait une grosse erreur. Depuis 2001, nous avons atteint une première partie de notre objectif en multipliant bientôt par deux la population (de 2700 à 5000) ; portant notre ratio de résidences principales de 15 à 30%.
Beaucoup de gens ont choisi de venir vivre ici parce qu'il va y avoir un port et d'autres attendent que le port soit fait avant de décider.
S'il ne se fait pas, nous n'atteindrons pas notre objectif de 7000 habitants ! En dessous de ce chiffre, notre bassin de vie est en danger.
Il ne faut surtout pas croire que la partie est gagnée. A la sortie de cet été, ce ne sont pas moins de 3 commerces ouverts à l'année qui ferment en centre-ville, d'autres n'ont pas trouvé preneurs, des bancs de marché ferment.
Nous sommes à la croisée des chemins !
Sans port, le bassin sud du Pays de St Gilles régressera et deviendra une cité dortoir des Sables d'Olonne qui s'apprête à devenir la deuxième ville de Vendée et dont les mastodontes commerciaux continuent un développement qui met en danger le modèle économique dans un périmètre de 30 kilomètres aux environs.
A part les "super experts opposants plus sachant que les professionnels" qui parlent d'un projet qu'ils ont inventé dans leur cauchemar, personne ne peut contester la pertinence économique et touristique de notre port. Celui-ci apportera, en plus, au bassin sud du Pays de St Gilles un lieu de vie et de promenade formidable. Ce qui n'est pas le cas de tous les ports de plaisance. Il sera vraiment très agréable de flâner autour des bassins, de se baigner dans une eau renouvelée toutes les 24h, de disposer d'un bassin entièrement dédié à l'apprentissage de la voile. Le tout financé par ceux qui font du bateau. Nous ne voulions pas payer pour que les riches naviguent, nous ferons mieux que cela. Et puis, cerise sur le gâteau, je vous laisse imaginer le formidable point de vue dont nous disposerons du haut du belvédère à 13 ou 14 m au-dessus de la carrière. On viendra de très loin pour ce coup d'œil !
Contrairement à ce que je lis parfois, ce bassin nautique qui pénétrera dans une magnifique zone verte renforcera l'image de la mer à la campagne.
Formidable point d'ancrage du sud du Pays de St Gilles, le port de Brétignolles sera un haut lieu pour des animations exceptionnelles dont toute la Vendée bénéficiera.
Pour être complet concernant les alternatives, je dois vous préciser, que nous avons, en son temps, imaginé quel autre projet aurait pu être réalisé sur ce territoire. Golf, casino, parc d'attraction, programme immobilier ? Aucun de ces projets n'aurait créé autant de perspectives, n'aurait été aussi vertueux, n'aurait permis à tous de profiter gratuitement des lieux, d'initier nos enfants aux sports nautiques et aucun n'aurait rapporté autant d'argent public.
Après avoir dit halte à l'enrichissement privé et individuel, ensemble, franchissons l'étape suivante qui consiste à doter nos territoires de nouveaux lieux de vie générant de la richesse publique qu'elle soit financière, culturelle ou sportive.
J'ai déjà eu l'occasion de le dire et de l'écrire à de nombreuses reprises, Il n'y a actuellement, sur le littoral Atlantique, qu'un projet produisant la richesse fiscale équivalente à la construction de 4000 maisons, (en polluant 10 ou 20 fois moins), avec des mesures compensatoires exceptionnelles donnant un bilan environnemental positif à la création de ce port, en apportant de nouveaux services à la population, le tout, sans impacter d'un centime la fiscalité locale, c'est le projet de port de Bretignolles sur Mer.
Messieurs les commissaires enquêteurs, vous devrez dans les prochaines semaines prendre une importante décision pour l'avenir de notre littoral Vendéen.
Au nom du Pays de St Gilles Croix de Vie, j'en appelle à votre bon sens citoyen pour ne pas anéantir l'espoir et la dynamique de ce beau projet, en validant le long chemin effectué par des enfants du Pays, les services de l'Etat, l'autorité environnementale, Le Conseil Départemental, le Conseil Régional et enfin par tous ceux qui se sont mobilisés depuis 15 ans et ces dernières semaines.
N'hésitez pas !
De la période, parfois difficile, d'écoute et d'analyse que vous venez de vivre j'imagine certaines de vos interrogations.
Dans un état proche de l'hystérie, certains opposants déclarent que la commune est à feu et à sang, qu'elle est déchirée et que la vie locale n'est que dispute et souffrance. Ceci est complètement faux !
Nous, les bretignollais, avons remarqué que les opposants les plus actifs, ceux développant des théories fumeuses n'habitent pas la commune, ne sont inscrits dans aucune association locale, ne participent jamais à la vie ici. Portés par la haine, ces activistes, dont les ordinateurs ont dû chauffer, m'accusent de rêver de grandeur mais n'ont, en fait, que le rêve d'empêcher le monde de tourner derrière leur écran.
Ici, à Bréti comme on dit, il y a des opposants sincères ne voulant pas de port par nostalgie, ou n'aimant pas les bateaux, ou pensant qu'il serait mieux de faire autre chose. Beaucoup ont besoin d'être rassurés. Ceux-là ont notre plus profond respect et nous vivons ensemble sans soucis.
Les bretignollais sont respectueux de la démocratie, pour et contre vivent ensemble au quotidien sans aucun problème. A l'inverse d'il y a 10 ans, les tensions sont apaisées.
En fait, les bretignollais vivent déjà avec leur port.
La très grande majorité des gens est favorable au projet et nous fait confiance. Nous avons fait nos preuves et nous portons garants du respect de nos engagements notamment en matière financière. Une grande partie des opposants craint de payer pour que les riches fassent du bateau. Je réitère ici, pour la centième fois, que nous ne construirons ce port que s'il ne coûte pas un centime à la population.
Que les opposants politiques ou les haineux ignorent cette promesse, je peux le comprendre, mais vous, Messieurs les commissaires enquêteurs, vous pouvez, vous devez intégrer cet engagement dans vos conclusions. Je vous le demande solennellement et vous en remercie par avance.
Si elle n'est pas drôle tous les jours, la période que nous vivons n'en est pas moins passionnante et je suis sûr que notre territoire en sortira fier et grandi.
C'est bien là l'essentiel.
L'essentiel n'est pas la difficulté, voire la souffrance, à porter ou attaquer ce projet, les discussions, les disputes, le nombre incalculable de réunions des pour et des contre (donnant lieu dans chaque camp à de grands moments de convivialité, de débats, souvent autour d'un verre de rosé, de Brem de préférence), les doutes, les convictions, la persévérance des uns, la mauvaise foi des autres, la vie quoi !
L'essentiel n'est pas non plus les difficultés et les nuisances qui nous attendent pendant la réalisation du chantier, les lauriers et les bonnets d'ânes qui nous seront dressés.
L'essentiel est ailleurs.
L'essentiel, ce n'est pas ce qui se passe aujourd'hui, mais ce qui passera demain.
Et demain, dans 10, 20, 30 ans et plus, je sais que les enfants et petits-enfants de tous les bretignollais partageront en paix ce formidable lieu de vie et ceux qui ont 15 ans aujourd'hui riront ensemble de la belle histoire de la naissance du port de Bretignolles-sur-Mer. N'est-ce pas l'essentiel ?
Mr le Président, Mrs les commissaires, je vous remercie par avance de nous aider à construire notre avenir. »
Le 29 septembre 2018,
l'enquête publique était close. Après prise en compte et analyse
de toutes les observations, la commission d'enquête avait
comptabilisé 5878 observations. Il y avait, à peu près, 50% d'avis
favorables et 50% d'avis défavorables. En éliminant toutes les
observations sans aucun argument, le résultat était bien différent,
le nombre d'observations tombait à 4000 environ et, en terme de
pourcentage, il y avait 37% d'avis favorables et 63% d'avis
défavorables.
Avant de rédiger leurs rapports, suite à l'enquête publique, les commissaires enquêteurs avaient posé un certain nombre de questions à la communauté de communes du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, celle-ci avait confirmé tous les données des bureaux d'études .
Le 1er octobre 2018, le conseil communal de Saint-Gilles-Croix-de-Vie émettait, à son tour, un avis favorable au volet environnemental du projet de port de Bretignolles. François Blanchet, maire de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, précisait : « nous avons 200 bateaux sur liste d'attente qui ne peuvent pas avoir d'anneau. Il faut un deuxième port pour contribuer à notre ambition maritime ». François Blanchet avait fait une déposition à l'enquête publique, en faveur du port de plaisance de Bretignolles-sur-Mer, le 17 septembre 2018, en concluant : « je suis favorable à l'aboutissement de ce projet important et constitutif du soutien public à apporter à l'aménagement économique et touristique du Pays gillocrucien. »
Le 3 octobre 2018, le conseil municipal de Brem-sur-Mer restait prudent : « le conseil municipal ne souhaite pas donner d'avis sur l'aspect environnemental du projet pour lequel il ne s'estime pas compétent ». Cet avis du conseil municipal de Brem-sur-Mer faisait tâche, il allait à contre-sens par rapport aux avis formulés par toutes les autres communes du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie
Le 4 octobre 2018, lors d'une interview à la radio RCF, Christophe Chabot se montrait confiant et insistait, de nouveau, sur certains points , c'était du leitmotiv : « A Bretignolles, le climat est apaisé - Deux catégories d'opposants : les sincères, des nostalgiques et les autres, ceux qui font de la politique, ceux qui veulent faire peur - Pour le port, tous les voyants sont au vert, l'avis de l'Autorité Environnementale : un beau projet - il connaît personnellement Frédéric Signoret (alors président de la LPO Vendée) qui lui a dit : votre projet est un beau projet mais on n'en veut pas - Le port de Bretignolles sauvera des oiseaux - Le port est destiné aux gens qui ne font pas de bateaux, on veut se servir de la richesse apportée par les bateaux et par les propriétaires de bateaux pour organiser un projet de vie, pour restructurer ce lieu qui en a grand besoin, pour créer de nouveaux lieux de promenade, de loisirs, bassins de baignade »
Le 16 novembre 2018, la commission d'enquête publique avait remis en préfecture son rapport et ses conclusions dans lesquelles elle donnait son avis sur chacun des objets d'enquête.
Dans ses conclusions, la commission avait rendu les avis suivants :
- sur la demande au titre de la loi su l'eau avec dérogation « espèces protégées », avis favorable avec une réserve sollicitant la réalisation d'une étude hydrogéologique pour répondre à une question relative au risque de rabattement de nappe entre le marais Girard et le bassin.
- sur la demande de déclaration d'utilité publique, avis favorable avec trois réserves : contenir le coût net HT des travaux dans une enveloppe de 30 millions d'Euros (valeur 2017) - réduire le périmètre d'expropriation des mesures compensatoires au besoin réglementaire - créer une navette portuaire, au moins en période estivale, destinée à permettre la traversée du port.
- un avis défavorable sur la délimitation des parcelles à exproprier du fait du caractère excessif du recours à l'expropriation pour cause d'utilité publique s'agissant des terrains privés concernés par les mesures compensatoires.
- sur la demande de transfert de gestion du domaine public maritime, avis favorable.
- sur la demande de création de port, avis favorable avec une réserve sollicitant la mise en place, au minimum pendant la saison estivale, d'un service de navette électrique entre les deux rives du port.
Ces avis et ces réserves de la commission d'enquête devaient être prises en considération par le maître d'ouvrage, ainsi que par l'autorité administrative compétente pour l'instruction de ce dossier et pour prendre les décisions concernant le projet de port.
Le 16 novembre 2018,
Christophe Chabot et les élus communautaires diffusaient le
communiqué suivant :
« La commission d’enquête
chargée d’examiner le projet de port de plaisance de Bretignolles
sur Mer a rendu ses conclusions le 16 novembre 2018.
Christophe Chabot, président de la communauté de communes du Pays de Saint Gilles Croix de Vie et maire de Bretignolles sur Mer, ainsi que les élus en charge de ce dossier majeur pour l’intercommunalité tiennent à saluer la qualité de cet avis.
Sur la forme, les élus du Pays de Saint Gilles Croix de Vie se félicitent des conditions dans lesquelles l’enquête publique s’est déroulée. En accordant la même écoute aux partisans et aux détracteurs du projet, et en faisant preuve d’autant d’esprit critique à l’égard des arguments des uns et des autres, les membres de la commission ont permis le déroulement d’une enquête publique sérieuse au cours de laquelle toutes les composantes du futur port de plaisance ont été discutées.
Sur le fond, les élus du Pays de Saint Gilles Croix de Vie prennent acte du verdict intègre et équilibré de la commission d’enquête, qui tout en reconnaissant l’intérêt public majeur du projet, fixe un cadre précis à sa réalisation. La communauté de communes du Pays de Saint Gilles Croix de Vie mesure pleinement les exigences ainsi exprimées, qui au final rejoignent les contraintes, notamment financières et environnementales que le maître d’ouvrage s’était lui-même assignées.
Désormais, après plus de 15 ans d’études, le port de plaisance de Bretignolles sur Mer peut devenir une réalité. Dans les semaines qui viennent, le maître d’ouvrage va s’employer à adapter le projet aux demandes de la commission en vue d’une délivrance rapide des autorisations administratives permettant le lancement des travaux.
Les élus du Pays de Saint Gilles Croix de Vie tiennent à remercier tous ceux qui ont pris part à l’enquête publique et qui par leurs avis ont permis d’obtenir ces conclusions. Ils remercient également tous ceux qui ont soutenu ce projet, parfois contre vents et marées.
La fin de l’enquête publique marque une étape importante pour Bretignolles sur Mer. Après le temps des débats, parfois vifs, vient celui de la construction du port dans un climat serein et apaisé. C’est dans cet esprit que les élus entendent poursuivre leur action ».
Christophe Chabot, président de la communauté de communes du Pays de Saint Gilles Croix de Vie et maire de Bretignolles sur Mer, ainsi que les élus en charge de ce dossier majeur pour l’intercommunalité tiennent à saluer la qualité de cet avis.
Sur la forme, les élus du Pays de Saint Gilles Croix de Vie se félicitent des conditions dans lesquelles l’enquête publique s’est déroulée. En accordant la même écoute aux partisans et aux détracteurs du projet, et en faisant preuve d’autant d’esprit critique à l’égard des arguments des uns et des autres, les membres de la commission ont permis le déroulement d’une enquête publique sérieuse au cours de laquelle toutes les composantes du futur port de plaisance ont été discutées.
Sur le fond, les élus du Pays de Saint Gilles Croix de Vie prennent acte du verdict intègre et équilibré de la commission d’enquête, qui tout en reconnaissant l’intérêt public majeur du projet, fixe un cadre précis à sa réalisation. La communauté de communes du Pays de Saint Gilles Croix de Vie mesure pleinement les exigences ainsi exprimées, qui au final rejoignent les contraintes, notamment financières et environnementales que le maître d’ouvrage s’était lui-même assignées.
Désormais, après plus de 15 ans d’études, le port de plaisance de Bretignolles sur Mer peut devenir une réalité. Dans les semaines qui viennent, le maître d’ouvrage va s’employer à adapter le projet aux demandes de la commission en vue d’une délivrance rapide des autorisations administratives permettant le lancement des travaux.
Les élus du Pays de Saint Gilles Croix de Vie tiennent à remercier tous ceux qui ont pris part à l’enquête publique et qui par leurs avis ont permis d’obtenir ces conclusions. Ils remercient également tous ceux qui ont soutenu ce projet, parfois contre vents et marées.
La fin de l’enquête publique marque une étape importante pour Bretignolles sur Mer. Après le temps des débats, parfois vifs, vient celui de la construction du port dans un climat serein et apaisé. C’est dans cet esprit que les élus entendent poursuivre leur action ».
Dans
les médias, Christophe Chabot jubilait en parlant d'un « jour
inoubliable, la reconnaissance d'un long travail », commentait les
réserves de la commission d'enquête « aucune n'est bloquante. On
nous demande de diminuer le nombre de zones à protéger pour
compenser l'aménagement du port. Si j'étais vénal, ce serait une
bonne nouvelle ! » et promettait de rencontrer le préfet de la
Vendée pour « discuter ».
« Les conclusions du
rapport de la commission d’enquête sont à l’évidence, non
sincères. Ces rapports présentent manifestement le parti pris pour
le projet et les thèses du maître d’ouvrage.
Le positionnement de ce rapport et ses conclusions apparaissent de nature politique, en totale contradiction avec les règlements sur l’environnement, pour donner satisfaction au monde de l'économie et de la finance quelles qu’en soit les conséquences sur l’écologie.
Le positionnement de ce rapport et ses conclusions apparaissent de nature politique, en totale contradiction avec les règlements sur l’environnement, pour donner satisfaction au monde de l'économie et de la finance quelles qu’en soit les conséquences sur l’écologie.
La commission
d’enquête a accompli la mission qui lui a été assignée en
faisant face à l’énorme majorité des dépositions argumentées
qui s’opposent au projet en ce lieu. La commission a pris l’option
d’objecter radicalement ces arguments pour mettre en avant ceux du
maître d’ouvrage.
Le rapport du PV de synthèse et le mémoire
en réponse du maître d’ouvrage démontrent la détermination de
la commission d'enquête dans l’utilisation des arguments des
opposants qui sont délibérément sélectionnés et instrumentalisés
pour valoriser les seules affirmations du maître d'ouvrage et ce sur
196 pages.
Ces rapports sont suspects au regard de l’enquête de
2011, le projet de 2018 n’a rien de substantiellement différent,
le lieu et son environnement sont inchangés et l’utilité publique
du projet inexistante. Le grand écart des commissaires enquêteurs
avec leurs collègues de 2011 est choquant. Il n’est pas expliqué
ni motivé.
Avec les réserves émises dans les Avis, ce sont
autant d'éléments versés à notre dossier de pré-contentieux.
La
Vigie rappelle que le projet de port reste soumis au contrôle de la
légalité par les services du préfet et que les avis et les
réserves de la commission d’enquête n’engagent pas l’Etat
dans sa décision d’autoriser ou non la création d’un port à la
Normandelière.
Pour l'association La Vigie, la prochaine étape
sera l'enquête publique sur le projet de PLU. La Vigie reste
fermement opposée à ce projet intégrant le projet de port comme
une OAP (Opération d'Aménagement Programmé) sur une zone naturelle
de biodiversité fragile incompatible »
Le 18 décembre 2018, lors
d'un reportage de TV Vendée, Jean-Baptiste Durand alertait : «
c'est quand même des eaux territoriales qui sont normalement sous
protection, on ne peut pas les envahir pour faire cette
infrastructure, il ne s'agit pas de dire que nous sommes contre les
ports, nous sommes contre un port à cet endroit-là » et
s'inquiétait du contrôle du coût « quand la commission d'enquête
fait une réserve à partir de 30 millions d'euros à ne pas
dépasser, qui va contrôler ça et comment ce sera contrôlé
puisque le chantier sera lancé et qu'on aura des avenants pour faire
les augmentations ».
Christophe Chabot rassurait et insistait : « tous les ports de plaisance sont des pompes à argent, c'est un terme qui choque un peu, si on en croît certaines théories le port de Bretignolles-sur-Mer serait le seul port de France, peut-être même du monde, à ne pas rapporter d'argent, donc il faut bien comprendre, une bonne fois pour toutes, que ce port n'a pas vocation à coûter de l'argent à la population locale mais à leur en rapporter »
Christophe Chabot rassurait et insistait : « tous les ports de plaisance sont des pompes à argent, c'est un terme qui choque un peu, si on en croît certaines théories le port de Bretignolles-sur-Mer serait le seul port de France, peut-être même du monde, à ne pas rapporter d'argent, donc il faut bien comprendre, une bonne fois pour toutes, que ce port n'a pas vocation à coûter de l'argent à la population locale mais à leur en rapporter »
Le 29 novembre 2018, lors du conseil communautaire du Pays de Saint-Gilles-Croix-de-Vie, Christophe Chabot avait exprimé sa satisfaction et remercié le conseil communautaire pour sa participation à la réussite du verdict.
Thierry Biron avait posé quelques questions. La première concernait les travaux supplémentaires demandés par la commission d'enquête pour pouvoir parvenir à lever certaines réserves. Christophe Chabot avait répondu que les réserves ne posaient pas de problème.
Thierry Biron avait
insisté : « y aura-t-il d'autres études dans la phase d'exécution
? » et Christophe Chabot de préciser : « cette notion d'études
que vous évoquez, elle est de toute façon prévue dans le budget.
L'étude qui est demandée dans la réserve est de toute façon,
d'ores et déjà, prévue dans le budget, elle est écrite dans le
programme ».
Puis Thierry Biron avait demandé : « quand
comptez-vous lancer l'appel d'offres ? » et Christophe Chabot avait
répondu : « en mars, ça paraît raisonnable, avec un délai de
deux mois, ça veut dire qu'au mois de mai ou juin on pourra
attribuer le marché et, pendant ce temps on aura probablement un
avis positif, s'il est positif, on pourra envisager de commencer les
travaux au mois de septembre ».
Thierry Biron avait enchaîné : «
vous n'êtes pas aujourd'hui propriétaire de certaines parcelles »
et Christophe Chabot d'affirmer : « on commencera les travaux par la
mise en place des mesures compensatoires. A partir du moment où on a
la DUP (Déclaration d'Utilité Publique) on peut commencer les
travaux, y compris le bassin. »
Thierry Biron avait commenté : «
votre calendrier est présomptueux », ce qui avait énervé
Christophe Chabot : « ça fait 15 ans qu'on travaille sur ce dossier
avec une grande patience, je ne pense pas qu'on puisse nous accuser
d'être présomptueux aujourd'hui. On a un avis qui a été rendu par
la commission d'enquête qui est solide, qui justifie pleinement
qu'on soit relativement confiant. Et puis je vais vous dire un truc,
on n'est pas à 6 mois près. Aujourd'hui tous les indicateurs nous
font dire que les travaux du port de Bretignolles-sur-Mer vont
démarrer au mois de septembre, c'est dans la logique des choses,
fallait bien que ça arrive un jour ».
En final Thierry Biron
voulait savoir si la commune de Bretignolles-sur-Mer participerait
aux financements des aménagements portuaires sur le site de la
Normandelière, Christophe Chabot avait assuré que « l'intégralité
des travaux et des aménagements autour du port de plaisance seraient
pris en charge par la communauté de communes » et que , il y a
longtemps que c'était écrit dans le dossier.
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